Natacha P.

Mes pensées vont vers mes parents qui me manquent tant. J’aimerais partager avec ma mère le bonheur de la grossesse, qu’elle me donne ses conseils, qu’elle calme mes angoisses de future maman. La maman de Cloé et celle de lyam s’occupent très bien de moi, mai ça ne remplacera jamais mon père et ma mère.

Sois plus gentil avec ta mère. Elle t’aime beaucoup, tu sais. Mia m’a dit qu’elle n’a fait que parler de toi toute la journée. On n’a qu’une maman, Lyam. Tu devrais en profiter…

Chapitre 2 :
Lyan
« … — Lyam  ? Ça va  ? Je sais que t’as pas l’habitude de boire, vas-y mollo, me dit mon frère avec un regard inquiet. Je te rappelle que je n’ai pas mon permis pour ramener la voiture.
Kevin s’aperçoit de ce qui me perturbe tant.
— Max, je ne crois pas que ce soit la bière qui le mette dans cet état, dit-il en faisant un signe de tête en direction de l’ange qui accapare mon esprit.
J’ai du mal à détacher mon regard, envoûté par les yeux de cette fille.
— C’est vrai qu’elle est canon  ! ajoute Max tout sourire.
— Pas mal du tout, en effet, surenchérit Kevin en levant la tête pour mieux voir.
Cette nana m’est complètement inconnue, mais voir mon frère et mon pote s’extasier en la matant me dérange. Je leur lance un regard noir et leur montre mon majeur.
— OK, mec. Chasse gardée, c’est ça  ? me demande Kev.
Je préfère les ignorer. Après avoir scanné le bar de son regard envoûtant, elle se retourne et ses épaules se raidissent. Je suis des yeux l’objet de son mal-être. Un groupe de mecs vient d’entrer, ils sont quatre et très bruyants. Le temps de me retourner, je la vois courir jusqu’aux toilettes. Qui sont ces mecs  ? Pourquoi les fuit-elle  ? Et pourquoi je me pose autant de questions à son sujet  ? À peine quelques minutes plus tard, alors que je suis toujours silencieux et soucieux, je vois la fille qui occupe mes pensées sortir du bar en courant, livide. Elle ne prend même pas le temps de prévenir ses amies. Elle s’en va. Eux ne calculent rien. Sympas les copains  ! Elle avait l’air complètement paniquée et au bord des larmes. Je m’apprête à bousculer les clients pour la rejoindre, quand je vois un des mecs rentrés tout à l’heure, lui courir après, visage fermé. Il semble en colère. Je sens mes poings se fermer, s’ouvrir, se refermer à nouveau. Je ne sais pas pourquoi la scène qui vient de se dérouler sous mes yeux me perturbe tant. Il va falloir que je me rencarde pour savoir qui est cette fille. Pour prendre des nouvelles, évidemment  ! J’essaie de me rassurer comme je peux, mais c’est bien la première fois que je scotche comme ça sur une gonzesse. Une fille qui a visiblement des problèmes.
Mon frère me tape sur l’épaule.
— Lyam, on déménage quand  ?»

Je tiens beaucoup à Louna. Je l’aime très fort, mais cela ne suffit pas. Je suis une femme souriante, forte et bien dans sa peau. Elle éteint progressivement la flamme en moi. La carapace que je me suis forgée se fend au fur et à mesure de nos disputes et de mes prises de conscience. Mille et une questions fourmillent dans ma tête, je ne possède pas encore de réponses. La seule chose dont je sois certaine est que, ce soir, je ne veux pas lui céder. Je veux voir mes amis, penser à autre chose. Si je reste, ça serait lui laisser une porte ouverte, j’ai peur qu’elle en profite par la suite.Je me fais aussi belle que possible. Je veux lui montrer que je peux faire la fête sans elle. J’essuie mes larmes d’un geste rageur, entre dans la douche. Je ne veux pas traîner ici. Après une bonne demi-heure, l’image que me renvoie le miroir est plutôt pas mal. J’ai mis le paquet pour cacher mes yeux bouffis et gonflés par mes pleurs.Je prends une grande inspiration, ouvre la porte. Je ne compte pas me laisser faire. Je traverse la chambre pour me diriger vers le salon. J’essaie de paraître sûre de moi lorsque je l’aperçois, à genoux, sur le canapé, une tasse de thé à la main. Pourtant, à l’intérieur, je me liquéfie.

Callie est ma meilleure amie, ma sœur de cœur. Nous nous connaissons depuis l’école primaire et nous ne nous sommes jamais quittées depuis. Aucune ombre au tableau, notre amitié est indéfectible. C’est une femme forte et courageuse. Elle et sa petite sœur, Mia, ont vécu de terribles drames, comme la perte de leurs parents lors d’un tragique accident de voiture.Call a décidé de se battre, quoiqu’il en coûte, en élevant seule sa cadette. Elle a dû lutter et faire ses preuves pour tenir sa promesse. Elle fait un travail formidable. Récemment, son ex-petit ami s’est servi de Mia pour lui faire du chantage. Il était persuadé que sans elle, il ne guérirait pas de sa folie. Pour arriver à ses fins, il aurait été capable de la tuer. Nous avons bien failli la perdre. Heureusement, il croupit aujourd’hui dans un hôpital psychiatrique duquel il n’est pas près de sortir. J’ai eu la peur de ma vie lorsque je l’ai vue inconsciente. Elle est forte ma copine. Grâce à l’amour de toute notre tribu et de celui de son amoureux, elle s’en est sortie.

Depuis que je suis petit, je rêve de fonder une grande et belle famille rien qu’à moi. Avoir des enfants pour leur apporter tout ce qui m’a manqué et que je rêvais d’avoir. Au début, lorsqu’en plaisantant Callie nous a dit que j’étais le candidat idéal, j’ai bondi, leur ai dit qu’elles étaient complètement tarées. Mais plus j’y pense…— Et plus ça te tente ?— Tu trouves ça fou ?— Pas du tout. Réfléchis, Chloé est ta meilleure amie. Tu la connais depuis longtemps, tu n’auras pas de mauvaise surprise. Je suis certaine que jamais vous ne vous disputerez. Il suffit de mettre au clair quelques points importants comme la garde et les frais. Et aussi, comment vous comptez vous y prendre… Tu auras les avantages sans les inconvénients d’une nana qui te fait des scènes pour rien. Tu pourras continuer de faire ta vie quand tu n’auras pas ton enfant. Moi je trouve ça pas mal. Merde !

Chapitre 5 :
Callie
« …

— Demande-moi Princesse. Un mot de ta part et je règle son compte à ce monstre velu, me dit Apollon en souriant.
Il se prend pour un super héros ou quoi  ? !
— Call  ? ? je me tourne vers ma sœur, elle me supplie en joignant les mains.
— Grr  ! C’est bon. Je me retourne vers lui. Tu peux l’écraser  ?
Il s’approche lentement de nous et me dit :
— Il faut le demander gentiment.
Rouge de colère, mon regard tombe sur cet insecte qui réapparaît. Ma sœur hurle de nouveau, hystérique. Le plus jeune s’approche d’un pas rapide, marche sur l’araignée.
— Voilà. Maintenant, je retourne dormir.
Il s’en va comme il est venu. Mon Apollon ronchonne en le suivant.
— On peut rire un peu Max. Rohh, aucun humour.
Il se retourne et plante son regard dans le mien avant de passer la porte. Je suis foutue»

Sa langue vient lécher délicatement mon cou puis le creux de mon oreille me faisant gémir. Pas de doute, cette fille est vraiment douée. Je sens l’humidité apparaître entre mes cuisses. Mon pouls s’accélère sous ses baisers. Elle se déplace pour s’adosser contre la tête de lit, m’attire davantage vers elle. Je me retrouve en petite culotte à califourchon sur ses cuisses, ma poitrine nue et fièrement dressée pointe vers elle. Les yeux de Louna brillent de désir lorsqu’ils se posent sur mon corps. Sa langue passe sur ses lèvres rosées et pleines, comme si elle se régalait d’avance du mets qu’elle s’apprête à dévorer. C’est terriblement excitant.

Petits, nous passions des heures allongés dans l’herbe, tête contre tête. Nous nous racontions des histoires en contemplant le ciel. C’était à celui qui trouvait le plus de formes dans les nuages. Nous avons toujours été proches. Certains nous disaient fusionnels. D’autres que je l’aimais sans oser lui avouer ou qu’avec Callie nous faisions ménage à trois. Bref, un ramassis de conneries qui ne nous a jamais touchés. Nous savions où nous en étions. On s’aime, d’un amour fraternel, sincère et vrai. Sans compter que les garçons ne m’intéressent pas le moins du monde. Je suis homosexuelle et fière de l’être !

Je suis à un tournant de ma vie. L’envie d’avoir un enfant se fait plus pressante. Les raisons sont différentes en ce qui me concerne. Je suis un enfant de la DASS. Né sous « x » j’ai virevolté de foyers en familles d’accueil toute mon enfance et ma jeunesse. Je ne connais pas mes parents biologiques, mais j’ai trois sœurs de cœur. Je n’ai jamais été maltraité dans les divers endroits où j’ai grandi. Par contre, le manque d’amour, de câlins et d’attention a été pour moi une véritable torture. Je me suis accroché à mes amies comme à des bouées de sauvetage. Nous nous aimons, nous protégeons.