Alors que Grande Cloche, plus précisément, Isidore Grandville, est en prison à la Santé, un groupe d'amis, les Anarchistes, mettent en place un plan aux risques réfléchis et sont plus que conscients des conséquences qu'il peut impliquer. L'exécution de leur ami approche à grand pas. Il n'y a donc plus de temps à perdre. Ils sont prêts à tout tel que
Benjamin Franceschetti le décrit.
Pour ce faire, ils décident de commettre des actes plus ou moins sanglants pour attirer l'attention des autorités et de l'État sur leur souhait absolu : libérer Grandville, sauf que l'un des membres change de décision concernant le plan. Malheureusement, son improvisation a fait plusieurs morts, des civils. Ces pauvres malheureux n'ont rien demandé mais n'est-il pas là le but ? Toucher la population pour que les principaux concernés réagissent et accèdent à leur demande ? Arriveront-ils à sauver Isidore des griffes de la prison et d'une mort certaine ? C'est ce que, en tout cas, ils vont essayer jusqu'au bout même si ça implique la perte d'un ou plusieurs membres voire même un changement de plan afin de parvenir à leurs fins. La police, un peu molle à mon goût, est à leurs trousses. Quelle fin pour Grandville, les Anarchistes et la police ? Mais aussi, les autres personnages ?
En plus de cette mission anarchiste, l'auteur y insère les tensions politiques entre plusieurs pays dont le Tsar, l'Allemagne, la Russie, l'Angleterre et la France avant l'éclatement de la première Guerre Mondiale. L'espionnage fait également partie du décor, bien que j'ai vraiment du mal à comprendre le contexte qu'il décrit dans le roman. C'était un brouillard jusqu'au bout même si l'issue de l'intrigue est bien calculée en associant l'issue finale des anarchistes, des espions et des autorités. Il aurait fallu une petite note explicative sur le sujet car on ne connaît pas tous cette période historique. Je regrette également qu'il n'y ait pas d'épilogue pour nous annoncer ce qui attend exactement Grandville et le reste des personnages.
En bref, chacun des personnages a un intérêt dans l'intrigue y compris le journaliste Eugène qui se retrouve au milieu de tous ces individus en raison de sa jeune carrière avec, pour but, de rédiger un premier article percutant qui va plus qu'attirer l'attention.
Sacrifices, blessures morales et physiques, arrangements en douce, trahisons, promesses, amour, prises de risque… Tant de mots sont nécessaires pour décrire le roman "
Si le geste est beau".