Si le geste est beau

Nous sommes en 1914. Les hommes portent une moustache en croc, les femmes boutonnent leurs bottines, les tacots pétaradent et on commande un blanc gommé en terrasse. La Belle époque agonise, mais fourbit ses illusions pour en admirer les derniers feux.
Les illusions, elles ne manquent pas. Selon que vous serez puissant ou misérable, vous donnerez dans le pacifisme, le bellicisme, la quête de pouvoir, le culte de la fortune, voire le rouge et noir de l'Anarchie. Ce vieux petit monde en crève, de ses illusions. Mais c'est aussi ce qui fait vivre, au quotidien, chacun des personnages de ce roman. le vieux commissaire Fabre, Casse-Tête l'anar, Eugène le reporter, ou encore Burtsev, le "Sherlock de la Révolution". Tous mêlés, de près ou de loin, à une sombre affaire d'espionnage, de manipulation politique, de police secrète et de gros sous. Oui, décidément, tout n'est qu'illusion: les uns croient bâtir un monde meilleur et sombrent dans la violence, les autres pensent agir pour la paix et se retrouvent dans le camp des bellicistes. Et même ceux qui croient mener la danse, en définitive, ne savent plus où ils en sont.
Alors le lecteur, pensez donc ....
Le lecteur, il a bien du mal à résumer ce micmac. Il a bien du mal à y voir clair aussi, malgré tous ses efforts. D'autant que l'auteur mélange toutes les histoires parallèles au sein d'un même chapitre, systématiquement. On pense qu'il parle d'un flic, et voilà qu'on surprend la conversation des espions russes. On cause anarchie, et soudain on se retrouve transporté dans un restaurant .
Bref, c'est dommage d'avoir rédigé un ouvrage aussi complexe, parce que l'histoire - pour autant que je puisse en juger - était intéressante, et le livre est vraiment bien documenté. Mais c'est vraiment trop compliqué. Je me contenterai de revoir les Brigades du Tigre.