Quelqu'un va venir

Une ambiance sombre, inquiétante, avec trois personnages torturés, un couple une peur raide, figé, froid, on ressent une certaine tension entre eux, et l'ancien propriétaire, il n'y a pas de définition exacte de leur névroses, agoraphobie, jalousie, paranoïa, psychopathes ou gens normaux… C'est un peu au lecteur de faire son propre film. Cette bande dessinée est réalisé en aquarelles sombres, les décors sont minimalistes, réduits à l'essentiel, la mer et la maison, vue de l'intérieur presque exclusivement. les seuls détails sont les décorations vieillottes de la maison. le texte est aussi épuré, et un peu lancinant, comme une poésie en vers, des paroles d'une chanson triste et noire. C'est beau, sobre et inquiétant, mais voilà, le sujet ne semble qu'un prétexte à une sorte d'exercice de style, on survole cette histoire qui manque de corps, sans vraiment avoir l'occasion de s'imprégner, hormis de ces aquarelles embrumées. J'ai frisé l'ennui, c'était pourtant court, ça risque d'être vite oublié.

Un album d'une beauté esthétique indéniable, un graphisme magnifique, envoûtant. Les pages à l'aquarelle vous plongent dans un profond et sombre malaise. le texte épuré dans un style très "nouvelle vague" ajoute à ce malaise. Un couple vient d'emménager dans une vieille maison isolée en bord de mer ... "Dans cette maison nous serons ensemble toi et moi - seuls ensemble et alors personne ne viendra". Je ne connais pas le texte de Jon Fosse sur lequel Pierre Duba s'est inspiré pour faire cet album, mais dès la première page malgré toutes les qualités du dessin, quelque chose m'a dérangé, trop sombre, trop sophistiqué dans l'écriture, un côté intello, je ne sais pas mais je suis resté en dehors. Cependant, l'album mérite d'être découvert uniquement pour les magnifiques pages de Pierre Duba.