Voici deux oeuvres qui pour le coup savent poser une ambiance dans un paysage post-apo étouffant.
En effet, ce livre regroupe 2 romans ; ils ne se font pas suite et n'ont aucun lien entre eux, sauf le monde dans lequel ils se déroulent.
Je vais donc vous parler indépendamment de ses deux ouvrages en commençant par :
La loi du désert.
Cette histoire nous relate les péripéties de deux frères, évoluant dans cet univers suffocant que nous dresse l'auteur avec beaucoup de soin et d'insistance. Nos deux frères ont deux situations bien distinctes, le premier Mathian est un soldat ; il faut savoir qu'il y a en quelque sorte un service militaire obligatoire, qui tout comme celui qu'a connu la France est lié à un certain âge. Mathian oeuvre donc sur des missions qui ont quasiment toute pour but de repousser ou détruire les « Blafards ». Ce sont des créatures à l'apparence humanoïde qui ont des facultés et des particularités, comme celles d'avoir une peau excessivement pâle, mais également de voir la nuit. Ils vivent sous terre et ont de plus grandes capacités que les humains pour survivre dans le désert.
Car le monde dans lequel se déroule notre histoire, est une terre ou vraisemblablement après-guerre est devenue une fournaise, des chaleurs terribles, du sable un manque d'eau et de nourriture en dehors des zones habitées, ou la vie n'est pas beaucoup plus belle.
C'est d'ailleurs dans une de ces villes ou débute l'histoire de Raul le frère de Mathian, qui après avoir été embobiné dans la naïveté de la jeunesse, va perpétrer un acte terroriste. Une mouvance qui se veut lutter contre le pouvoir en place, considéré comme injuste et sectaire socialement parlant. C'est après cet acte terroriste que Raul va se voir bannir de la ville. Mais dans un univers aussi hostile, le bannissement est plus ou moins une condamnation à court terme, sans moyen de subsister dans le désert, la mort est proche.
Les bases sont posées, après ce bannissement dont Mathian sera mis au courant. Va donc commencer deux arcs, celui de Mathian, qui désertera pour secourir son frère, il sera aidé par un mécanicien travaillant pour les militaires, avec qui il a noué une relation particulière. de l'autre côté Raul, qui sera secouru par une blafarde au parcours atypique à la vue des coutumes de ce peuple.
Leurs parcours seront parsemés d'embûches et de découvertes, ou leur caractère et leur façon de penser évolueront au fil du roman.
Bien qu'au final, en faisant le bilan des nombreuses péripéties de nos protagonistes, le roman évolue sur un faux rythme contemplatif saupoudré de scènes d'actions tout à fait cohérente. le monde est nouveau, on en prend plein les yeux, mais pas dans le sens « Waouw », plutôt dans un sentiment d'inconfort lié à cet univers rendu insidieux par Monsieur
FERRIC qui rends le tout étouffant nous ramenant au plus près des héros.
Retour à Silence.
Cette seconde histoire se déroule dans le même monde que la première, on y retrouvera des noms de villes et de lieux cités dans le premier. Cependant on évoluera avec un seul point de vue, contrairement au premier récit.
Ici, il s'agit de l'histoire d'Alejo, appelé Alej par tous. Il vit à Silence, un lieu de désolation qu'il a lui-même nommé ainsi. Il s'est établi à Silence après une fuite, dont on apprendra les tenants et les aboutissants au fil des pages, mais qui mettaient sa vie en péril.
Alej, était un ferrailleur, mais surtout un homme de main au service de Delmar un gros bonnet du crime organisé. Alej a été recueilli et éduqué dans ses fonctions par un plus ancien que lui, devenu en quelque sorte son mentor. Il s'est révélé être l'un des meilleurs dans son domaine, excellent tireur, même de nuit ; car oui, Alej est un hybride, le croisement entre un blafard et un humain.
Comment a-t-il fini en maraude puis en reclus à Silence ? En filant à l'anglaise avec la fille de Delmar, un pitch assez convenu. Il à réussi à se faire oublier depuis 5-6 ans.
Mais un jour, il sera reconnu lors d'une de ses rares excursions en zone civilisée, ce qui réveillera la fureur de Delmar qui mettra un contrat sur sa tête, c'est là que les emmerdes vont débuter pour notre héros.
On ne va pas se retrouver dans un scénario cousu de fil blanc ou le « gentil » est plus fort que les « méchants » non, tout reste cohérent et mesuré rien de farfelu. Mais encore une fois, il y a des grosses lenteurs dans le rythme de l'oeuvre.
Au final les deux histoires, bien que qualitatives et bien écrites, avec une plume particulièrement soignée, évoluent sur un faux rythme. Une fois l'univers assimilé, j'ai par moments perdu mon rythme et ma curiosité quand l'auteur ré-insistait pour la énième fois sur la dureté du monde, son climat, les caractères des personnes qui y vivent.
J'ai préféré la première histoire, plus à même de faire réfléchir et trouver un second sens à notre lecture, mais moins active que la seconde.
La seconde m'a quasiment donné l'impression de lire un western au final, et ce qui m'a le plus réfréné, ce sont les multiples répétitions d'ambiance et de climats, encore une fois.
Les deux histoires ont pour point commun que tous les personnages secondaires, sont soit des grouillots, soit des brutes, rien de bien nuancé. J'ai trouvé ça dommage, j'ai peut-être lu un peu trop de
Becky Chambers ces derniers temps, mais j'aurais aimé voir une lueur d'humanité dans toute cette crasse. Une vision noire de ce que pourrait être l'humanité.
Ce qui est paradoxal, c'est que j'ai eu du mal avec l'insistance mise à asseoir l'univers, mais qu'il faut bien le reconnaître l'auteur arrive à nous mettre dans l'inconfort durant cette lecture, ou je crois bien avoir bu plus qu'à l'accoutumée et avoir eu des envies subites de prendre des douches ^^