On dit que dans la
mer d'Aral, les poissons pour survivre sont devenus des mutants. On dit que maintenant ils ont figure humaine et qu'il faut prendre garde à ne pas les croiser...
Les dessins de cette
mer d'Aral asséchée sont oppressants, lugubres, une atmosphère de fin du monde, une terre battue par les vents et couverte de sel. Qu'a donc fait l'homme dans cette partie du monde pour que la nature en devienne si hostile !
Un boeuf sur le toit est une nouvelle très drôle et mérite qu'on s'arrête sur des expressions telles que « quand les poules auront des dents ». Ici ce serait plutôt quand « les boeufs voleront ». Alors imaginez la situation au premier degré !
Ici les dessins sont d'une extrême simplicité à l'image même de la réflexion pleine d'humour.
Habiller les morts. Cette nouvelle-là m'a laissée de marbre. Elle s'arrête en queue de poisson. Une façon d'achever l'inachevé ? That is the question and I have not la réponse. Alors bof, bof.
Le scénario est plutôt indigent, les morts ne seraient pas contents de leur costume pour la grande scène finale, mais heureusement le dessin sauve l'histoire. La mort n'est décidément pas un thème inspirant. Pas facile de faire parler les morts !
L'inauguration du canal de Panama est la nouvelle qui m'a le plus touchée. Elle met en scène une jeune femme qui attend une invitation pour l'inauguration du fameux canal. Une invitation promise mais qui tarde à venir et qui montre combien il est facile, et cruel en même temps, de se nourrir d'illusions.
Enfin la dernière nouvelle « L'art oublié de la nage à contre-courant » est une histoire tout à fait désopilante. Saviez-vous qu'il existait une école pour saumons ? Pour quoi faire ? On ne peut plus simple : leur apprendre à remonter le courant et savoir éviter l'ours !!!
Mais comme vous vous en doutez, la modernisation est passée par là et cette grande école a dû fermer. Quel gâchis !
En plus de la qualité de cette histoire, les dessins et le travail des couleurs sont magnifiques.
Cinq nouvelles sous forme de bandes dessinées vous sont donc proposées dans cet album. Cinq nouvelles pour vous faire réfléchir, frémir, rire, mais aussi vous étonner tant elles touchent des thèmes et genres différents.
Un album très séduisant pour ses dessins et un peu moins pour la qualité inégale des scénarios. Mais d'un autre côté les histoires sont tellement hétéroclites et certaines tellement courtes, qu'il est difficile de construire tout un roman en si peu de pages !
Une bonne pioche malgré tout.
Ha, j'oubliais ! Surtout ne passez pas à côté de la dernière page, vous y apprendrez qui sont véritablement
José Carlos Fernandes, brillant chimiste dont les manipulations sont plutôt suspectes et Roberto Gomes qui serait lui un poisson bipède. Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? Comme c'est étrange.