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EAN : 9782876735101
112 pages
Champ Vallon (25/06/2009)
3.5/5   1 notes
Résumé :

" Où se jouent et se donnent à voir toutes les nuits des vies sur les planches, dans la rue, dans le rapide frôlement des âmes, les pas perdus de Nadja qui s'éloigne, en vues non pas privées mais prenables où l'oeil s 'étonne, déjoue le temps puis passe sous le théâtre des opérations. "

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Nadja vieillie, les pas ne sont-ils perdus…



Nadja vieillie, les pas ne sont-ils perdus
dans le dédale international de la cité – non :
mondialisé ‒ à crier ici mon Dieu,
là monsieur le directeur, beaucoup plus bas mon amour
dans une ville qui porta le nom
de nombreuses gageures,
où nul hasard n’enfreint plus l’ordre des pas
aux joies déambulatoires,
ne manifeste en jeux et paris
sous la dictée du pas automatique
revenu de tout, du siècle ancien, du bar
quand d’amour germaient les corps aux pieds vivaces
jusqu’en des hôtels maintenant d’impasse
aux jours de deuil où attend le mouchoir
para lustrar sus zapatos, to clean your shoes,
zur Reinigung Ihrer Schuhe, pour lustrer vos godasses.

les pas perdus
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Il dit j’ai froid quand son corps est brûlant…


Il dit j’ai froid quand son corps est brûlant
d’une fièvre de vivre ancienne
et meurt chaque nuit, main gantée, l’autre nue,
un stylo dans les doigts
car « qui meurt à ses lois de tout dire »
partout cherchant la synthèse – le lit est collectif ‒
dans les arbres, la peinture, dans les textes,
leurs relations gardées à travers le temps,
à dire amour comme en seize cent trente-sept
tandis qu’ailleurs on se couche, tête en bas
à supputer sans voir au soleil levant
‒ la chambre est circulaire ‒
le faux-fuyant des jambes dans les villes
où des femmes, apprêtées, dans la nuit défaites,
se relèvent d’anciennes couches,
s’aspergent de nuit noire arrachée du broc,
profitant du sommeil du mort pour lui raser la barbe,
le rajeunir,
se demander, en l’an 2500, comment sera-ce,
une robe à fleurs enserrant leur corps
moulé par le printemps, puis sortent
le rouge numéro treize à la bouche :
le temps a changé, on entend les avions,
la guerre est proche.


toutes les nuits
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Vieux comme la neige, les corbeaux par contraste…


Vieux comme la neige, les corbeaux par contraste
avaient élu domicile en ces temps de froidure
où tout est famine, l’avenir glacial,
dans le blanc des tableaux de Bruegel l’Ancien
et des livres grattés à la plume
où nidifie l’histoire d’oiseaux de malheur
alors perchés sur l’épaule – arbre d’exil ‒
tant le froid par nuit blanche est à l’œuvre
et tient rigueur aux corps, figeant les sèves,
les yeux, un peu de la chaleur humaine.

C’était l’hiver, comme c’est la guerre,
on entendait le frottement des oiseaux qui décollent,
leurs croix surplombant le monde
aux jours de combat décimés.

Puis se tut le grondement du ciel.
Et tandis que le deuil tout l’hiver gelé
attendait la fonte, de pouvoir enterrer les corps
après excavation à ciel ouvert, la douleur resurgit
qu’il faudrait commencer à enfouir
parmi les croassements.


nuits blanches
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