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EAN : 9782012797901
Hachette Bnf (30/11/-1)
3/5   1 notes
Résumé :
Problèmes capitaux de la philosophie de la religion au temps présent / Rudolf Eucken,... ; trad. par Charles Brognard...Date de l'édition originale : 1910Sujet de l'ouvrage : Philosophie de la religion -- HistoireLe présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces Œuvres e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quand on se donne pour objectif de parcourir en livre tout le palmarès du Nobel de Littérature, on se heurte à des obstacles qui peuvent paraître infranchissables. L'historien allemand de Rome en fut certainement un mais un autre écueil allemand se dressait sur mon chemin, que j'évitais assez soigneusement de façon régulière, le philosophe Rudolf Christoph Eucken.

Les premiers lauréats du Nobel étonnent un peu et semblent pour certains être bien éloignés des standards exigés ensuite, notamment en termes de style. Observons donc comment l'Académie justifiait à l'époque ce prix, décerné « en reconnaissance de sa recherche sérieuse de la vérité, de son pouvoir pénétrant de pensée, de son large éventail de vision et de la chaleur et de la force avec lesquelles, dans ses nombreuses oeuvres, il a défendu et développé une philosophie de vie idéaliste ».

C'est à la fois très élogieux et très creux, on ne discerne pas bien ce qui a permis de le distinguer parmi les philosophes de son époque… alors que la postérité ne l'a pas, plus d'un siècle plus tard, autant récompensé !
On comprend assez vite à la lecture de cet ouvrage que la grande oeuvre de cet auteur est la défense du christianisme face aux attaques que la pensée moderne lui fait subir. A plusieurs moments, j'ai eu envie de saluer ses prises de position, notamment pour une religion qui devait s'inscrire dans l'individu et sa recherche de rapport avec Dieu, plutôt que dans les doctrines trop figées et l'institution rigide de l'Église.

Son argument pour défendre la véracité des religions face à une explication purement scientifique et positiviste du monde m'a semblé en revanche bien fragile. En résumé, l'homme est naturellement enclin à faire le mal, à profiter égoïstement de la vie. Seule l'existence d'une force supérieure qui cherche à le guider vers le bien peut expliquer que des hommes s'encombrent de règles morales qui limitent leurs méfaits. Ce serait donc parce que l'homme sent à l'intérieur de lui qu'il faut que ses actions soient guidées vers des conduites plus vertueuses qu'on ne pourrait que reconnaitre l'existence d'une forme supérieure. Ce qui me gêne fortement est que ce genre d'explication confine à la facilité puisque tout ce qui arrivera de mauvais sera logiquement dû aux hommes. Les dérives de l'Église ne sont donc que la mauvaise application par les hommes du message divin.

Non content de défendre âprement l'intérêt global de la religion, Eucken nous explique ensuite pourquoi c'est la religion chrétienne qui est celle qui a le mieux compris le rapport au Divin et qui doit donc être suivie. Il parle peu des messages des autres religions, évoquant hindouisme, bouddhisme et islam pour rapidement les écarter. C'est dans la toute dernière partie où il s'interroge sur les moyens pour le christianisme de retrouver sa gloire d'antan face aux contestations modernes qu'il sépare catholicisme et protestantisme pour trancher sur la plus grande chance de réussite d'un protestantisme moderne pour concilier philosophie actuelle et religion…

Après la lecture de cet ouvrage, je ne peux qu'émettre l'hypothèse d'une composition du jury Nobel de l'époque très croyante et qui a voulu mettre en avant un philosophe capable de défendre la religion attaquée par la pensée moderne. Même si d'autres qualités ont été récompensées avec eux, on ne peut aussi que se souvenir de la grande religiosité d'autres lauréats anciens comme Lagerlöf ou Sienkiewicz, qui ont aussi dû contribuer à leur réussite…
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
D’abord, la chose principale et décisive, c’est ici le processus vital lui-même ; elle exige que toute diversité soit envisagée et appréciée du point de vue de l’ensemble et de l’intérieur. Cela n’empêche nullement d’admettre que, dans les conditions humaines, cette vie a besoin de s’incorporer dans des doctrines, des institutions, etc… ; mais celles-ci ne doivent pas devenir l’essentiel, il faut sans cesse les rapporter à la vie qui est au fond, les y mesurer, les transformer d’après elle, si l’on veut éviter que la religion s’extériorise et se pétrifie. Puis une religion de vie spirituelle doit avoir un contenu spirituel, elle ne peut s’en tenir à des représentations et à des sentiments vagues, elle ne doit notamment pas tomber dans une dévotion aveugle qui adore sans connaître ce qu’elle adore, qui est exposée par conséquent à la superstition la plus grossière et qui en arrive à invoquer, même pour de graves délits, le secours de la divinité. La religion ne doit pas se contenter de rester étrangère à la superstition, elle doit s’y opposer dans tous les domaines de la vie, et dans maintes formes du christianisme il s’en faut qu’elle le fasse avec assez de décision.
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Avec un plaisir et une joie sans mélange, nous nous sommes lancés au travail, mais le travail nous a tenus captifs et a menacé de faire de nous de simples instruments ; dans son incessant déploiement d’énergie, l’âme perdait de plus en plus la possession d’elle-même et par conséquent le sens de la vie. Nous avons libéré l’homme de toute tutelle du dehors ou du dedans, nous pensions lui communiquer ainsi une grandeur insoupçonnée ; mais l’affranchissement a eu pour résultat de relâcher tous les rapports internes de la réalité, et réduit à lui-même, l’hoimme, en s’agrandissant à l’extérieur, a montré en soi tant de petitesse, nous éprouvons une si criante disproportion entre les immenses problèmes de notre temps et la capacité des individus pour les résoudre que nombre d’esprits sont pris de l’ardent désir d’une élévation intérieure.
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