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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il était une fois, en Pologne, dans les années 1930 une famille juive comme des centaines d'autres. Elle était composée des parents, qui travaillaient sans relâche, et de leurs quatre enfants. Il y avait trois garçons et une fille aux tempéraments bien différents. Et puis, il y avait l'oncle, le frère du père, celui dont il ne faut pas prononcer le nom sous peine d'appeler le Diable. C'est au travers les yeux du plus jeune, prénommé Adam, que nous allons découvrir les évènements qui ont déferlé et bouleversé l'ordre des choses.
Après guerre, Adam, seul à Paris tente de se reconstruire au travers de ce que lui disaient les siens et les cherche. Va-t-il pouvoir écrire sa propre histoire avec cette femme qu'il a rencontrée ? Un livre qui m'a profondément émue.
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C'est le premier livre que je lis de Vincent Engel. C'est une véritable claque.
Rien dans le résumé, à part quelques prénoms, ne laissait deviner l'histoire. Une famille juive ? La Pologne ? L'entre deux guerres, la monté du nazisme ? Honnêtement, je ne m'y attendais pas. Et au final, tant mieux, car au fond, ce roman ne raconte pas la seconde guerre mondiale. Il raconte l'histoire d'une famille juive en Pologne, il évoque la place de la femme, soumise au maris, les mariages arrangés, la vie d'un garçon solitaire, de son frère sioniste, du communisme, de son oncle différent qui milite pour la vie. Puis enfin, il raconte l'antisémitisme et la montée du nazisme. Mais la seconde guerre mondiale, il ne la raconte pas. Il passe directement à « l'Après » montrant comment ce garçon juif a été transformé.

L'écriture est percutante, très touchante. Drôle parfois. Ça m'a fait le même effet que lorsque j'ai lu pour la première fois Romain Gary, l'impression d'avoir découvert un grand auteur et d'avoir lu un grand livre.

Vincent Engel vient de gagner sa place dans mes auteurs préférés. Ce roman est incroyable.
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Oubliez Adam Wienberger est le roman du survivant, de son droit au silence et à l'oubli. le style Engel est délicat, son propos bouleversant. Il signe avec ce texte dramatiquement brillant une oeuvre inoubliable. Chronique

Adam Weinberger est le quatrième enfant d'une famille juive, installée en Pologne. le jeune garçon a douze ans au début des années trente, il s'apprête à célébrer sa Bar Mitzvah sans grande conviction pendant que sa soeur désespère de trouver l'amour, et que ses frères se tournent, pour l'un, vers le sionisme virulent, pour l'autre vers une carrière de rabbin. La famille n'est pas des plus orthodoxes, et pourtant, le poids de la tradition pèse sur les épaules d'Adam. L'antisémitisme, aussi. D'abord latent, il se distille insidieusement dans la population, il ronge et ravage tout sur son passage.

Cette première partie du récit, cet « Avant », est malicieuse, pétillante. Vincent Engel a le talent rare de ceux qui sont restés des enfants et qui ainsi parviennent à dire tous les remous de la jeunesse insouciante. Fin psychologue, l'homme de lettres belge dépeint avec tendresse les premiers émois du coeur, les grandes espérances et les désillusions tranchantes.

Et puis, après l'avant, il y a forcément l'après. le pendant est passé sous silence, avec pudeur, et parce qu'aucun mot ne dira jamais l'horreur des camps. Et après, ce n'est plus la vie. Après, c'est Paris, en 1945. Après, c'est le silence, les mots qui ne soignent plus, les mots dans lesquels on ne croit plus. Après, c'est le silence et les fantômes qui hantent. Adam Weinberger se réfugie dans la médecine, vidé de sa substance, privé de vie.

Si la plume d'Engel était vive et insouciante dans la première partie du récit, elle se fait sèche et s'assombrit après, comme pour mieux servir le propos de son auteur. le « je » disparait au profit de la troisième personne, Adam Weinberger ne parle plus, n'écrit plus. Il a perdu sa consistance, sa condition.

Oubliez Adam Weinberger est un roman d'une grande pudeur, aussi tendre par la plume que violent par le propos. Ouvrage qui interroge en abordant la Shoah sous un angle inhabituel et pertinent, le texte de Vincent Engel est emprunt de philosophie et de sagesse. Il dit l'impossibilité de raconter l'horreur, de poser des mots sur ce qui laisse sans voix. En revendiquant le droit à l'oubli, le droit au silence, l'écrivain signe une oeuvre à mettre entre toutes les mains, un texte bouleversant et nécessaire.
Lien : http://opuscules.net/oubliez..
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