LE nom du feu qui me brûle proclame
Une autre fois ses syllabes de chair.
Je suis plus nu que la rose et que l'air
Et ta seule Ombre habite cette flamme.
Je cherche ici la trace de tes charmes
La nuit s'est faite et, sur toi, le désert
Qui fait mourir les rumeurs de la mer
Sur ce pays qu'adoraient mes alarmes.
Tu n'es plus rien qu'un effroi dans le vent.
La main de feu qui de toi me défend
Afait le signe, et mon ciel nous sépare.
T'ai-je perdue ou n'es-tu, dispersée,
Qu'un peu de moi qui s'enfuit et s'égare
Dans ce néant de taforme effacée ?
Décembre 1942.
p.7
Suite des Poèmes intimes de Louis Emié.