Volontaires pour l'inconnu est le 3è tome de la série "Les évadés du temps" de
Philippe Ebly. Il n'est pas indispensable d'avoir lu les deux premiers pour comprendre cette suite (d'ailleurs, je ne les ai moi-même pas lus), d'autant que l'auteur présente les héros en avant-propos : Thierry et Didier sont deux adolescents de seize et dix-sept ans, débrouillards et curieux. Ils rencontrent Kouroun, un autre humain prisonnier d'un monde parallèle qu'ils ramènent avec eux dans leur monde ; Kouroun, animé d'un esprit aventureux, est souple et robuste. Noïm, quant à lui, est une créature magique dotée de pouvoirs surnaturels ; sosie de Didier, il a la voix de Thierry et la souplesse de Kouroun.
Pour ceux qui connaissent l'autre série de
Philippe Ebly, ces quatre personnages possèdent des traits de caractères relativement proches des "Conquérants de l'impossible".
Dans ce tome, alors que nos aventuriers visitent un musée de province à Tours, Noïm propose à ses compagnons de rester après la fermeture afin de répondre à l'invitation d'un esprit contenu dans une antique lampe à huile, en grès noir comme l'ébène. Ils se retrouvent transportés durant leur sommeil dans l'Egypte ancienne.
Séparés de Thierry et Kouroun, Noïm et Didier tombent sur Ptahmosé, un médecin des quartiers pauvres de Thèbes, victime d'un malaise. Témoins de la scène, ils aident le fils du médecin, Nekhti, à transporter le vieil homme chez lui où on leur propose l'hébergement pour la nuit. le lendemain, la poterie noire contenant le remède pour soigner la jeune Neferouri, la fille du pécheur dont est amoureux Nekhti, est brisée accidentellement par
Taïa, la servante de Ptahmosé. Pour reconstituer l'antidote, il faut se rendre dans le désert à la recherche de la poudre de Memsou qui ne peut se conserver que dans une lampe de Thot sans défaut. La mission s'avère très dangereuse.
Avec ce roman, on s'embarque pour une grande aventure temporelle, ce qui ne pouvait que m'intéresser, d'autant que le récit se déroule au temps des pharaons, kif suprême ! Je ne sais pas pourquoi, mais ce livre m'a fait penser à
Sinouhé l'Egyptien de
Mika Waltari. Pourtant, les personnages égyptiens ne portent pas les mêmes noms mais je pense que c'est le fait que Ptahmosé exerce la médecine dans le quartier pauvre de Thèbes, ainsi que la façon de s'exprimer de la vieille servante qui me rappelait Kaptah ou les paroles de Nekti à propos des paroles de
Taïa qui «[l]'importunent car elles font autant de bruit que mille guêpes à [ses] oreilles.» (page 61). En tout cas, le talent de conteur de
Philippe Ebly a encore frappé car je me suis sentie complètement immergée à cette époque. C'est un roman sensoriel où on a l'impression de humer l'odeur de vase du Nil, de voir s'envoler les canards sauvages à ses rives, de palper les étoffes de lin, de sentir la brûlure du soleil sur sa peau...
Il y a en outre une touche de fantastique, en dehors de Kouroun, avec la traversée d'un tombeau royal et les statuettes ramenées à la vie...
Bref,
Volontaires pour l'inconnu est une histoire captivante, aussi envoûtante que cette mystérieuse Egypte ancienne avec ses dieux, sa magie et ses lois...
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