AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782381910505
96 pages
Anamosa (06/10/2022)
3.93/5   7 notes
Résumé :
" Décolonial " ou " décolonialisme " : des mots omniprésents dans le débat public français, mais dont le sens réel et la portée heuristique semblent ignorés ou instrumentalisés. Ce nouvel opus de la collection Le mot est faible permet d'y voir plus clair. Depuis quelques années, les mots " décolonial " et " décolonialisme " ont fait leur apparition dans le débat public français : dans les tribunes, discours, essais ou encore éditoriaux divers.
Ils y occupent ... >Voir plus
Que lire après DécolonialVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En prétendant défendre l'unité, le mot « décolonial », apparu depuis quelques années dans le débat public, divise. Stéphane Dufoix, professeur de sociologie, revient sur un mouvement intellectuel, apparu dans les années 1990 et composé d'universitaires latino-américains exerçant aux États-Unis, qui s'attache à explorer des approches épistémiques contre-hégémoniques à l'échelle mondiale, et sur les logiques de résistance politique qui s'exercent à leur égard, en France particulièrement, sous prétexte de défendre le « modèle républicain ». Il propose un engagement académique , réflexif et situé, attentif aux travers de l'ethnocentrisme, et une autre forme d'universalité, pour en finir avec « l'universalisme occidental », qu'il nomme « pluriversalisme ».
(...)
Dans la bataille culturelle en cours, qui voit l'offensive des apposants au « décolonialisme » gagner du terrain, il était nécessaire redonner aux mots leurs sens. Stéphane Dufoix disperse le brouillard de la confusion et permet de comprendre les termes d'un débat tronqué.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
Commenter  J’apprécie          300
Trois jours après avoir achevé la lecture, je me pose en essayant de formuler ce que j'ai retenu ou compris de cet essai du sociologue Stéphane Dufoix. "Décolonial" est une notion dont la fréquence d'usage a fortement augmenté depuis la fin des années 2010, d'une part par des militants qui revendiquent la nécessité de décoloniser les esprits, et d'autre part par ses détracteurs qui voient dans la pensée décoloniale une menace pour l'unité républicaine. L'auteur rappelle que des chercheurs, notamment d'Amérique latine ont depuis les années 1960 interrogé les rapports de domination des idées, des pensées, des valeurs, dans les rapports Nord-Sud qui se perpétuent. Il constate également l'invisibilisation de ces travaux en sciences sociales qui s'affranchissent des postures occidentales, et se penchent sur les réalités et vécus en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Plutôt que d'invisibiliser ces recherches en les considérant comme une "menace décoloniale" pour l'universalisme, il s'agirait de se nourrir de ce "regard décolonial" pour une approche pluriverselle des sciences sociales.
J'espère ne pas avoir mal interprété les propos de l'auteur. Curieuse de creuser cette notion "décolonial", j'avais postulé pour cet ouvrage de la collection "le mot est faible" chez anamosa, dans le cadre d'une masse critique, que je remercie. Ouvrage qui incite à la réflexion, dont la lecture ne m'a pas été simple, probablement aussi par manque d'un certain nombre de références et de connaissances.
Commenter  J’apprécie          30
Stéphane Dufoix, professeur de sociologie, revient sur mot “décolonial” et sur les études sur le sujet.
Il s'attaque d'abord aux origines du terme et à son incidence dans les médias et dans le panorama politique pour ensuite aborder les origines des travaux décoloniaux et finir avec une défense de ceux-ci et de l'importance de la déconstruction de l'esprit et de l'ouverture à la pensée non occidentale.
Si bien l'expression et les mots utilisés sont clairs et permettent une lecture aisée du texte, le style rappelle celui un peu pompeux des classes d'université.
Même si j'ai apprécié le discours de l'auteur, ce n'est pas ce à quoi je m'attendais et que je cherchais : il s'agit plutôt d'un manifeste pour défendre les études décoloniales, tandis que j'aurais préféré une exploitation de celles-ci pour mieux les connaître.
Plus généralement, je n'ai pas aimé le format des éditions anamosa à cause de la largeur des lignes, que je trouve très petite et gênante.
Commenter  J’apprécie          30
Dans ce petit ouvrage, Stéphane Dufoix, chercheur en sciences sociales, explique les différentes définitions et problématiques autour des mots « décolonial » et « décolonialisme », et les réactions de droite et d'extrême droite que la pensée décoloniale suscite. Il revient aussi sur l'histoire du décolonialisme qui vise à réduire l'hégémonie des savoirs occidentaux et à rendre visibles les savoirs invisibilisés des autres continents.
Qu'est-ce que la colonialité ? Qu'est-ce qu'un point de vue situé ? Que sont l'universalisme et le pluriversalisme ? Quels sont les arguments des néo-républicain·es qui s'opposent farouchement à la pensée décoloniale ? Quelles sont les principales figures décoloniales au sein des sciences sociales ? Ce livre tombe à point nommé dans mon parcours de lecture sur le racisme, entamé depuis plusieurs mois sur Bibliolingus.
Décolonial est le premier ouvrage que je découvre dans la collection le mot est faible des éditions indépendantes Anamosa. A travers le sens des mots utilisés, cette collection propose une porte d'entrée intéressante sur les débats qui agitent la société depuis plusieurs dizaines d'années. Les mots ont de l'importance dans la manière dont nous percevons le monde, c'est pourquoi j'ai consacré plusieurs chroniques à ce sujet, notamment La Guerre des mots pour les 10 ans de Bibliolingus.
La collection le mot est faible propose des textes très courts (moins de 100 pages), dans un format tout petit, qui ne sont pas impressionnants et qui permettent d'ouvrir une brèche, de se questionner sur notre langage sans se fader un gros ouvrage universitaire ! Comme pour tout essai, il ne faut pas hésiter à s'emparer physiquement du livre : lire et relire, revenir en arrière, souligner, se tourner vers des lectures complémentaires. Et l'avantage, c'est que celui-ci est petit ! La prise de risque est minime, c'est donc une bonne entrée en matière.

La chronique entière sur Bibliolingus :
http://www.bibliolingus.fr/decolonial-stephane-dufoix-a213903017
Lien : http://www.bibliolingus.fr/d..
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (1)
LeMonde
16 janvier 2023
Dufoix dans ce petit livre consacré à l’usage français du mot « décolonial », qui fut emprunté, vers 2020, aux ­cercles de réflexion amérindiens ou sud-américains pour être ­propulsé sans grand ménagement intellectuel sur la scène médiatico-politique hexa­gonale. Mais le livre ­entreprend aussi de ­redonner au concept son sens originel.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ne pas s'engager contre signifie automatiquement être pour. La quasi-impossibilité des nuances d'une analyse plus distanciée crée ainsi les conditions d'un faux débat où les arguments d'un côté comme de l'autre ne sont guère utiles puisqu'ils ne interviennent pas au même niveau. 
Commenter  J’apprécie          80

autres livres classés : décolonialVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
899 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..