AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,64

sur 7 notes
5
5 avis
4
0 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
"...
And on the day the last bird dies
There won't be a drop from their big square eyes
An old man with his eyes just like glass
Kisses the last blade of grass
(...)
No respect for anyone
Why would they after what we done
What an example we have set, what a planet we have left
..." **


Ces quelques paroles interprétées par Rosie Bones me sont revenues en mémoire comme une évidence en ouvrant les premières pages de ce petit livre et m'auront accompagnée durant toute la lecture, en permanence, répétant l'inéluctable, scandant l'avertissement : un jour vient où un vieil homme embrassera le dernier brin d'herbe…


Que ferons-nous, ensuite ?
Nos larmes seront taries, auront cessé de couler alors que nous ne contemplerons que le désastre. Nous ne pourrons qu'essayer de nous rappeler le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles à la cime des arbres, le bourdonnement des abeilles ou encore le galop du chevreuil qui traverse la forêt…
Nous évoquerons l'image de l'ours blanc perdu sur sa banquise errante, lui que nous avons noyé en faisant rétrécir ses terres, l'image des migrations des grues cendrées et le bruit sonore de leur passage, la vue de celles-ci qui ramenaient dans leurs plumes les balbutiements du printemps, l'image des océans limpides et de leurs contenus chatoyants, le souffle des baleines et les cris des dauphins…

Il n'y aura que notre mémoire pour faire revivre faune et flore que nous aurons méprisées et détruites sans réellement de remords : il ne nous restera que des regrets…
Et ce petit livre pour se rappeler que des artistes, poètes, écrivains, chansonniers nous avaient prévenus, avaient sonné l'alarme, eux, dont les sens sont souvent prémonitions, nous avaient encouragés à être vigilants, à prendre soin…
Lisons, partageons, distribuons, faisons circuler, lire et relire ces pages, lourdes de mises en garde et cependant encore porteuses d'espérances, suivons les regards posés par ces hommes et ces femmes sensibles et amoureux de leur terre avant qu'il ne soit trop tard…

C'est peut-être déjà le cas..

Nous ne sommes que locataires d'une terre que l'on nous a confiée en nous demandant d'en prendre soin. En naviguant au fil des parties constituant cet ouvrage, nous sera-t-il donné de conjurer la marche en avant de notre indifférence et de notre insouciance qui nous mènent directement vers le dessèchement du dernier brin d'herbe ?

Un livre tout en poésie à glisser dans la poche à ouvrir comme un remède à la désinvolture, comme un gardien de mémoires dont les mots résonnent et nous enjoignent tous de la même façon : prenez-garde et agissez !

Merci Monsieur Doucey pour les choix de vos éditions et ce petit livre reçu comme un messager précieux !




** Traduction des paroles du titre « Scared for the Children »

"...
Et vient le jour où le dernier oiseau meurt
Il n'y aura pas une goutte de leurs grands yeux carrés
Un vieil homme avec ses yeux comme du verre
Embrasse le dernier brin d'herbe

Aucun respect pour personne
Pourquoi en auraient-ils après ce que nous avons fait
Quel exemple avons -nous donné, quelle planète avons-nous laissée
..."
Commenter  J’apprécie          5016
Des voix pour la planète, voilà une idée magnifique et qui ne manque pas d'ambition. Pollution de la mer et de l'air, disparition de nombreuses espèces vivantes, réchauffement climatique, déforestation mais aussi consommation à outrance et gaspillage, tout cela pris à bras le corps par 40 poètes, chanteurs, anonymes, de plusieurs pays. Leurs textes engagés, polémiques, racontent.
« N'enlève pas à la Terre son dernier souffle » murmure Rita Mestokosho issue du peuple Innu, proche de la nature. La Terre, avec une majuscule, car elle mérite notre respect et notre admiration et la sauver est une urgence car ça chauffe.

Et cette urgence brûlante se concrétise avec une page rouge pour introduire chacun des huit chapitre de l'ouvrage.

Écosystème : « J'ai mal à la terre/ Mal aux océans/ Mal à mes artères/ Aux poissons dedans/ Mon ventre n'est plus qu'un cratère/ Géant/Béant/ J'ai mal à la terre » chante Gilles Vigneault, icône de la chanson québécoise.

Climat : « J'ai les poumons comme deux banquises » clame Florentine Rey tandis que Victor Hernandez Cruz questionne : » Atteindrons-nous le moment / Où notre chair va se ramollir/ Et cuire lentement dans l'atmosphère » le réchauffement climatique est en marche.

Océans : Michel Baglin constate avec amertume les dégâts des eaux : « Maintenant que les fleuves n'atteignent plus la mer, que les îles sombrent à leur tour / et qu'au centre de l'océan naît un continent de plastiques à la dérive… » Car, hélas, les océans sont un vaste dépotoir et les poètes dénoncent ce plastique, qui pullule, comme Antjie Krog poétesse d'Afrique du Sud « Ô mille morceaux de coquillages bruissant autour de nos chevilles / tandis que nous ramassons des morceaux de plastique »

Dans Locataires, les poètes nous parlent de cette terre qui nous est prêtée le temps d'une vie.
« J'ai peur
De n'être pas enfant de la terre
Mais juste là, sur terre » avoue Aurélia Lassaque, poétesse occitane.

Après Écosystèmes, Climat, Océans et Locataires sont déclinés Oiseaux, Gaspillage, Idiotie et Engagement, le tout formant le mot ÉCOLOGIE.

Ce plaidoyer pour une autre planète se clôt sur le poème qui remercie la vie tout en dénonçant les méfaits de l'homme de Michel Baglin.
« Merci aux pierres, aux herbes, aux bêtes d'exister dans le silence picoré d'oiseaux »
Oui, remercions la vie sur terre et préservons la pour les générations futures.
Une lecture coup de poing à lire d'urgence et à faire lire à nos ados afin qu'ils poursuivent ce cri de révolte.


Commenter  J’apprécie          482
" Gracias a la vida, merci à la vie, à la douceur des peaux émues, aux remous des eaux du coeur,
à la fleur qui s'ouvre et s'offre à l'envi, aux ivresses de jasmin, à la goutte qui perle au feuillage du matin.
Mais qui nous dira comment chanter la mer qu'on asphyxie, la forêt qu'on déboise, la rivière qui pue? "

Voilà un extrait d'un poème de Michel Baglin, l'un des derniers qu'il ait écrit, hymne à la vie mais aussi angoisse face aux méfaits humains envers la nature.

Ce recueil faisant entendre des voix de poètes pour chanter la Terre, tout en montrant les menaces qui pèsent sur elle , fait partie d'une collection riche, diversifiée, vraiment peu chère, engagée, dont j'ai déjà parlé:" Poés' ideal". Une magnifique initiative.

L'anthologie présente huit parties formant l'acrostiche du mot écologie. Des textes de tous horizons déclinent donc, par exemple le thème du climat, des océans, du locataire. Les textes en écho, souvent en prose, enrichissent le propos. On lit des auteurs aussi variés qu' Hélène Dorion, Mickey 3D, Alain Damasio, Margaret Atwood.

Un beau partage de mots pour avertir, s'engager, espérer que l'homme prenne enfin conscience des enjeux actuels pour sauver la planète. Voici , pour terminer, un extrait de l'émouvant texte de Pomme:

" Quand j'ai marché dans l'allée des séquoias
J'ai respiré en entier pour une fois
Et envoyé deux mille prières au vent
Pour nous sauver de toutes les peines d'avant

Avant la rivière asséchée
Avant que tout soit emporté
Je veux retourner dans l'allée
Entendre les séquoias chanter...(...)

Commenter  J’apprécie          412
Bruno Doucey fait un pari avec ce livre : il est éditeur de très beaux recueils de poèmes contemporains.
Ici, c'est un livre d'engagement, un engagement écologique pour le vivant.
Régulièrement, sur cette thématique, répond un Extrait de texte, d'un autre auteur, d'un autre genre pour mieux ancrer le sentiment d'urgence , et donner des arguments en faveur du vivant.

Le livre est présenté en 8 thèmes, et sous chaque poème se trouve une présentation très claire de chaque auteur.

Il y a donc là l'occasion à la fois de découvrir bien des auteurs de chez Bruno Doucey, et ailleurs, et la possibilité de bien comprendre ce qui se joue actuellement en ces temps de changement climatique.
Un excellent petit livre, à offrir, à s'offrir pour la poésie indispensable, et comprendre ce monde insensé.

Merci aux Éditions Bruno Doucey.
À lire sans hésitation.
Commenter  J’apprécie          110
Très beau recueil de poèmes. La poésie dans toute sa splendeur : célèbrant la beauté du monde, la finitude de l'humain sur terre et son passage éphémère lui octroyant des droits mais surtout des devoirs face à Dame Nature avant que ne sonne la fin de l'aventure.Beaucoup d'interrogations,de réflexions,de constats...suscités par cet ouvrage.
C'est ça aussi la poésie. A lire,relire,faire lire sans modération.
Merci à tous ces poètes.
Commenter  J’apprécie          50
Je remercie les Éditions Bruno Doucey pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse-critique Babelio.


Cette anthologie est constituée de poèmes écrits par de vrais poètes mais également par des auteurs venus de tous horizons.
Et quoi de plus beau que de militer grâce à sa plume?

De petit format il peut se lire rapidement, tout comme on peut le savourer tel un délicieux chocolat chaud.
Il peut aisément se glisser partout pour être lu dès que l'envie s'en fait sentir.
Un véritable livre "doudou" que l'on peut consulter au gré de nos humeurs.

Un petit encart sur l'auteur du poème ou texte, est également glissé à chaque page, pour nous en révéler un peu plus sur son créateur.

Les thèmes abordés n'en reste pas moins sérieux et dramatiques.
Mon texte préféré reste celui d'Albane Gellé. Cette lettre adressée à un ours blanc m'a beaucoup touchée.
Tous les autres textes sont aussi bouleversants.

Ce fut un très agréable moment de lecture et une magnifique découverte pour moi qui suis très peu habituée à la poésie.

"La terre n'appartient pas à l'homme. L'homme appartient à la terre.
Seattle, chef amérindien "
( citation du recueil " Des voix pour la terre" )
Lien : https://surlesailesdunlivre...
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1234 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}