Pour mon centième billet ...
Une oeuvre magistrale, le souffle romanesque
De ce grand auteur
Luca di Fulvio
Ce conteur meraviglioso !
Comme un irrésistible appel
Venise la belle
Ville des lunes de miel
Où coule à flot, la poésie des souvenirs
Le ponte Dei Sospiri qui, depuis si longtemps soupire
Soupirs des prisonniers vers la prison :
Leur dernière image de Liberté !
La piazza San Marco d'or et d'azur parée
Le plus beau salon !
Et puis "
les Enfants de Venise"
Une saga de huit cent pages m'emporte à Venise en 1515.
Une immersion dans la Venise du seizième siècle, dans les bas fonds de cette ville mythique, boueuse, celle des miséreux, des putains et des escrocs où l'on égorge, torture où la vie ne vaut rien et encore moins celle des juifs et des miséreux.
Il y a cinq cent ans, Venise invente le premier ghetto de l'histoire. Ce premier ghetto humiliant et irrespirable enfermera les juifs fuyant les persécutions Européennes.
L'Eglise et les franciscains préconisent la séparation des chrétiens et des juifs. Ils seront regroupés, assignés à résidence dans un quartier fermé de l'île de Cannaregio. Un quartier clos par un canal et deux grandes portes en bois, d'où les juifs ne peuvent sortir que le jour. Ils doivent porter un bonnet jaune, ancêtre de l'étoile jaune.
Cet événement occupe une place centrale dans ce récit ainsi que la double oppression de misère et fanatisme religieux qui enserre les protagonistes.
Mon troisième voyage !
J'y trouve tous les ingrédients chers à l'auteur :
deux jeunes héros beaux et courageux,
passion, jalousie, héroïsme, haine, vengeance, complots, trahison, repentir, amitié et grandeur d'âme.
Il montre tout : le laid, la crasse, la violence, la maladie, le sadisme, la cruauté mais plus édulcoré dans ce roman
Sous cette violence se cachent la générosité et le courage, la tolérance et le profondément humain.
Même une part d'humanité chez les plus abjects !
L'amour impossible entre :
Mercurio, orphelin, roi de l'arnaque et du déguisement
Guiditta, fille d'Isaaco escroc reconverti en médecin des prostituées malades.
Mercurio, enfant esclave préfère vivre libre dans les égouts de Rome. Aves ses amis Zolfo et Benedetta orphelins abusés, battus : c'est la cour des miracles.
Ils fuient Rome pour Venise.
J'ai tout de suite aimé ce garçon capable du meilleur et du pire, son sens de l'honneur et de la justice humaine.
N'ayant rien reçu de la vie sinon le pire, il va offrir le meilleur. Son besoin d'amour maternel sera comblé par la touchante Anna del Mercato.
Et puis l'amour avec un grand A
« Aimer à en mourir »
Lorsque, tel un troubadour, Mercurio hurle son amour à la porte du ghetto, sous la hauteur des murs où sa belle est en cage.
Lorsqu'il écarte les barreaux de cette cage et chante
« pour monter dans sa grotte cachée sous les toits
je dois clouer des notes à mes sabots de bois
Elle a bâti des ponts entre nous et le ciel
et nous les traversons à chaque fois
qu'elle ne veut pas dormir
Je l'aime à mourir ! "
A sa princesse traitée de sorcière juive .
Ils vont découvrir les mouvements et les danses de l'amour sans les avoir jamais pratiqués, se nourrir de l'autre, ce désir qui fera d'eux un homme et une femme.
Il sera son rempart, sa promesse d'une éternité.
Bien sûr je sais que
Luca di Fulvio aime écrire des histoires qui finissent bien et des héros qui changent le monde !
Et de sa plume captivante, il ne cesse jamais de parler des opprimés.
j'ai aimé ce rêve de liberté !
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Viens, je t'invite à Venise
Tant que s'éternise
Un peu d'avenir
Encore une fois
Croisons nous les doigts
Sous le pont des Soupirs
La ronde des palais
Tourne sur la lagune
Tandis qu'en nos palais
Nos langues n'en font qu'une
Vois, nous marchons dans Venise
Sa vérité brise
Les cartes postales
La place
Saint Marc
Déploie tous les arcs
Du palais ducal
Claude Nougaro