A fond pour changer de formes
Quand on se retrouve sous une autre forme, y compris animale, suite à un accident de la vie moyenâgeuse, quoi de plus logique que d'aller en Terre Sainte pour retrouver son corps d'origine, à l'instar d'un homme politique déchu qui regagne en hâte son nid administratif ?
Mais contrairement aux politiques sus-évoqués, l'honnêteté est un préambule. Et si ces 7 compagnons aux talents divers disposent bien des fonds nécessaires, leur origine pose problème à la Haute Autorité divine.
Un Chevalier confiné dans une armure qui a oublié de grandir, une jeune sorcière, un chat aplati, un perroquet priapique difforme, une sorcière adolescente...Voici quelques-uns des personnages dont l'histoire est retracée dans ce premier tome.
Le scénario de
Desberg est plutôt original, souvent drôle et bien enlevé. En revanche, si je ne me suis pas ennuyé, la lecture a filé trop rapidement, sans points d'accroche forts. J'ai trouvé que le récit avait du mal à se situer entre l'histoire pour enfants et le second degré pour adultes avec une réflexion plus aboutie. Et parvenu au bout, je n'ai pas éprouvé de sentiment de manque et d'urgence par rapport à la suite annoncée.
Le dessin d'
Alexander Utkin rappelle – en moins bien quand même –
Christophe Blain. Il n'est pas transcendant mais au fond, pas trop en décalage avec une tonalité assez sombre, mais non dénuée d'humour. La mise en couleurs, pleine de peps, est elle, remarquable.
En revanche et à l'énoncer, je suis conscient de la bizarrerie du propos, je m'interroge sur l'aspect formel de l'ouvrage. Je sais bien que les éditeurs Franco-belges ont du mal à sortir du carcan supposé incontournable de l'album cartonné (quelqu'un pourrait-il leur parler des mangas et des Comics?), mais là par exemple, on a un volume de couverture plus important que le contenu. Alors quand en plus, le récit est lui-même assez léger, l'impression est curieuse.
Ex-People n'est pas un album désagréable, mais pour moi, le récit manque de consistance et l'emballage en a trop.
Merci en tous cas à Babelio (Masse critique privilégiée) et aux Editions Bamboo pour cette découverte. Un album sur lequel je ne me serais pas penché spontanément, mais qui présente de belles qualités qui écloront peut-être davantage dans sa deuxième partie.