Un texte somptueux, à tomber, envoûtant comme une incantation.
Congo belge, un jeune homme, Jan Kurtz, dilettante, descend le fleuve pour arriver sur un lieu d'exploitation de l'or blanc : les défenses d'éléphant.
il laisse en Belgique son amour, Virginia et souffre de somnambulisme doublé de terreurs nocturnes étranges, dont l'intensité augmente quand l'équipe s'enfonce dans les profondeurs du pays colonisé par le roi des Belges, Léopold.
Il va y rencontrer James Moreau, naturaliste, britannique, y devenir un roi et rencontrer une mystérieuse population, les "profonds" : Nigri abyssorum et une entité qui est là depuis bien avant l'homme, tel un cordon ombilical, les racines de mandragore hurlante de Harry Potter ou les meer mensen, créatures des eaux à la chevelure serpentine et aux dents acérées.
D'aucun penserons à
Lovecraft, moi, j'ai repensé à "ça" de
S. King et la chose qui chasse tous les 21 ans et vient prendre sa pitance humaine pour qu'une ville soit prospère. Il y a beaucoup de poésie, un univers proche de
Baudelaire, d'
Edgar Alan Poe, de
Mary Shelley dans ce texte fascinant, qui ondule et murmure dans votre tête. J'y ai retrouvé un monolithe aussi qui représente peut être un symbole mystique vecteur d'une connaissance absolue. Belle écriture, un côté mystique fascinant et une mise en abîme de la colonisation quel que soit le pays qui la pratique. J'ai aussi pensé à ce verset de l'Apocalypse 22:13 : Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.