Pauline Verdier a disparu

Merci aux éditions Syros de m'avoir envoyé ce livre !
Entre enquête et roman social, Agnès Debacker (dont je découvre le travail) a su trouver l'équilibre. Car en partant à la recherche de Pauline, Simon et Sofiane vont basculer dans un univers très différent du leur.

À l'heure ou le harcèlement est au coeur des préoccupations (à raison), inviter les ados à creuser plus loin que l'apparence est tout à fait pertinent. Car Pauline Verdier avec ses cheveux gras et ses vêtements informes semble une candidate idéale à la persécution. Elle n'est "qu'invisible", autre forme d'exclusion à peine moins violente.
Et pour cause : avec un père est SDF et une mère violente, suivre la mode n'est pas vraiment au coeur de ses préoccupations.

La démarche de Simon est d'autant plus respectable. Bien qu'il n'ait jamais adressé la parole à sa camarade de classe, il ne parvient pas à se moquer de sa disparition. Ce personnage est particulièrement bien croqué, entre banalité confortable et caractère affirmé.
J'aurai aimé que le père SDF soit un peu plus présent, car il donne une figure humaine aux exclus de la société. Et questionne notre rapport à ces "invisibles", que l'on choisit de ne pas voir.
Mais ce roman a le mérite d'aborder des thèmes peu communs en littérature jeunesse et bénéficie sans aucun doute de l'expérience d'éducatrice de son auteure.

Malgré d'indéniables qualités, je n'ai pas été complètement emportée par ce roman jeunesse. Commençons déjà par le positif.

Le roman se veut résolument moderne et ancré dans la réalité, qu'il s'agisse de la façon de parler des personnages, de leurs préoccupations ou de leur façon d'envisager le monde. Comme tous les ados du monde, Simon et Sofiane sont égocentrés et tournés principalement vers leur petite personne. Ils mènent une vie assez ordinaire, sans éclat mais sans tragédie non plus. Leurs journées se passent entre les cours, les devoirs, les jeux vidéo, les séries... Ils sont à peu près intégrés dans leur communauté et en comprennent les codes.

La disparition de Pauline puis sa réapparition vont jeter un pavé dans la mare, dont seul Simon voit les conséquences dans un premier temps. J'ai énormément apprécié que l'autrice ne fasse pas le choix à ce moment-là de faire de Simon une sorte de chevalier en armure étincelante, prêt à voler au secours d'une princesse adorable en détresse. Au contraire, le jeune garçon reste un gamin un peu trouillard, qui mène ses recherches sans grande conviction et sans bien comprendre lui-même pourquoi. Quant à Pauline, elle est la grande réussite du livre. Ni mignonne, ni attirante, elle est aux antipodes des personnages féminins stéréotypés que l'on retrouve encore trop dans la littérature jeunesse.

Pauline n'est pas sympathique, elle est agressive et repousse avec force toutes les tentatives d'approche des deux compères. Elle démonte à elle seule l'image romantisée, héritée du 19e siècle, qui veut qu'une fille malheureuse et cabossée par la vie arbore un doux sourire en permanence et soit d'une gentillesse à toute épreuve.

Simon et Sofiane vont plonger dans un monde fait de violence, de douleur, de maltraitance. Ils vont découvrir la réalité quotidienne des ados malmenés par la vie, l'hôpital psychiatrique et ses problèmes, les problèmes sociaux... Et jamais Pauline ne va leur simplifier la tâche.

Agnès Debacker, par petites touches, propose aux ados à la fois de réaliser leur chance et de s'intéresser aux autres, vraiment s'intéresser et passer outre la facade protectrice que chacun arbore.

J'ai trouvé dommage que la fin arrive un peu trop vite et ne résolve rien. On reste sur sa faim, comme s'il manquait un chapitre.

Lorsque j'ai vu ce titre dans le catalogue, la couverture m'a interpelée, puis le titre. Une jeune fille qui semblait prostrée, sur un banc.. Etant sensible aux conditions dans lesquelles se retrouvent souvent les ados dans le cadre de l'école, j'ai eu envie de le lire. de plus, nous avons eu l'occasion de lire d'autres titres d'Agnès. La découvrir sur ce sujet important m'intéressait donc beaucoup.

De quoi est-il question ?

Simon aperçoit un soir Pauline dans la rue. C'est une élève de sa classe. Un peu transparente, personne ne lui parle jamais et elle ne semble pas non plus forcément rechercher le contact avec les autres. Simon est intrigué, car Pauline est en train de discuter avec des SDF à l'entrée du métro. Ne la voyant pas au collège le lendemain à sa place habituelle dans la classe, il s'inquiète et se demande si hier, elle n'aurait pas fait une mauvaise rencontre. Il aurait pu ne pas s'en soucier, reprendre ses activités comme si de rien n'était mais il décide au contraire d'en avoir le coeur net et d'en savoir plus. Il embarque avec lui Sofiane, son meilleur ami, plutôt désinvolte et pas trop impliqué dans ce qu'il estime n'être "rien du tout". Qui est donc la mystérieuse Pauline Verdier ? Est-elle en danger ? Et si tel est le cas, Simon et Soufiane "simples" collégiens, peuvent-ils l'aider ? Un père SDF, une mère violente, Pauline ne semble pas disposer des meilleures cartes dans la vie.

Agnès Debacker a su trouver le juste équilibre entre un roman social et l'enquête de Simon et Soufiane. L'auteure nous propose une réflexion sur le paraître, sur ce que les enfants vivent au quotidien à l'école, à l'heure des réseaux sociaux. Ou tout doit être beau et parfait et ou beaucoup (c'est l'âge aussi qui veut ça) se préoccupent surtout de leur petit nombril uniquement, de leur vie, sans s'intéresser à ce qui les entoure. le harcèlement scolaire est un véritable fléau, très dur parfois à débusquer et encore plus à endiguer. Ici l'auteure nous parle de Simon qui va décider de faire quelque chose. Au lieu de laisser Pauline, qui fait partie des "invisibles", de côté pour mener sa petite vie tranquille, il va agir. En cherchant à comprendre qui elle est, les problèmes qu'elle peut avoir dans sa vie de famille. Mais l'auteure n'a pas fait de Simon un super héros, n'a pas forcé le trait. Au contraire et c'est ce que j'ai aimé dans le roman. Simon est un ado, avec ses peurs et ses doutes. Il se lance dans cette aventure folle car il refuse de détourner le regard. Il le fait avec ses moyens à son (petit) niveau. La psychologie de Pauline est très travaillée. C'est elle le personnage clé du roman. Tout sonne vrai et juste dans l'histoire que nous propose l'auteure.
Bardé de ses bonnes intentions, Simon pourra-t-il aider Pauline ? D'ailleurs le souhaite-t-elle vraiment ? Elle qui a toujours dû se débrouiller seule renvoie l'image d'une jeune fille dure, cassante, qui n'a besoin de personne. Simon saura-t-il aller au delà de l'image que Pauline donne. Parviendra-t-il à percer l'armure ?

Je vous recommande vivement la lecture de ce roman qui nous "parle". Il interroge, sur l'éducation, le microcosme de l'école, territoire qui peut s'avérer si hostile pour certains ados. L'auteure pose les bonnes questions forte de son expérience en tant qu'éducatrice et sait appuyer là où ça fait mal pour une réelle prise de conscience. Les thématiques abordées sont différentes et plus poussées que dans certains romans jeunesse et c'est ce qui m'a également fait apprécier le roman.

L'idéal selon moi serait que les parents lisent en premier afin de pouvoir en discuter ensuite avec leurs ados. L'occasion ainsi, peut-être de débusquer certains problèmes, pas forcément au sein de la famille.. L'opportunité en tout cas d'une main tendue vers celui ou celle qui en a besoin mais n'ose pas demander.
Lien : https://mgbooks33.blogspot.c..

Pauline Verdier est une fille de la classe de Simon et Sofiane, une fille "invisible" qui ne se lie pas aux autres Un soir Simon est témoin d'une altercation entre Pauline et un SDF. le lendemain Pauline n'est pas en cours. Simon est très inquiet. Avec le soutien un peu contraint de Sofiane, il va essayer de savoir ce qui se passe.
Un livre sur les relations entre les ados, l'empathie qu'ils peuvent développer ou pas pour quelqu'un qu'ils côtoient tous les jours en ne le voyant pas.
J'ai aimé tout le début du livre mais la fin, très abrupte m'a un peu figée. de quoi déconstruire tout ce qui avait été exposé avant. Dommage !
Avec encore un peu d'espoir, on peut penser que la fin reste ouverte. le message n'est pas clair.

Simon, camarade de classe de Pauline Verdier, découvre cette dernière parmi les SDF près du métro. le lendemain, constatant son absence au collège, il s'inquiète et décide de mener l'enquête avec son ami Sofiane.

Une belle couverture et un titre accrocheur ! Cela a immédiatement suscité ma curiosité, créant l'envie de découvrir la vie et l'histoire de Pauline.
Ce court roman propose une intrigue réaliste qui pourrait être tirée de faits divers. L'autrice ménage le suspense, les rebondissements s'enchaînent et on admire l'abnégation des deux protagonistes à vouloir « sauver » Pauline malgré elle.
La plume de l'autrice est vive et immersive, le lecteur est au coeur de l'action et des réflexions de Simon et Sofiane. Même si le propos est un peu caricatural et la fin idyllique, les lecteurs devraient être touchés. L'histoire est bien plus qu'une simple enquête. Elle aborde le thème difficile des SDF et incite à la réflexion sur les relations humaines, l'empathie et l'importance de ne pas fermer les yeux sur cette réalité sociale.
Un récit à hauteur des jeunes ados sur un sacré problème de société.