Extrêmement déçue par ce dernier tome. Il y a un avant (3 tomes) et un après (ce dernier tome). Autant les 3 tomes sont précis, détaillés. On a des palettes de couleurs, de sensations, de paysages. On peut ressentir. L'auteure a vraiment un don pour décrire, pour rendre réelles les choses, un peu comme Eulalie le ferait avec son livre des esprits de famille. Certes j'ai eu du mal à rentrer dans le 1er tome: des longueurs sur le mariage forcé... mais une fois dedans, on a comme une explosion de lieux, de personnages. C'est haletant, bien écrit. On arrive à voir où veut aller l'auteure. Même si on n'est pas tout le temps d'accord, c'est cohérent. On comprend les sentiments des personnages etc. Autant pour ce 4e tome: de nombreuses mises en abyme, des réponses à des questions en avalanche certes mais qui sont à l'envers. Tout semble avoir un endroit et un envers comme pour peindre ce qui est raconté dans le livre. On passe d'une narration à une autre, les liens se brisent, il y a des incohérences, un passage d'un truc à un autre mais sans lien. Je n'ai jamais été autant agacée, ennuyée lors d'une lecture...des moments presque douloureux tellement c'était long, sans queue ni tête, inutiles parfois. À cela, des tics d'écriture qui apparaissent et semblent vraiment trahir un relâchement de la part de l'auteure (lassitude, pression, autre?). Heureusement des passages plus intéressants nous gardaient dans le livre mais à quel prix... Il n'y a eu aucune volonté de maintenir les personnages principaux des autres tomes qui étaient pourtant la ligne directrice de cette oeuvre: c'est ce qui en toute honnêteté me faisait tenir pourtant, l'envie de les revoir. Quel dommage, quelle frustration, quelle déception même... Et même pourquoi cette volonté de les mettre de côté? Je ne me l'explique pas. Comme une impression qu'il n'y avait plus de possibilités de creuser ces personnages,
Thorn notamment. On attendait tellement de leurs nouvelles. Avoir construit autant dans les 3 tomes, pour en mettre un peu par ci par là dans ce tome... D'ailleurs, leur fin est tout aussi décevante: on aperçoit à peine Roseline, la pauvre Berenilde ne ressemble plus qu'à l'ombre d'elle-même, les autres ont un sort si injuste et navrant...et même incompréhensible. Comment/Pourquoi se débarrasser de ses personnages si rapidement/facilement? Quel intérêt? En voulant répondre à des questions de cette façon, on en crée d'autres. Pour le reste, l'intrigue, on a l'impression de courir à perdre haleine sur toutes les infos de l'autre, d'Eulalie, des à l'envers, mais sans avancer, à l'envers encore. le traitement des personnages restants est cruel, vraiment cruel. Surtout Ophélie. Chaque auteur peut malmener son personnage mais à ce point, on se demande même pourquoi. N'a-t-elle pas assez souffert dans chaque tome? Il faut là la mutiler en plus...Ça laisse une sensation de froid, d'écoeurement, de colère, d'injustice.
Victoire, dont certains ne comprennent pas le rôle, semble nous symboliser justement, nous... Spectateurs impuissants, dans l'incompréhension de ce qu'il se passe, de notre présence. J'ai vraiment eu l'impression de lire la tête dans une baignoire et de tout voir flou aussi, on devine des personnages rassurants, aimés mais ils ne nous voient pas et passent, et nous sommes dans l'incapacité de parler, de bouger tout comme elle...De la même façon, je m'accrochais aux passages + séduisants, rassurants comme l'était pour elle le personnage d'Archibald. Autre mise en abyme, Eulalie écrit et malmène ses lecteurs, ses marionnettes, pensant faire leur bien: l'auteure semble faire de même... Je n'ai vraiment pas compris pourquoi ce traitement. Cette complexité, je la vois comme une sorte de partie d'échecs incroyable, hyper complexe, avec plusieurs embranchements, qui aurait en plus pour sa touche finale damé les pions importants, partie interminable autour de laquelle nous nous serions assemblés pour voir une issue que nous ne parvenons pas à visualiser et à la fin seulement, l'auteure d'un coup de main rageux éparpille tout au-delà de la table et met une monumentale claque à la personne en face. Cette fin ouverte m'a donné cet effet: j'ai vraiment eu la sensation de me prendre une vraie claque dans la tête...et je n'ai pas aimé, j'étais déjà écoeurée par la mutilation du personnage, tout comme son entourage, j'avais réussi à m'accrocher jusqu'au bout et c'était laborieux...alors cette énième violence était de trop. Nous avons subi, lecteurs comme personnages et même le monde du livre, une violence incroyable. Je ne me l'explique pas et cela me laisse perplexe, gênée. Bref, je ne serais pas tentée de lire un autre tome s'il y en avait un, de peur de me faire malmener à nouveau...