Quel cauchemar ! "Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige." (Harmonie du soir,
Charles Baudelaire).
Le sentiment de spleen baudelairien qu'inspire cette chape de plomb numérique, nous donne une idée du caveau monde, et non du village monde, dans lequel la lèpre numérique nous a enfermés encore vivant.
Comment peut-on arrêter cela ?
Après un temps de relaxation, ce livre, qui dépeint les dégâts du marteau numérique manié par une sorte de Lucifer - un diable qui séduit avant de détruire en se faisant passer pour un ange de lumière -, renforce notre soif de vivre et la conviction profonde que le désir de beauté est une ressource primordiale qui nous pousse à sortir de l'enfer numérique pour construire un véritable village monde où il fait bon vivre sur plusieurs générations à venir et passées.
Donc, le pari de l'auteur est gagné puisqu'il s'agit de nous sensibiliser au sujet de la face cachée d'un Janus, ce dieu romain des commencements et des fins, avec deux visages, l'un tourné vers le passé et l'autre tourné vers l'avenir. le dégoût qu'inspire la description très bien documentée de l'auteur est à la dimension des illusions numériques de ces Paradis artificiels très addictifs qui nous distraits.
Donc, la prise de conscience est rude, mais salutaire : la face tournée vers l'avenir de Janus n'est pas celle qui est agitée par le vieux monde ultraliberticide de l'instant présent qui donne corps à la légende noire du chef de guerre sanguinaire Attila : « Là où il passe, l'herbe ne repousse jamais » !
Place au numérique responsable !
Bonne lecture.