En cette fin de XIXe siècle, au coeur du Jura, Aimée n'est encore qu'une jeune fille quand, après une chaste cour, Cambre Marchère demande sa main. Un homme marqué par les malheurs, orphelin et veuf, mais un notable respecté à la tête de la plus grosse exploitation forestière des environs. C'est donc avec fierté, mais non sans appréhension, qu'elle arrive au domaine Marchère au coeur de la forêt d'Or. Timide et impressionnée elle peine à trouver sa place face a cet homme froid et pourtant prévenant, mais plus dévoué à Dieu qu'à sa jeune épouse. Mais très vite des interrogations taraudent la jeune fille lui laissant deviner que la forêt recèle bien des mystères.
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Dès les premières pages ce roman m'a fait penser à «
Rebecca », le chef-d'oeuvre de Daphné
Du Maurier : un veuf, un domaine menaçant, une domestique omniprésente et une seconde épouse ingénue , la coïncidence est trop grande pour qu'elle soit complètement fortuite. Cela mettait donc la barre haute pour cette lecture mais
Cécile Coulon a réussi le pari de la comparaison. J'ai été happée par cette atmosphère pesante, par cette intrigue qui se dévoile lentement mais de façon subtile, par cette fin ouverte et surprenante. Dès les premières pages j'ai succombé à la plume flamboyante et évocatrice de l'auteur, une plume qui parle si bien de la nature, menaçante, angoissante, personnage à part entière, une écriture qui une fois encore me fait penser à celle de
Franck Bouysse que j'affectionne aussi. Mention particulière pour les prénoms des personnages : Amand, Candre, Aleth ou Angelin, des prénoms aux sonorités surannées qui nous font voyager dans le temps et nous immergent dans cette histoire. Je serai tout à fait honnête en reconnaissant quelques longueurs sur le milieu du roman mais elles n'auront pas suffi à altérer l'impression générale laissée par ce beau roman.
Un titre où
Cécile Coulon se renouvelle au risque de décevoir quelques lecteurs. Pour moi c'est un nouveau coup de coeur