AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,36

sur 22 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est mon premier livre de Jeanne Cordelier et je découvre son univers. La narratrice Dany, que je suppose être le double de l'auteur, se retrouve à l'enterrement de son frère, Christian, avec ses frères et soeurs. C'est à partir de là que le film se déroule... film ? Film d'horreur alors ! Malheureusement, il ne s'agit pas d'une fiction. Et si le roman est à tendance autobiographique, on ne peut que compatir. Compatir avec l'auteur mais aussi avec tous ceux qui ont vécu ou vivent encore ce genre de choses. Tout y passe. de l'inceste du père au déni de la mère, violence, alcoolisme, maladie... Non, cela n'arrive pas qu'aux autres et même si cela alimente la rubrique des faits divers et la curiosité du lecteur lambda lisant son journal tous les matins, il faut bien se dire que cela détruit des familles.

Pourtant, Jeanne Cordelier, ou plutôt Dany ici, n'a pas décidé de s'apitoyer sur son sort. Elle raconte les choses très simplement, de façon naturelle, avec de l'humour parfois. On ne peut que rester sans voix et admirer cette force de la nature, cet instinct de survie qui fait qu'elle continue à avancer, à faire son bout de chemin au rythme des malheurs touchant la fratrie.

Je referme ce livre avec le coeur gros et il va me falloir un peu de temps pour digérer tout ça. Je vais lire un roman plus léger par la suite, c'est certain. Un grand bravo à cet auteur pour mettre sous sa plume des évènements aussi importants avec une si belle énergie.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          380
Marianne Payot, l'Express le 18 septembre 2012

Et maintenant, à qui le tour ?" C'est ainsi que s'achève, ou presque, le formidable roman, diablement autobiographique, de Jeanne Cordelier. Jeanne Cordelier, vous vous souvenez ? L'auteur de la Dérobade, en 1976, ou l'incroyable témoignage d'une jeune fille livrée à 18 ans, par sa mère, à un proxénète, et de Reconstruction, récit d'une résilience marquée par l'écriture. Avec Escalier F, la désormais sexagénaire puise de nouveau, avec sa gouaille de Parigote élevée à la dure, dans le matériau familial et ses fantômes. Christian, Michel, Lulu, Andrée, Patrick... sont tous morts en l'espace de quelques années. Restent Edmond, dit Ed, l'aîné, repris de justice, Bernard, employé municipal, et Dany, la narratrice. A qui le tour ?

Au départ, il y a donc une fratrie de six enfants, "une cordée, celle de la 2e cour, escalier F, 6e étage sans ascenseur", unis dans l'adversité - la violence et les assauts du père, Lucien, et les insultes de la Folcoche de mère, Andrée. Deux pièces pour tout ce petit monde, pour "une enfance de merde". C'est Andrée, "la perversité même", qui focalise l'attention de Dany. "Elle m'a portée neuf mois, mais je l'ai portée toute ma vie", écrit-elle de cette "avaleuse de glands et tueuse d'enfants". Elle ne se rendra pas à l'enterrement de Christian, son fils de 52 ans, le premier parti après quelques années de misère et de souffrance, pas plus qu'à celui de Lulu, fille courage, qui faisait encore des ménages à 66 ans, et c'est de sa tombe qu'elle assistera au suicide de Patrick, le benjamin...

Alcool, tabac, inceste, prostitution, coups... L'univers de Dany, alias Jeanne, n'a rien d'un nirvana. Et pourtant, c'est là que le miracle se produit. Escalier F n'est jamais glauque ni déprimant. Bien au contraire, avec sa vivacité de plume, son humour, son parler populaire et la chaleureuse description des sentiments fraternels, ce récit est une véritable leçon de vie !
Commenter  J’apprécie          10
Livres Hebdo, 01/06/12
Frères de sang
Le nouveau roman autobiographique de Jeanne Cordelier rend hommage
à ses frères et soeurs, complices d'enfance et de douleur.
Voici de retour, avec sa langue directe et fleurie, Jeanne Cordelier, réchappée d'un destin à la Zola. Dans la lignée de Reconstruction (Phébus, 2010) qui reconstituait sa sortie vers la lumière, après la violence de l'enfance et celle de la prostitution, l'écrivaine autodidacte, auteure du best-seller La dérobade réédité en 2010, plus de trente ans après sa parution, et qui reparaît dans la collection « Libretto », retourne une nouvelle fois sur son passé et gravit les marches de l'Escalier F, pour offrir un tombeau, avec fleurs de trottoirs et couronnes d'épines, à ses quatre frères et à sa soeur aînée, fratrie soudée à la vie, à la mort, aujourd'hui en partie décimée. C'est donc Danielle dite Dany, devenue Jeanne, la troisième, née en 1944, qui raconte. Celle qui, installée en Suède depuis des années, ayant suivi son mari Val dans tous les recoins de la planète, a fui bien loin du sixième étage de l'immeuble du 14e arrondissement ou elle a vécu avec sa famille, à neuf dans deux pièces. Serrés les uns contre les autres, dans une promiscuité brutale : les six frères et soeurs nés entre 1937 et 1957, la mère Andrée, une Folcoche qui avaient les insultes et la main lestes, le cousin Michel et le père incestueux, déjà dénoncé dans les livres précédents. le ton du livre fait écho aux liens tissés au sein de cette fratrie maltraitée : la tendresse est pudique, l'attention bourrue. On a l'amour vache mais résistant aux chocs, car fondé sur une forme de loyauté primitive, de solidarité face aux coups « qui pleuvent». Puisqu'il a bien fallu faire front, ensemble, devant le malheur du monde s'acharnant sur cette famille, ses membres très tôt salement cabossés, puis tombant les uns après les autres, vaincus par le chômage, l'alcool, le cancer, rattrapés par la misère qui tue : Christian, le premier, puis Michel, le mari de Lucette, la belle Lulu, la grande soeur qui suivra « son homme » de près.
Avec cette énergie des guerriers de la vie, qui fait penser à celle d'une Christiane Rochefort, Jeanne Cordelier offre une oraison affectueuse et sans fard à ses proches. L'hommage de celle qui est revenue des enfers à ces chers anonymes qui n'ont pu s'en échapper
V .R .
Commenter  J’apprécie          10
Commenter  J’apprécie          00
Dans la famille de l'escalier F, il y a six enfants malmenés, un cousin adopté, un père et une mère malfaisants. Il y a les coups, les insultes, l'inceste, l'indifférence, l'innommable. Tous les ingrédients du malheur sont là. Dany, la narratrice, déroule la vie de chacun des membres de sa fratrie à mesure que ceux-ci disparaissent. Les petits frères, la grande soeur, la mère. de cancers, de suicide, d'alcoolisme. Vaille que vaille, ils se sont accrochés. Dany est celle qui, malgré tout, a réussi à vivre et pas simplement à survivre. Grâce à cela, elle a pu aussi porter les autres, les anéantis, les « à la dérive ». Je vous rassure, ne renoncez pas à lire ce livre en raison de son sujet. L'auteur maîtrise parfaitement la distance entre le récit et l'émotion, faisant de son texte un hymne à la solidarité dans les épreuves, à la force de ceux qui ont « tremblé mais jamais ployé ». C'est sans doute la force de ceux qui ont cherché l'amour de leurs parents, sans jamais le trouver.

Par Christine Jankowski Librairie Tome 19 (Revel)
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (74) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1789 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}