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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Dany "devenue "Jeanne "par la grâce de l'écriture, née en 1944, autodidacte, troisième d'une fratrie de six enfants, rend hommage à ses frères et sœurs, complices d'enfance et de douleur, dans les années 50, dans ce court récit autobiographique.
Elle revient sur son passé, gravit les marches de l'escalier F une à une, oú vivait une "cordée"unie, soudée à la vie, à la mort, oú chacun faisait face, unis, serrés les uns contre les autres, une nichée, un "bouquet d'arbres écorcés", qui souvent tremblait mais jamais ne ployait.
Nous découvrons le cœur serré, au fil des pages, la violence des assauts du pére,Lucien, l'inceste , l'innommable....les insultes de la mére :Andrée, une Folcoche incapable d' aimer, " On Lui avait coupé les ailes"...
Détruire la faisait vivre: les coups, l'humiliation, l'insulte....dans le mal elle puisait sa substance, détruire jusqu'à l'épuisement .On suit la tyrannie et la perversité d'Andrée faite de plaintes, d'alcool, d'explosions de rage ou d'indifférence...
Les enfants dispersés, tenus par un amour fraternel jamais démenti vivent comme ils peuvent, la vie , ses coups durs, la maladie.....
Dany raconte ainsi ses frères et sœurs et les chemins difficiles qu'ils ont pris...
Un témoignage extrêmement fort, lucide , une écriture réaliste, maîtrisée et sensible, pleine d'amour pour sa fratrie, noire, sombre, désespérante où chaque mot est à sa place, sans faux semblants, misérabilisme ni pathos.
A travers la misère affective et sociale affleure l'humanisme , un récit qui parle aussi, avec pudeur, de la mort de ceux que l'on aime.
La langue directe et fleurie rend un bel hommage et toute leur dignité à ces êtres fragiles, pétris d'humanité , oú la tendresse est pudique, et l'attention bourrue, eux qui ne demandaient qu'un peu de ciel bleu....

Une autobiographie qui bouscule, sincére et réussie, empreinte d'un fort humanisme, de chaleur humaine ,d'une tendresse pour les siens , d'une énergie sans faille qui ne laissera personne indifférent !
Un très bel ouvrage dont on ne sort pas indemne !
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Jeanne Cordelier (alias Dany) est la troisième d'une fratrie de six enfants.
Ils se retrouvent lors de l'enterrement du cinquième.
L'auteur mêle alors ses souvenirs au récit de la vie de ses frères et de sa soeur.
Que c'est noir, que c'est sombre, que c'est désespérant.
Mais que c'est bien écrit.
Dès la première page, le tableau familial est brossé, sans concessions, sans faux-semblants, sans misérabilisme.
Une fratrie solidaire dans un milieu défavorisé. « Notre enfance calamiteuse »
Six enfants meurtris.
Un père qui cogne, qui abuse de ses filles.
Une mère incapable d'aimer parce qu' « on lui avait coupé les ailes »
Petit à petit, au fil des pages se dessine le portrait et la vie de chacun, les souvenirs refluent ; ça suinte la misère humaine, ça oscille entre sordide et désespérance.
Alcoolisme, drogue, coups, déchéance, sida, pédophilie…. Aucun n'est épargné.
Noirceur des situations et force de l'amour entre frères et soeurs sont omniprésents.
Le temps du récit, qui s'étale sur plusieurs années, la soeur, le beau-frère, un autre frère puis la mère mourront à leur tour. le cercle se rétrécit.
C'est un récit noir, dur. Il faut en interrompre la lecture régulièrement pour ne pas sombrer dans le cafard
Quel courage a eu Jeanne Cordelier de raconter tout ça. Quelle nécessité aussi pour ne pas tout garder en elle. Parce que trop, c'est trop !
Et ce qui aurait pu être une autobiographie pathétique est un témoignage fort, lucide, plein d'amour où chaque mot frappe juste
C'est comme un hommage qu'elle ferait à ces paumés de la vie que l'on aime avec elle.
Et quel bel hommage !

Ce livre, offert par les éditions phebus, lu dans le cadre de Masse Critique de babelio est une révélation.
Une autobiographie réussie, sincère qui ne peut laisser indifférent.
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Il y a un temps pour tout... même pour aborder certains livres.

Ce n'était pas le moment pour moi d'ouvrir celui-là.
Sans raison particulière ou, peut-être, le gris du ciel, l'absence du Printemps, la morosité ambiante, que sais-je... j'étais trop perméable, vulnérable même, et ce roman, apparemment autobiographique, m'a plombé le moral plus que de raison.

Récit effroyablement réaliste de vies sordides, bien qu'étrangement banales, où le verbe "exister" s'apparente à "survivre" et où l'on en vient à se demander si tout ce misérable gâchis avait vraiment un sens.

A lire... mais au soleil, quand tout va bien et que rien ne peut ébranler votre bonheur de vivre !
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Le désamour, l'alcool, la violence, la maladie...Tout au long de ce roman autobiographique, l'auteure ( qui s'appelle Danielle dans le livre) parle de son enfance, de son adolescence, de sa vie de femme.
Dany sera sauvée par l'écriture: romancière à succès, troisième d'une famille de 6 enfants mal aimés, violentés, frappés, elle parle et les mots vont droit au coeur du lecteur tant l'émotion affleure à chaque page.
Les frères et soeurs se sont aimés, eux, malgré leurs différences. Ils ont formé une famille solide face à la fragilité des parents.
Jeanne Cordelier évoque cette vie de misère avec pudeur et sans pathos...Mais sa plume sensible et humaine sait toucher nos coeurs.
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Habitant Malakoff avec un attachement particulier à la rue Hoche, il m'était impossible de passer à côté de ce livre de Jeanne Cordelier ! Merci donc aux Editions Phébus et à Babelio de m'avoir fait parvenir ce livre grâce à cette nouvelle édition Masse-critique.

Ce court roman (autobiographie ou auto-fiction on ne sait pas exactement) ne vous laissera pas indemne. Dany, la narratrice, troisième d'une fratrie de six, une « cordée » comme elle la définit, le pilier de la famille, nous dresse le portrait de sa famille, des écorchés vifs, abimés par une enfance vécue au contact de la violence, de la pauvreté et du désamour.

Près de cinquante ans plus tard, le décès d'un premier frère permet de vérifier que le lien, quoique distendu par les années, tient toujours. Que malgré la maladie, le chômage, les divorces, l'alcoolisme des uns, les ennuis judiciaires des autres, tout le monde s'accroche tant bien à cette vie et aux minces petits bonheurs qu'elle offre.

C'est violent, intense, souvent révoltant et désespérant Mais grâce au parlé populaire et à l'écriture dynamique de son auteur, le récit ne tombe jamais dans le misérabilisme et ce qu'on en retient, c'est toute la tendresse que Dany, celle qui « s'en est sortie », ressent pour ses marginaux.

C'est aussi un récit qui parle de la mort de ceux qu'on aime. Comment appréhender la disparition programmée de ses frères et soeurs lorsque on a mis tant de force tout au long de sa vie pour garder le lien sinon intact du moins toujours présent ? Que restera-t-il d'eux, de leur histoire, de leurs souvenirs quand tous auront disparus ?

La misère affective et sociale, les souvenirs qu'on enjolive pour mieux les digérer, le lien à la mère qu'on n'arrive pas à couper malgré la violence et les humiliations, j'ai reconnu dans ce livre beaucoup du vécu de ma propre mère et sa lecture m'a beaucoup touchée et éprouvée.

Juste un tout petit bémol … En tant que Malakofiotte, j'aurais aimé lire une description de ce qu'était ma ville dans les années 50-60. Mais finalement de cet environnement on ne saura rien sûrement parce que l'indicible ne se vit qu'à huis clos.
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Un court roman écrit par Dany devenue Jeanne autodidacte qui est autobiographique .Ce dernier raconte ,à travers les décès qui frappent la fratrie , l'histoire de sa famille frères et soeurs maltraités mais solidaires , le manque d'affection , d'éducation mais ou alcool et violence font office de lois …on a beau le savoir …on aimerait tellement que ces récits soient un reflet dépassé de notre société , ce dont hélas je doute …
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