Les contraintes en matière de déficit public liées à la gouvernance budgétaire européenne ainsi que la concurrence fiscale au sein du marché unique ont incité les gouvernements, à partir du milieu des années 1990, à réduire les déficits publics, notamment par la baisse du poids des dépenses publiques dans le PIB. Ce mouvement a connu une pause à la suite de la crise des subprimes. Le jeu des stabilisateurs automatiques et les politiques de relance mises en œuvre ont conduit à une forte augmentation du poids de celles-ci. Cette augmentation n’a pas encore été effacée en dépit de la politique d’austérité budgétaire menée à partir de 2010, réalisée essentiellement à travers la hausse de la fiscalité. Le choc économique liée à la crise de la Covid-19 va laisser des traces profondes sur les finances publiques. Pour la seule année 2020, d’après le troisième Projet de loi de finances rectificative de l’année (PLFR 3 2020), la dette publique augmenterait de près de 20 points de PIB…
En France, les dépenses des administrations publiques (APU) s’élevaient à 55,6 % du PIB en 2019, soit le niveau le plus élevé de l’OCDE avec les pays scandinaves (Danemark, Finlande et Suède). La France se distingue des autres pays non pas par l’importance des dépenses de l’État ou des collectivités locales, mais par celle de son système de protection sociale. Cette spécificité explique aussi la structure de ses prélèvements obligatoires où les cotisations sociales sont élevées, en dépit des réformes successives menées depuis le début des années 1990.