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Citations sur La reine de coeur (5)

Bonté divine ! N'est-ce pas l'intention première, ou le propos d'une œuvre de fiction - je ne sais quel nom l'on donne à cela - de s'engager tout bonnement à raconter une histoire ? [...] Ce que je veux, c'est quelque chose qui s'empare de mon attention et me fait oublier qu'il est l'heure de me changer pour aller dîner ; quelque chose qui me fait tourner page après page, le souffle coupé pour savoir comment les choses finissent.
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En tête de table, toute radieuse de soieries et de bijoux, de fleurs et de falbalas, la Reine de coeur était assise.
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Généralement plus disposé à écouter qu'à parler, sa conversation quand il prenait la parole, n'indiquait en rien le moindre dérangement d'esprit. Il était évident qu'il avait lu, non seulement beaucoup, mais avec profondeur, et savait fort heureusement appliquer ses lectures à presque tous les sujets en discussion, sans mettre jamais, à étaler ou à cacher son savoir, une vanité absurde ou une affectation ridicule. Ses manières semblaient une constante protestation contre le surnom de "Monkton-le-Fou". Il était si réservé, si calme, ses manières étaient si parfaites et ses gestes si pondérés que, par moments, je me sentais presque tenté de lui trouver quelque chose d'efféminé. Nous causâmes longtemps ensemble, le soir de notre première rencontre. Nous nous revîmes souvent depuis, et ne laissâmes jamais échapper la plus petite occasion de resserrer notre liaison. (page 144)
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J'avais peur - oui, littéralement peur - d'aborder en un jour de pluie le sujet de la prolongation de son séjour à Glen Tower, et changeai donc de sujet, en désespoir de cause, pour lui parler des romans éparpillés autour d'elle.
- Il n'y a rien là-dedans, demandai-je, qui puisse te distraire en ce matin de pluie ?
- Il y a bien deux ou trois bons romans, dit-elle, désinvolte, mais je les avais déjà lus à Londres, avant de venir.
- Et les autres ne te feront pas passer le temps, par un triste jour à la campagne ? poursuivis-je.
- Il y a des gens qu'ils pourraient sans doute amuser, répondit-elle, mais pas moi. Je suis sans doute assez spéciale dans mes goûts. Les romans sérieux m'ennuient à mourir. Les torrents d'éloquence, la philanthropie à l'esprit large, les descriptions détaillées, l'anatomie point par point du coeur humain, et toutes ces sortes de choses m'ennuient à mourir. Bonté divine ! N'est-ce pas l'intention première, ou le propos d'une oeuvre de fiction - je ne sais quel nom l'on donne à cela - de s'engager tout bonnement à raconter une histoire ? Et parmi ces livres, combien, je vous le demande, s'en tiennent à cela ? A vrai dire, et lorsqu'on parle d'histoire, la plupart de ces ouvrages pourraient vraiment s'appeler sermons, plutôt que romans !Assez ! Ce que je veux, c'est quelque chose qui s'empare de mon attention et me fait oublier qu'il est l'heure de me changer pour aller dîner ; quelque chose qui me fait tourner page après page, le souffle coupé, pour savoir comment les choses finissent. Vous voyez ce que je veux dire, vous le devriez, du moins.
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Nous avons tiré le numéro trois ce soir-là. Lorsque le manuscrit qui lui correspondait a été montré à l'auditoire, il s'est avéré que mon tour de lecture était revenu.
- Je peux, à défaut d'autre chose, te proposer un peu de variété ce soir, dis-je à notre aimable invitée. Ce n'est pas une histoire sortie de ma plume, mais la copie d'une correspondance très insolite que j'ai trouvée dans mes archives professionnelles.
Le visage de Jessica se rembrunit.
- Mais est-ce qu'il y a une histoire là-dedans ? demanda-t-elle, assez fâchée.
- Il y a une histoire, rassure-toi, répondis-je, une histoire bien plus légère que toutes celles que nous avons lues jusqu'à présent, et qui pour cette raison qu'elle tranche avec les autres et n'accable pas l'auditeur, recevra ton approbation, même si ses autres qualités te laissent indifférentes. J'ai obtenu l'original de cette correspondance, il faut le préciser, des bureaux de la Police criminelle de Londres.
Le visage de Jessie s'éclaira.
- Le début est prometteur ! dit-elle.
- Il y a quelques années de cela, continuai-je, les autorités voulurent accroître en nombre et en efficacité les effectifs de la Police criminelle, et l'on me fit l'honneur de me consulter, à titre privé, sur ce sujet. Le principal obstacle à la réalisation de ce plan, c'était de trouver de nouvelles recrues. Dans les rangs inférieurs de la police de Londres, les hommes sont sobres, fiables et courageux, mais ils manquent collectivement d'intelligence, hélas. Sachant bien cela, les autorités prirent en considération un projet qui faisait très joli sur le papier : ils essayèrent de s'attirer les compétences de cette classe d'individus réputée pour sa finesse, les clercs d'avocat, pour peu qu'ils aient de l'expérience. Parmi ceux à qui l'on demanda leur avis sur la question, je fus le seul à ne pas approuver ce projet. J'avais la certitude que les clercs qui jouissent d'une vraie expérience, ceux à qui l'on confie les enquêtes privées et la recherche de preuves, ceux-là étaient trop bien payés et trop indépendants dans leurs bureaux respectifs pour souhaiter intégrer les rangs de la police criminelle et se soumettre à la sévère discipline de Scotland Yard. J'émis même l'hypothèse que seuls les clercs d'une étoffe inférieure, ceux en qui l'on ne devait pas avoir confiance, auraient envie de présenter leur candidature. On ne tint pas compte de mon avis, et l'on fit quelques tentatives de recrutement parmi les clercs. Le résultat, bien sûr, m'intéressait, et au bout d'un moment, je demandai des nouvelles de l'expérience. En guise de réponse, l'on m'envoya les originaux des lettres dont je vais maintenant vous lire les copies. On ajouta d'ailleurs que la correspondance en question était le fidèle reflet des résultats qu'avaient donnés les autres recrutements. Ces lettres m'amusèrent fort, et j'obtins le droit de les faire copier avant de les renvoyer. Vous allez maintenant entendre, de sa bouche même, l'art et la manière avec lesquels un certain clerc d'avocat réussit à conduire sa première enquête, et comment les membres ordinaires de la police criminelle purent l'aider dans ses débuts. (pages 228 à 230)
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