Pour son arrivée dans la prestigieuse collection Fleuve noir,
Paul Colize s'attaque au milieu des braqueurs. Comme à son habitude, il ne se repose pas sur une recette prémâchée, le roman étant singulier dans sa bibliographie (l'écrivain est coutumier du fait).
Le voici donc qui vient nous narrer l'histoire de plusieurs personnes, aux profils bien différents ; une colizion collusion d'individualités au service d'un même objectif : aller toujours plus loin dans « l'art » du braquage (sans violence inutile).
Ils font ainsi preuve de toujours plus d'inventivité et de technique pour arriver à leurs fins (et il en faut de la technique pour arriver à faire entrer en colizion un fourgon blindé avec… je ne vous en dis pas davantage…).
Quand
Colize se lance dans un sujet, il ne fait jamais les choses à moitié. Inspiré en partie de personnages réels qu'il a rencontrés, il a développé une intrigue sacrément intelligente, entre passé et présent. Une manière de comprendre le mécanisme qui fait devenir braqueur et l'engrenage qui l'explique.
A la différence de certains, je n'ai jamais été fasciné par ces voleurs à grande échelle, plus attirés par le frisson que par l'argent en lui-même. Je n'ai pas changé de sentiment, il n'empêche que suivre de près le montage d'un casse d'envergure est passionnant.
Surtout lorsque c'est
Paul Colize qui s'y colle. Avec sa manière si personnelle de raconter des histoires. Un ton unique, précis, une certaine distanciation pour mieux mettre en avant les caractères de chacun.
On sent qu'il a fait un gros travail de recherches sur le sujet. Concernant les casses en eux-mêmes, et leurs protagonistes (sans parler de la peinture acerbe et sans concession du milieu carcéral belge actuel).
Colize, en parfait mélomane, écrit sa partition avec rigueur, sans fioriture inutile, avec un art consommé de la précision. Et le titre du roman, Concerto pour 4 mains, ne doit rien au hasard. L'auteur, une fois de plus, nous laisse sans voix avec un final inattendu et sincèrement touchant.
Ce nouveau roman, même s'il n'a peut être pas toute la puissance d'un
Back up ou d'
Un long moment de silence, prouve qu'il faut définitivement compter sur
Paul Colize. Un auteur avec sa propre voix, qui ne cesse de se renouveler.
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