Dans une construction classique, parallélisant passé et présent par l'alternance des chapitres pairs et impairs, on découvre l'histoire de quelques étudiants qui ont vécu ensemble à Ashdown, une résidence universitaire perchée au bord d'une falaise des côtés anglaises et qui, après avoir pris des chemins différents, vont à nouveau se croiser 12 ans plus tard dans le même lieu. Mais Ashdown est devenue une clinique spécialisée dans les troubles du sommeil, dirigée par l'antipathique docteur Dudden qui se livre à d'inquiétantes expériences sur des rats et de jolis petits chiens et dont on comprend rapidement qu'il aimerait les appliquer aux humains. Certains personnages sont extrêmement sympathiques : Sarah dont la narcolepsie lui occasionne de nombreux déboires, allant de simples quiproquos très drôles à des confusions entre rêve et réalité qui auront des conséquences plus dramatiques, Robert désespérément amoureux de Sarah, Terry fan de cinéma et dont l'obsession est de retrouver des films perdus...
Au-delà des troubles du sommeil qui sont abordés sous toutes leurs formes, le roman aborde des thèmes comme l'homosexualité, l'amour sans retour et laisse la part belle à une jolie romance dont le dénouement est orchestré par les rêves d'un petit Cupidon féminin... Quelques scènes sont d'une grande drôlerie comme celle de la séance de formation "se motiver pour le changement" à laquelle sont obligés de participer d'éminents psychiatres.
Pourtant, c'est un roman que j'ai lu sans déplaisir mais sans véritable entrain, surtout la première moitié du livre qui progresse assez lentement, l'auteur prenant soin de poser les personnages et de disséminer les indices et les morceaux du puzzle qui, mis à bout à bout patiemment, nous amèneront à la révélation finale.
Jonathan Coe figurait sur ma PAL depuis qu'une amie m'avait conseillé ses romans. J'avais choisi celui-ci car il correspondait à l'un des items du challenge multi-défis 2019, mais après l'avoir lu, j'ai le sentiment de ne pas avoir choisi parmi ses meilleurs romans.