AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 1170 notes
Dans ce roman qui s'axe autour de deux époques croisées les chapitres impairs se déroulent dans les années 80, les chapitres pairs durant l'année 96; Nous y retrouvons, en miroir, les mêmes protagonistes:Sarah,Terry,Robert, Ruby,Grégory qui se sont tous croisés durant la première époque à Ashdom, alors résidence universitaire, aujourd'hui convertie en centre d'études sur le sommeil.
La construction de l'histoire de Jonathan Coe est très ciselée: Valses entre les deux époques,complexité des liens qui unissent les personnages....La mise en perspective du passé et du présent est un thème que l'on retrouve très souvent chez Jonathan Coe; c'est souvent autour de cet axe que se construisent clairement ces personnages,entre autre dans le rapport à leurs amours de Jeunesse (on retrouve cette thématique dans le diptyque "Bienvenue au Club"et "le cercle fermé",mais aussi dans "L'étrange histoire de Monsieur Sim")
Autant j'ai été très prise par le début du roman,autant la résolution de l'intrigue(très prenante au demeurant) m'a un peu déroutée:sensation d'absurde devant le sacrifice que fait Robert par amour pour Sarah,impression de malaise devant les délires de chercheur de Grégory,un peu paumée à un moment dans la construction subtile des interférences entre passé et présent.Peut être un peu déçue aussi par l'évidence de la toute dernière page...
Ceci dit, reconnaissons ce talent à Monsieur Coe:il sait jouer avec son lecteur, et l'embarquer dans les arcanes complexes de son récit...Un maître es construction!!!!
Donc, quand même un moment de lecture très prenant, même si mon Jonathan Coe préféré reste à ce jour "La pluie,avant qu'elle tombe"...
Commenter  J’apprécie          40
1983_1984, Alshdown, grande demeure de la côte anglaise sert de résidence universitaire, Sarah, Gregory, Véronica, Robert et Terry s'y croisent.
1996, Alshdown est devenue une clinique spécialisée dans les troubles du sommeil, certains des personnages vont s'y retrouver.
le roman alterne les deux époques. Il utilise les troubles du sommeil comme porte d'entrée dans le psychisme humain : rêve, réalité, identité, amour, ambition, aspirations, angoisses se télescopent pour dire l'étrangeté de nos destins.
le livre aborde l'homosexualité, l'identité de genre et la transition à une époque (1997) où le sujet était peu souvent traité (il me semble).
J'ai aimé la construction très habile, le ton ironique et l'acuité du regard . Je me suis parfois perdu dans les situations, le mélange des personnages et des époques.
Commenter  J’apprécie          30
Oui, fort bien... Premier livre de Coe qui me tombe entre les mains (recommandé par ma libraire - vive les libraires ! -), mais pas le dernier.

Je suis enchanté par cette découverte ! Tout est très malin et original, parfois terrifiant, parfois emprunt d'une langueur onirique très palpable, et aussi par moment très drôle (voir hilarant) ou carrément tragique. Ce cocktail est particulièrement savoureux, rien de sucré dans la décoction, on y trouve plutôt une combinaison d'alcools amers. L'auteur nous mène tranquillement d'une île à l'autre de son archipel narratif, naviguant entre deux époques et une demi-douzaine de personnages. Les mystères naissent et se résolvent, telle piste nous glisse entre les doigts, telle autre nous apparaît au dernier moment. Coe voit trois ou quatre coups à l'avance, nous oblige à une valse à quatre temps, part sur un pied mais trouve son équilibre sur l'autre... On s'en trouve déboussolé et me voilà à enchaîner les comparaisons (cocktail, archipel, valse...) pour tenter de mettre en mots ce que je ressens.

Mouvant, c'est un récit mouvant, voilà. Il parle d'amour, de démesure, d'amitié, de hasard, de quête de sens...

À lire les yeux fermés.

Lien : https://www.tristan-pichard...
Commenter  J’apprécie          30
Chapitres impairs :l'action se déroule en 1983- ch pairs. elle se déroule 11ans plus tard en 1994.
La résidence en bord de mer à logé des étudiants qui ont vécu diversement leur sejour. 11 ans après ces mêmes personnages gravitent autour du même lieu reconverti en clinique psychiatrique spécialisée dans les troubles du sommeil. Dirigée par un psy-gourou au psychisme très particulier.
Bon rythme, les personnalités sont bien décrites et attachantes- ou répulsive.-se lit "d'une traite"
Commenter  J’apprécie          30
La maison du sommeil est un roman complexe et apparemment déroutant à première vue. Il se passe à deux périodes différentes. L'une dans les années 80 quand un groupe d'étudiants se rencontrent et vivent ensemble dans une maison à Ashdown et l'autre en 1996 – l'époque de l'écriture du roman – autour de la « Maison du sommeil », la même pension transformée en clinique spécialisée dans les troubles du sommeil et dirigée par le Docteur Gregory Dudden. L'auteur alterne les époques un chapitre sur deux, les chapitres impairs se déroulent dans le passé et les chapitres pairs au présent de la narration.
De plus, ces chapitres s'intègrent dans six parties différentes, représentant chacune une phase du sommeil depuis la «veille » jusqu'au « sommeil paradoxal ».
Le roman s'ouvre en 1983-4, sur un jeu érotique entre le Docteur Dudden avec sa petite amie du moment, Sarah : il la regarde dormir et va jusqu'à lui presser les orbites quand ils font l'amour. C'est ce qui éveille l'intérêt de Gregory Dudden pour le sommeil et qui détermine sa vocation pour les pathologies et la psychologie liées au sommeil. Sarah, quant à elle, l'expérience lui laissera un tel traumatisme qu'elle commencera une psychanalyse et cela va constituer l'un des thèmes majeurs du roman, car Sarah, en même, est incapable de distinguer ses rêves de la vie réelle. Elle croit que ses rêves sont vrais parce qu'ils sont forgés à partir de sa propre « réalité ». D'un point de vue littéraire, Sarah figure comme le symbole de la création, un intermédiaire entre le lecteur et l'auteur. Elle accepte ses rêves comme la réalité comme le lecteur accepte l'univers romanesque et elle crée ainsi une autre « réalité », fallacieuse certes, mais qui comporte ses propres règles. (Voir Alice). Sa « maladie » règle même la structure de l'histoire et tout l'art de Coe est de passer de ses rêves à sa « vie réelle » sans transition, dissociation que le narrateur commente et explique après coup. le lecteur est ainsi souvent embarqué dans le « roman dans le roman, sans s'en rendre compte et c'est délicieux. Méfiez-nous de Sarah !
Le chapitre suivant se déroule dans la clinique Dudden où Cleo Madison rentre de vacances. Elle rencontre une jeune fille sur la plage qui aura une résonance particulière dans le roman et sera un lien majeur entre les personnages, bien qu'elle semble peu importante à première vue. le docteur Cleo Madison est une psychologue qui ne corrobore guère les théories de Dudden sur le sommeil: elle pense que c'est une perte de temps et souhaite en réduire la part et si possible tout supprimer :

« Pourquoi le mépriser [le sommeil], en ce cas ? Je ne comprends pas.»
- Je vais te dire pourquoi : parce que le dormeur est désemparé, impuissant. le sommeil met même les plus forts à la merci des plus faibles et des plus démunis."

Terry, autre ancien étudiant d'Ashdown est un fana de cinéma et dort rarement puisqu'il passe ses nuits à regarder des films , devient un sujet intéressant pour le docteur Dudden qui, dans le sous-sol de sa clinique, effectue des recherches sur le manque de sommeil. Des rats et des chiens sont soumis à un traitement très dur et finissent par mourir. Terry se souvient souvent De Robert, l'un de ses amis qui semble avoir disparu. Sarah et Robert ont vécu jadis une histoire d'amour. Mais Sarah, à cette époque, avait une expérience saphique avec « Ronnie » (Veronica), une femme ambitieuse. En fait, les “chapitres du présent” sont là pour le souvenir et la recomposition du passé à mesure que le roman se déroule, comme les pièces d'un puzzle. Chacun possède une pièce que l'on retrouve à la fin et fait partie intégrante de la structure. La disparition De Robert semble évidente. Mais le narrateur s'enfonce dans les détails.

Les thèmes sont entremêlés. le sommeil est, bien sûr, le principal mais d'autres thèmes principaux font surface et parmi eux, l'amour et la mort, les sens et particulièrement la vue, en ce qui concerne Sarah. La narration renferme des genres littéraires différents, depuis le dialogue entre Sarah et son psychanalyste, ponctuant les relations de celle-ci avec Gregory, Robert ou Veronica, les lettres, la littérature et à ce propos, l'auteur se moque de lui-même avec distanciation lorsqu'il parle d'un livre d'un certain Frank King et dont le titre est …La maison du sommeil. La citation tirée de la pesanteur et la grâce de Simone Weil prend tout son sens, non seulement dans le titre qui évoque le sommeil mais aussi lorsque l'on sait que l'auteure a été réfugiée en Angleterre et est morte à… Ashford, peut-être transformé en « Ashdown » dans le roman.
Les appendices dans lesquels on trouve un poème De Robert, la lettre d'un médecin qui suit Terry et la transcription des paroles d'une jeune fille qui parle dans son sommeil et qui est connue du lecteur, offre une fin originale au récit et c'est dans les tout derniers mots du roman que tout s'éclaire.
L'interview d'un réalisateur mené par Terry et qui paraît dans le magazine Frame pour lequel il travaille à l'époque, ajoute une note comique au roman tout comme la conférence à laquelle assiste le docteur Dudden et d'autres médecins et pendant laquelle ils s'amusent à faire des sculptures avec des cure-pipes et jouent avec des allumettes ou encore l' American way of life :

"S'il était un couvre-chef que Terry exécrait par-dessus tout, c'était la casquette de baseball. Bien sûr il ne voyait pas d'inconvénient à ce que les enfants en portent mais à chaque fois qu'il voyait ça sur la tête d'un adulte, ça lui semblait symboliser tout ce qu'il détestait le plus en Amérique, bien plus que la silhouette de Mickey Mouse ou les dernières publicités pour Coca ou les hordes de « M » jaunes qui paraissaient à présent déferler sur l'Angleterre comme un virus mal maîtrisé. Et pire encore, Kingsley la portait retournée. C'était cela, sans aucun doute la forme la plus extrême de la crétinerie. "

Commenter  J’apprécie          30
Sarah est sortie avec Gregory mais elle est maintenant en couple avec Veronica. Robert est très amoureux de Sarah mais doit se contenter de son amitié. Terry quant à lui est passionné par le cinéma underground. Nous sommes en 1983-1984 -et dans les chapitres impairs du roman- et tous vivent ou ont vécu dans la résidence pour étudiants d'Ashdown, une vieille bâtisse gothique à souhait.

En 1996 - et dans les chapitres pairs- les personnages, que la vie avait séparés, vont se retrouver petit à petit autour d'Ashdown devenue une clinique psychiatrique pour les troubles du sommeil, la maison du sommeil de l'inquiétant dr Dudden.

Dans et hors de la clinique, le sommeil joue un rôle important car Sarah est narcoleptique et Terry insomniaque. La jeune Ruby Sharp somniloque -elle parle en dormant- et raconte parfois des choses troublantes mais ceux qui l'entendent y ajoutent foi car "... personne ne dit de mensonges en dormant. Pas vrai ?".

Enfin Robert est habité par un rêve récurent de son enfance dont l'importance et le sens se révèleront des années plus tard. Tout le talent de Jonathan Coe consiste à manier habilement les coïncidences pour faire arriver ses personnages où il le souhaite. Tout ceci est très bien mené, c'en est réjouissant. Je retrouve aussi, comme dans Testament à l'anglaise, une critique de la politique de santé menée sous Margareth Thatcher. J'apprécie cette lecture.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          30
Cette Maison du sommeil, qui est ma première incursion dans l'oeuvre de cet auteur, me laisse perplexe. Dans une clinique étrange, se retrouvent divers personnages livrés aux facéties d'un médecin manipulateur et cruel. On découvre que chacun de ces personnages a un lien avec les autres, au delà de leur difficile relation au sommeil qui justifie leur présence en ce lieu. Amours défuntes, poids des souvenirs, ambiguïtés sexuelles, remords et attentes, tout est distillé dans une belle langue poétique qui rend les personnages attachants...Je suis néanmoins restée assez parallèle à l'univers dans lequel ils évoluent, ce qui ne m'empêche pas de vouloir en savoir plus sur cet auteur !
Commenter  J’apprécie          30
un bon livre construit de manière originale,j'ai bien aimé
Commenter  J’apprécie          30
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, le thème du sommeil est un de ceux qui m'intéressent tout particulièrement, peut-être parce que je ne suis pas une grande dormeuse, allez savoir ? !
Évidemment, ce roman n'est pas un essai ni un recueil scientifique sur le sommeil, loin de là, et vous n'apprendrez rien de très novateur sur le sujet, mais malgré tout il est le pilier du récit ! !

C'est au sein d'une demeure nommée Ashdown, que ce thème captivant va élire domicile. Un endroit où je n'aurais d'ailleurs pas envie d'aller passer quelques nuits dans les bras de Morphée !
Ceux qui vont graviter autour et au sein de cette bâtisse, sont Sarah la narcotique, Robert l'amoureux transi, mais aussi Gregory, Veronica, Terry, Ruby…
Je suis tiraillée entre l'envie de vous parler d'eux, et celle de vous laisser les rencontrer par vous-même. Et finalement je vais choisir la deuxième option car je n'ai pas du tout envie de vous en dire trop les concernant, puisque leur mystère est aussi un des charmes de ce roman !
J'ai pris tellement de plaisir à les découvrir, à tenter d'apprendre à les connaître, à discerner leurs forces et leurs faiblesses, mais aussi à débusquer leurs propres démons… que dès que J. Coe les met en scène, je n'ai plus réussi à les quitter jusqu'à la fin, qui soit dit en passant, est subtilement amenée.

Sans trop en dire, mais pour mettre en lumière les subtilités de l'histoire j'ajouterai que le titre, fait également référence à un livre évoqué à plusieurs reprises dans le récit, qui a son importance, et qui relie certains personnages de bout en bout.
Et ce n'est qu'un petit exemple ! Car avec le recul, on comprend que tout a du sens, chaque détail pouvant paraître insignifiant est à prendre en compte. Comme des petits indices glissés de-ci de-là durant notre lecture et dont nous n'avons pas toujours perçu la signification sur le moment.
À la fin tout se recoupe, et nous prenons plaisir à les faire ressurgir afin de saisir l'ampleur de l'histoire et la subtilité du cheminement de l'auteur. Un excellent moyen de se refaire l'histoire une deuxième fois dans sa tête, car même après l'avoir refermé, on y repense encore… On le reprend même en main pour retrouver trace de ce qui nous a échappé et qui tout à coup devient lumineux !

Bon, avant de vous endormir avec mon bla-bla, je m'arrête là, et vous confirme que ce roman, malgré son titre, n'a rien de soporifique, bien au contraire !!!
Commenter  J’apprécie          30
Dans une clinique qui soigne les troubles du sommeil, se croisent des personnages étranges : ils s'étaient tous connus à la même place, mais dans une époque où il y avait une résidence universitaire à la place de cet hôpital.
Ecriture originale, chapitres se répondant :
- les impairs : en 1983-1984
- les pairs : juin 1996

Très intéressant au début mais trop long et j'ai été très déçue par l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (2489) Voir plus



Quiz Voir plus

La pluie, avant qu'elle tombe

A quel âge est morte Rosamond?

71
72
73
74

15 questions
63 lecteurs ont répondu
Thème : La pluie, avant qu'elle tombe de Jonathan CoeCréer un quiz sur ce livre

{* *}