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EAN : 9782360810024
80 pages
Editions Cornélius (23/09/2010)
3.66/5   94 notes
Résumé :
Wilson cherche à reprendre sa vie en main avant de replonger dans la déprime quotidienne. Une histoire sur la médiocrité humaine.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Wilson, cette BD de Daniel Clowes, raconte le destin de Wilson sous la forme de gags indépendants d'une page, avec un titre pour chacun.
Wilson est un homme d'âge moyen qui vit en Californie à Oakland. Des lunettes, une calvitie naissante, divorcé, il vit seul avec sa chienne. Il cherche à reprendre sa vie en main avant de replonger dans la déprime quotidienne.
La vie de cet être solitaire, antisocial, misanthrope, plein de suffisance, jamais content, à la fois complexe et ordinaire est un récit à la fois amusant et effrayant d'un homme qui cherche sa place dans le monde.
J'ai été un peu désemparée à la lecture des premières pages, puis peu à peu, j'ai pris possession du personnage et pris de plus en plus de plaisir à découvrir tous ses travers, amusée par le cynisme qu'il utilise envers ses contemporains et souvent étonnée par la pertinence de ses réflexions.
Comique et tragique à la fois, le burlesque de certaines situations fait ressortir le pathétique du personnage tout comme sa suffisance et son mépris révèlent sa détresse. Ceci est le plus souvent perçu dans la fin inattendue de la planche, l'auteur maîtrisant à merveille l'art de la chute.
Avec Wilson, Daniel Clowes propose le récit d'une trajectoire de vie assez pessimiste et désespérante sur la médiocrité humaine, racontée de manière très ironique et cinglante.
J'ai apprécié le style graphique qui varie d'une planche à l'autre, passant du naïf à l'hyperréalisme, modulant les couleurs, passant de la bichromie en pastel à des teintes plus soutenues.
Une découverte intéressante que je dois une nouvelle fois au désherbage de ma médiathèque.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Cynique, odieux, égocentrique, intolérant, égoïste… Wilson n'a rien pour lui. Et pourtant Daniel Clowes parvient à faire de ce personnage si peu aimable un être finalement attachant. Encore un miracle signé Clowes, décidément un de mes auteurs de B.D favori.

Si on s'attache à Wilson malgré ses travers, et ils sont nombreux, c'est sans doute parce qu'il peut ressembler à chacun d'entre nous et les thèmes abordés sont ceux de la vie intime. Confronté à la mort imminente de son père, et donc à son propre vieillissement, Wilson se retrouve à un moment charnière de sa vie. Il fait le point, s'interroge sur ce qu'il a fait, ce qu'il aurait dû faire et il va aussi tenter de rattraper les erreurs passées pour que la 2ème partie de sa vie soit meilleure que la 1ère.
Petit à petit, derrière le connard arrogant, se dessine le portrait subtil d'un homme banal entre deux âges plus sensible qu'il ne veut le laisser penser et surtout assez malheureux. Au fur et à mesure de la lecture l'empathie envers Wilson va grandissante, et ce même s'il reste agaçant.

Si les thèmes abordés sont très ancrés dans le quotidien, la forme est particulière. le récit est dans son ensemble est une histoire linéaire mais est déroulé sous forme de « gags » en une planche. La narration est donc assez fragmentée, les ellipses sont nombreuses, mais tout reste d'une grande fluidité.
La B.D n'est pas dénuée d'humour mais un humour assez caustique et toujours teinté d'une pointe de mélancolie. le regard de Clowes sur le monde et sur l'Homme est assez sombre, parfois même désespéré et certains passages sont carrément poignants.
Le plaisir qu'on prend à lire « Wilson » est particulier. Pour l'apprécier il ne faut pas craindre d'être confronté à des sentiments mêlés d'humour et de déprime.

Le dessin est, comme toujours avec l'auteur, très réussi. A travers les différentes planches, Clowes a recours à différents styles tout en gardant toujours une cohérence graphique à l'ensemble, un style à la fois réaliste et naïf.

Avec « Wilson », Clowes propose un portrait tendre et cruel d'un homme comme tout le monde, un portrait qui trouvera un écho en chacun de nous. Encore un petit chef d'oeuvre signé Clowes.
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Incontournable, selon Colimasson, et effectivement, ce Wilson l'est, même si de toute évidence, on aimerait ne pas le croiser au détour de notre chemin!
On suit Wilson, loser dans la vie, qui semble avoir tout raté: pas de boulot, une femme partie (dont il recherche la trace), séjour en prison ... Il fait état de l'existence nulle et pathétique de ses contemporains, avec un cynisme incroyable et de l'humour bien noir.
Cet ouvrage est composé de petites scénettes, une par page et même si on peut croire qu'elles n'ont pas de rapport, Clowes a construit une histoire logique. Il y a toujours une chute à la dernière image, assez cinglante.
Le graphisme ressemble un peu à un dessin d'enfant: Daniel Clowes est allé à l'essentiel de son personnage, tout en rondeur et coloré.
Même si ce Wilson est cynique, noir, désespérant, ironique, osé mais en même temps parfois lucide, on ne peut éprouver que de la sympathie et de la compassion pour lui.
Un album très réussi.
Une très belle découverte.
A vous d'aller à la rencontre de ce cher Wilson...

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Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre, en couleurs. Elle est initialement parue en 2010, écrite, dessinée, encrée et mise en couleurs par Daniel Clowes. Il est également l'auteur de Pussey (1995), Like a velvet glove cast in iron (1993), Ghost World (1997), David Boring (2000), Ice Haven (2005), Mister Wonderful (2011), The Death-Ray.

Ce tome se compose de 71 gags en 1 page, mettant tous en scène un petit bonhomme à la calvitie naissante, avec des lunettes, et une misanthropie à toute épreuve. Wilson n'a pas d'emploi fixe, peut être même pas d'emploi du tout. Il est divorcé depuis plus d'une dizaine d'années. Il est terriblement seul et terriblement hautain et dédaigneux, avec une bonne dose d'égocentrisme. le premier gag se déroule alors que Wilson promène son chien et qu'il aborde une femme en train de promener le sien en lui demandant comment ça va. Dans le suivant, il se promène à pied dans les rues d'Oakland (en Californie), la ville où il réside. Puis la page suivante, il se promène à nouveau seul et à pied en parlant tout seul à haute voix, de nuit, en évoquant le souvenir du décès de sa mère. Quatrième gag, il promène à nouveau son chien croisant plusieurs personnes s'extasiant dessus. Cinquième gag, dans un café, il prend sa commande au comptoir et va s'asseoir à une table occupé, pour entamer la conversation. À chaque fois, le comique naît de la réflexion finale de Wilson, une courte phrase méprisante ou pensive.

Pour pouvoir apprécier cette lecture dès le début, le lecteur doit avoir à l'esprit qu'il s'agit d'une histoire d'un seul tenant, proposant de suivre la vie Wilson, au travers de 71 instantanés, parfois consécutifs, parfois distants de plusieurs années. Ces 71 pages ont été publiées en album dès la première édition, il n'y a pas eu de prépublication page par page. le premier tiers des gags sert essentiellement à mettre à jour la personnalité abrasive, pénible et misanthrope de Wilson. Les premiers gags sont plutôt basiques, entre amertume, mépris et dédain. Il n'y a rien de révolutionnaire ou de particulièrement pénétrant, simplement un personnage acerbe et suffisant, avec lequel il est impossible de sympathiser. Sans raison apparente, Daniel Clowes fait varier son style de réaliste, à exagéré avec des gros nez et des silhouettes rondouillardes. Visuellement, ces pages sont assez basiques, à la fois par ce qu'elles montrent et par la mise en scène dépouillée : Wilson se promène, il parle à haute voix tout seul pour que le lecteur ait accès à ses pensées. Selon sa sensibilité, le lecteur pourra être sensible à une vacherie ou à une autre. le gag intitulé "Gate 27" (page 21) est particulièrement pénétrant sur l'impossibilité de comprendre la nature du métier d'un étranger, le manque de sens de ce métier, perdu dans la démultiplication des tâches et une spécialisation toujours plus pointue et absconse pour le béotien.

Petit à petit, les gags deviennent plus personnels, plus liés à la vie de Wilson, plus méchants, plus désespérés, plus révélateurs de la condition humaine. Dans "Huddle house" (page 35), Daniel Clowes joue avec les codes de la bande dessinée, Wilson s'exprimant à haute voix, sans prêter attention à la serveuse à ses côtés, mais celle-ci à tout entendu et le reconnaît. D'un point de vue logique, ça ne tient pas debout puisque le lecteur a conscience que ces phrases exprimées à haute voix correspondent au monologue intérieur de Wilson. Mais d'un point de vue narratif, la cohérence es assurée avec les pages précédentes, Clowes jouant sur la convention relative au phylactère, à la fois voix intérieure, et paroles. Dans "Boggie" (page 39), Clowes démonte avec cruauté le besoin vitale de l'individu d'enjoliver sa réalité pour pouvoir la supporter. À nouveau, la perspicacité de Wilson est aussi affutée qu'insupportable.

Pages 44 et 45, Wilson franchit un nouveau palier dans son égocentrisme, au travers d'une péripétie plausible, accélérant le rythme de la narration, prouvant que Clowes maîtrise les conventions du genre au point de pouvoir mélanger les genres, sans créer de télescopage, ou sans qu'ils se neutralisent. L'intrigue prend un tournant encore plus inattendu dans les pages 54 à 58, en conservant la logique interne du récit, sans que Wilson ne perde de sa suffisance, ou de son pathétisme. Donc arrivé à la moitié de l'ouvrage, le lecteur a pleinement pris conscience qu'il est dans un véritable récit (malgré sa forme de suite de gag en 1 page), un roman en bonne et due forme consacré à un individu antipathique au possible, mais tellement humain qu'il est impossible de supprimer toute empathie à son endroit.

Avec un peu de recul, les fluctuations de graphisme de réalisme à parodique accompagnent la tonalité des gags pour renforcer l'impression d'une suite de pages indépendantes, pour souligner la nature du gag en 1 page. Elles sont plus des indications sur la tonalité de la narration que sur l'état d'esprit de Wilson. Elles incitent le lecteur à penser que Daniel Clowes ne se prend pas trop au sérieux et qu'il souhaite que ces pages conservent un bon niveau de divertissement, elles compensent la noirceur de cette solitude sans espoir, d'un individu pleinement conscient de son état sans possibilité d'amélioration.

Daniel Clowes a sciemment choisi une forme déconcertante pour le lecteur : une suite de 71 gags en 1 page, avec des ruptures de style graphique. Cette forme incite le lecteur à prendre chaque page indépendamment des autres, à apprécier chaque gag pour lui-même. Sous cette forme, la lecture de "Wilson" est une réussite partielle : certains gags sont d'une noirceur désespérante, d'autres sont plus communs. Mais alors que l'accumulation des pages finit par former une narration plus traditionnelle, le lecteur perçoit le regard sans concession porté sur la condition humaine, d'une terrible noirceur sans fard. Clowes dresse le portrait d'un fat insupportable, d'un être humain en prise directe avec les limites de l'humanité.
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Wilson est une bd fort étrange dans la conception. le style graphique change à chaque page en faisant pourtant évoluer le même protagoniste à savoir Wilson. C'est très intéressant de voir cette palette de variation graphique qui démontre un talent certain de dessinateur.

Au niveau du fond, je serai beaucoup moins dithyrambique. Je n'ai pas aimé cette forme d'humour un peu caustique même si je dois reconnaitre qu'il y a un talent certain dans l'enchainement. A vrai dire, cela ne m'a pas fait rire du tout. Je trouve Wilson complètement imbu de sa personne et ce n'est pas le genre d'ami qu'on aimerait avoir.

C'est trop glauque et amer pour moi. Quand il n'y a pas la légèreté, il y a la noirceur. Il faudrait juste une oeuvre qui trouve le juste équilibre pour pouvoir me séduire.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Quand on y pense… Si on s’entendait bien avec les gens, qu’est-ce qu’on irait s’emmerder avec des animaux ?
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Un conseil, mon pote – t’attache jamais à une femme qui aime les animaux, t’auras jamais le dessus.
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- Pasteur, ai-je raison si je dis que vous êtes un homme qui craignez Dieu ?
- Oui, mon fils.
- Bon sang, vous en avez de la chance.
Si seulement mes parents m’avaient transmis la foi quand j’étais jeune, je pourrais me raccrocher à quelque chose dans des moments comme ceux que je vis aujourd’hui.
Mais après un certain âge, il est trop tard pour avaler ces conneries. Faut que ça se fasse avant le développement de la logique ou de la raison. Sauf si on a de sérieuses lésions cérébrales… ou si l’abus de drogue vous a rendu complètement débile…
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- J'aime les gens. Je m'intéresse à eux. Chacun d'entre nous a une histoire à raconter, on fait tous partie du genre humain. Et cependant, nos semblables ont perdu toute notion de fraternité. Quelle tragédie!
Salut, ma sœur. Comment va la vie?
- Pas terrible! Mon ordinateur vient de planter et j'ai perdu toutes mes données!
Toute la matinée, la hotline m'a baladée d'un service à l'autre, et quand j'ai enfin à parler à quelqu'un, il ne comprenait pas le problème. Je crois qu'ils veulent que je télécharge un programme, mais chaque fois que je le lance, ce putain d'ordinateur débile plante à nouveau....
- Pour l'amour de Dieu, tu vas pas la fermer!!
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En effet, c’est un peu bizarre. Un clodo peut crever sur le trottoir et les gens ne s’arrêtent pas, mais pour un chiot, ils s’extasient comme des crétins !
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