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EAN : 9782302102781
96 pages
Soleil (06/03/2024)
3.63/5   39 notes
Résumé :
L'opiniâtre Viktor Eberhart enquête sur une série de meurtres commis dans les parcs berlinois, sans lien apparent avec l'épidémie de Chuánran ou l'occupation chinoise depuis que Mao prodigue un vaccin aux populations d'Europe et du Moyen Orient. Tant mieux, il se méfie de la politique. C'est pourtant vers la résistance que l'entraîne son enquête.
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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La couverture nous montre la ville de Berlin mais avec un titre et une couverture de rouge pourpre qui rappelle la Chine de Mao. En fait, la capitale allemande est occupée en 1975 par les chinois tout comme la majorité de l'Europe après que ces derniers ont répandu un virus destructeur à travers le monde qui a fait des millions de mort. Cela ne vous rappelle rien ?

En fait, ces événements ont eu lieu peu après la Seconde Guerre Mondiale alors que l'Europe tentait de se reconstruire sans l'aide des Etats-Unis menant une politique isolationniste. On aurait pu penser que la Russie de Staline allait envahir l'Europe mais cette uchronie emprunte une toute autre direction pour nous dire que le véritable péril était jaune. Il fallait y penser.

Une fois qu'on a accepté le principe, on va suivre un vieil inspecteur incorruptible dans une enquête pour des meurtres en série dans les parcs de la ville. On lui colle un jeunot dans les pattes. Ils vont former un tandem. Rien de plus classique que le duo mal assorti d'autant que l'inspecteur est veuf et que même sa fille unique l'a quitté voilà plusieurs années. Il faut dire qu'il s'est plongé dans son travail mais également dans l'alcool.

Le dessin est en noir et blanc ce qui peut surprendre au premier abord car la couverture et le format laissaient présager de la couleur. C'est assez inhabituel mais on s'y fait. Il faut dire que l'ambiance voulu par l'auteur est celui d'un polar noir dans la plus pure tradition. le trait demeure net et précis tout en restant dans un style réaliste ce qui est pour moi un modèle de lisibilité.

Et c'est là où le bât blesse un peu car nous avons un mélange d'uchronie politique avec une enquête criminelle classique. Il y a aura forcément un mélange de genre qui donne quelque chose d'assez original et sans doute trop pour être crédible. On ressort quand même un peu décontenancé d'un tel récit.

Pour autant, l'auteur Clarke a pris son temps pour nous présenter une intrigue policière avec un personnage qui a de l'épaisseur. A noter également un effort dans le découpage du scénario pour donner du rythme à l'ensemble.

La moralité de cette BD est que nul ne peut échapper à la politique même si on souhaite la fuir. Après tout, on vit dans un pays et sous un régime plus ou moins autoritaire. A un moment donné, les enjeux politiques nous rattrapent et il faut payer la note. A-t-on envie de vivre dans cette Chine nouvelle ? Certainement pas.

Enfin, je tiens à remercier Babélio ainsi que l'éditeur belge Quadrants (filiale de Soleil production) pour la réception de cette BD dans le cadre d'un masse critique.
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Imaginez que la guerre froide n'ait pas eut lieu. Imaginez qu'au début des années 1950, un mystérieux virus ait décimé l'Europe, poussant le continent américain à fermer ses frontières. Imaginez que les populations asiatiques aient été épargnées par ce virus. Imaginez que la Chine de Mao ait réussi à mettre au point un médicament protégeant de ce virus. Et imaginez que grâce à cela, cette Chine de Mao ait pris le contrôle de l'Europe, et que 25 ans plus tard Berlin affiche des portraits géants du grand timonier sur ses murs et que les inscriptions partout, publicité, enseigne ou propagande, sont en allemand et en chinois.

Voilà l'uchronie dans laquelle nous plonge Clarke. Comme le reste de l'Europe, l'Allemagne est un pays occupé et sous dictature. Dans cet environnement géopolitique, l'inspecteur Viktor Eberhard mène une enquête sur un tueur en série qui sévit dans les parcs de la ville.

Ce qui frappe d'abord c'est l'opposition entre la couverture ou le rouge domine et le choix du noir et blanc pour la BD. Un dessin aussi sombre que les crimes commis, fait d'ombres et de lumières comme l'ambiance qui règne dans la ville, de grands aplats et de lignes fines. La quasi omniprésence de la pluie renforce cette atmosphère oppressante créée par la combinaison de la situation politique et de ces meurtres en série de femmes.

Tout l'attirail de la dictature est là : le petit Livre Rouge, constamment revu, réimprimé et redistribué à la population en échange du précédent, les rédemptions publiques, la peur de l'autre, la résistance et les arrestations arbitraires. Cela ne fait pas vraiment envie !

L'inspecteur semble totalement imperméable à tout ce qui a trait à l'occupation, au grand dam de son jeune stagiaire. Reconnu pour ses compétences, Viktor Eberhard reste concentré sur son enquête, même si le fantôme de sa fille partie il y a des années le hante entre deux verres d'alcool (interdit par les Chinois, tout comme le café ou les couples mixtes), et lui reproche la mort de sa femme.

Le récit est bien rythmé et le récit est bien ficelé. Clarke nous entraîne sur les pas de son nouveau héros, naviguant au milieu des faux-semblants et des manipulations en tous genres, son enquête étant perturbée par la police politique chinoise qui est persuadée que la résistance prépare un grand coup, pour nous mener à un rebondissement final qui ne peut que laisser présager d'une suite.

L'album se termine par quelques pages façon compilation de coupures de presse qui expliquent ce qui s'en passé entre 1950 et 1975, rendant encore plus crédible l'univers décrit.

Belle découverte de cette BD dont l'idée a germé dans l'esprit de son auteur pendant la pandémie du Covid 19.

Merci à Babelio et aux Editions Quadrand.
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Berlin, 16 novembre 1975
Déjà 7 victimes, 7 femmes assassinées. L'inspecteur Viktor Eberhard court après le tueur, le boucher du Tiergarten. Mais lorsqu'il se rend, avec son assistant Mathias Schneider, sur les lieux où vient d'être découverte une huitième victime, la police chinoise est là, elle aussi.

Car oui, ce Berlin uchronique est occupé par la Chine. Tout comme une bonne partie de l'Europe occidentale, minée par une étrange épidémie dont seuls sont épargnés les chinois. Inspiré par le covid, Clarke, dessinateur notamment de la série Mélusine, a monté un scénario dense et ingénieux.

Son dessin en noir et blanc, précis et fin, nous montre un Berlin pluvieux aux teintes asiatiques. Les rues, les monuments, les bâtiments, tout semble incongru et surprenant. Mais on se laisse prendre au piège tant le tout semble bien ficelé. Et puis il y a cet inspecteur, qui veut faire son boulot de flic, coincé entre la police du parti et les soubresauts de la résistance locale...

Si l'enquête perd peu à peu de son intérêt, "Nouvelle Chine" est un album prenant et riche. Clarke réussit à mixer polar et uchronie avec un talent certain en recréant des années 70 sous domination chinoise... A découvrir !
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N'étant pas une bédéphile notoire, je ne connaissais pas Clarke, avant d'apprendre qu'il était l'auteur de la série Mélusine, plébiscitée par mes enfants.

Nous somme loin ici des graphismes ronds et colorés de la jeune sorcière : un crayonné en noir et blanc, vif, précis, au service de vignettes cadrées et qui s'enchaînent de façon cinématographique, la plupart du temps sous la pluie. Une forme maîtrisée et qui se prête particulièrement au fond.

Nous sommes en effet en présence d'une histoire assez sombre : une enquête autour d'un tueur en série aux méthodes sordides, le tout dans un contexte uchronique très particulier : un Berlin des années 1970 sous domination chinoise (suite à la propagation d'un virus mortel épargnant uniquement les asiatiques, qui vendirent ensuite un vaccin à l'Occident en échange d'une soumission politique et culturelle).

C'est d'abord cette dystopie rétroactive aux accent de revisite de la dernière pandémie, mais aussi de mise en lumière de la nécessaire résistance face à tout diktat autoritaire, qui m'a intéressée. le côté polar, avec son flic alcoolique qui noie son deuil dans le travail, m'a semblé moins original. Dommage, car c'est lui que l'on suit tout au long de l'album, ses pérégrinations berlinoises nous dessinant par petites touches les circonstances et les modalités d'une vie quotidienne dans une capitale européenne dirigée par des fonctionnaires du régime communiste chinois.

Un beau livre donc, avec une ligne de fond attrayante, mais qui reste trop souvent en surface, et dont je n'ai retiré au final qu'un propos assez édulcoré.
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Berlin 1975, un meurtrier sévit dans les parcs de la ville. Il tue ses victimes et disperse leurs organes autour d'elles. Viktor Eberhart enquête mais son investigation est parasitée par l'occupation chinoise. En effet depuis que Mao distribue un vaccin contre une pandémie, la chine est très présente en Europe.
Pourtant, il faut a tout prix arrêter ce tueur.
J'ai beaucoup aimé les graphismes.
Les dessins sont fins, délicats très soignés. J'ai aimé l'alternance de case en noir et blanc puis en blanc et noir.
En ce qui concerne, le scénario j'ai été perdue car j'ai eu l'impression d'arriver au milieu d'un film. Il me manquait tout un contexte. Je n'ai aucune connaissance historique de ce qui s'est passé à Berlin dans les années 1970. Je ne sais pas si cette épidémie est vraie ou pas, tout comme l'occupation chinoise.
Il aurait fallu plus d'explications.
Il y a aussi tout un pan de l'histoire qui est seulement suggéré. L'enquêteur est préoccupé par sa fille mais on ne sait pas exactement pourquoi. Il semble la chercher mais on ne sait pas vraiment comment.
L'enquête en elle-même était sympa à suivre.
Bref, c'est dommage je reste sur ma faim.
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critiques presse (2)
BDGest
09 avril 2024
Uchronie astucieuse, Nouvelle Chine s’avère être un polar relativement classique mais diablement efficace.
Lire la critique sur le site : BDGest
LigneClaire
11 mars 2024
Quelques rares libertés pour la forme mais quel avenir possible ? Un mélange bien tourné qui là encore rappelle la France occupée de 40. Excellente mise en images de Berlin sous la pluie en permanence ou la neige, un trait de Clarke qu’on apprécie, sincère et efficace.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je m'en vais, papa. Je te laisse oublier ta douleur dans l'alcool et dans ton travail.
Commenter  J’apprécie          290
Viktor: On n'a plus rien depuis la septième victime...Et ça date d'un mois déjà…

Jorgen: Je t'ai déjà proposé mon aide… ça tient toujours…

Viktor: Passer par tes informateurs? Non. Si ça remonte aux oreilles des chinois, ils vont me retirer l'enquête... et ça, il n'en est pas question... Le Tiergarten Metzger est à moi. Et je le coincerai.
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Le virus, le chuanran, décime une grande partie de la population d'Europe et du Moyen-Orient. Seuls sont épargnés les ouvriers de la révolution culturelle.
Les morts se comptent par millions dans les rangs des capitalistes. Ce n'est que lorsque les laboratoires de la grande république populaire de Chine créent un vaccin, le bingdù, que la conversion de l'occident aux valeurs universelles du communisme peut commencer...
Dans leur immense mansuétude, les dirigeants du Parti décident d'épargner les populations corrompues en leur distribuant des doses hebdomadaires de ce vaccin sur tout le continent européen. Jetant ainsi un pont solide entre nos deux cultures pour construire une fraternité nouvelle...
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Ce virus qui épargne les asiatiques aura provoqué le plus grand bouleversement géopolitique de l'histoire et les frontières du monde en auront été radicalement changées.
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Je ne ferme pas les yeux. Je vois ce que je décide de voir.
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