Et bien, cette lecture ne fait que confirmer ce que je pensais.... je n'aime pas Christie dans ses nouvelles... en fait, n'aime pas est un grand concept... je devrais plutôt dire, j'aime moins... Je trouve que le format roman lui va à merveille... Ici, j'ai trouvé un sentiment d'être sur ma faim pour les 3 nouvelles qui composent ce recueil... Et même le grand et adorable Poirot n'a pas réussi à laisser séduire par le format...
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— Belle soirée pour un meurtre, fit remarquer Japp en professionnel avisé. Personne n’entendrait un coup de feu par une nuit pareille.
— Cela m’a toujours paru bizarre qu’il n’y ait pas plus de criminels pour en profiter, renchérit Poirot.
— Je vous dois un aveu, Poirot. J’en arrive parfois à souhaiter que ce soit vous, un jour, qui commettiez un meurtre.
— Cher ami !
— Si, si, je vous assure ! Ne serait-ce que pour voir après coup comment vous vous y étiez pris.
— Japp, mon tout bon, si d’aventure je commettais un meurtre, vous n’auriez pas la moindre chance de voir jamais comment je « m’y suis pris », comme vous dites. Vous ne vous apercevriez même pas qu’un meurtre a été commis.
Japp se mit à rire, d’un rire affectueux et bon enfant.
— Quel monstre de suffisance vous faites ! s’attendrit-il, indulgent.
Extrait de Feux d'Artifices.
Feux d'artifice
— Un penny pour ce pauv’ Guy, m’sieur ?
Un gamin au visage crasseux lui adressait un sourire engageant.
— Certainement pas ! répliqua l’inspecteur Jap. Écoute-moi bien, mon garçon…
Suivit une courte homélie. Le gosse battit précipitamment en retraite avec ce bref commentaire destiné à ses copains :
— Bon Dieu de bois ! si c’est pas un flic sapé en bourgeois…
Et la bande de s’enfuir à toutes jambes en psalmodiant :
N’oubliez, jamais ! n’oubliez jamais Le 5 novembre désormais.
Conspiration des Poudres Et trahison.
Il n’y a pas de raison
Pour que complot et trahison
Ne menacent plus à l’horizon.
Le compagnon de l’inspecteur principal, petit homme d’un âge certain, au crâne ovoïde et à la moustache conquérante, semblait sourire aux anges.
— Très bien, Japp, remarqua-t-il. Votre sermon était excellent. Félicitations !
— Répugnant prétexte à mendier, cette fête de Guy Fawkes ! maugréa Japp.
— Troublante réminiscence du passé, au contraire, rétorqua Hercule Poirot, songeur. Dire qu’on tire encore des feux d’artifice… bang ! bang ! bang !… alors que tout le monde a oublié depuis belle lurette en l’honneur de qui et de quoi.
— En effet, je ne pense pas que beaucoup de ces gosses sachent qui était au juste Guy Fawkes, acquiesça l’homme de Scotland Yard.
— Et ce qu’il y a de sûr, c’est que, bientôt, tout le monde confondra tout. Tire-t-on ces feux d’artifice pour glorifier ou pour vilipender ? Vouloir faire sauter le Parlement de Londres, était-ce noble ou criminel ?
Japp gloussa.
— J’en connais qui seraient bien capables de parier pour la première hypothèse !
Quittant l’artère principale, les deux hommes s’enfoncèrent dans le calme relatif des Mews, ces anciennes écuries désormais aménagées en résidences de luxe. Ils avaient dîné ensemble et empruntaient
maintenant un raccourci pour regagner l’appartement d’Hercule Poirot.
Tandis qu’ils cheminaient, des explosions de pétards leur parvenaient encore aux oreilles. Et, par moments, une pluie d’étincelles multicolores revenait illuminer le ciel.
— Belle soirée pour un meurtre, fit remarquer Japp en professionnel avisé. Personne n’entendrait un coup de feu par une nuit pareille.
— Cela m’a toujours paru bizarre qu’il n’y ait pas plus de criminels pour en profiter, renchérit Poirot.
— Je vous dois un aveu, Poirot. J’en arrive parfois à souhaiter que ce soit vous, un jour, qui commettiez un meurtre.
— Cher ami !
— Si, si, je vous assure ! Ne serait-ce que pour voir après coup comment vous vous y étiez pris.
— Japp, mon tout bon, si d’aventure je commettais un meurtre, vous n’auriez pas la moindre chance de voir jamais comment je « m’y suis pris », comme vous dites. Vous ne vous apercevriez même pas qu’un meurtre a été commis. Japp se mit à rire, d’un rire affectueux et bon enfant.
— Quel monstre de suffisance vous faites ! s’attendrit-il, indulgent.
À 11 heures et demie, le lendemain matin, le téléphone sonna chez Poirot.
— Allô, oui ?
— C’est vous, Poirot ?
— Qui croyez-vous que ça puisse être ?
— Japp à l’appareil. Vous vous souvenez que nous sommes rentrés par Bardsley Gardens Mews, hier soir ?
—Oui, et alors ?
— Et que nous avons remarqué à quel point il serait facile de tirer sur quelqu’un avec tout ce vacarme et ces pétards qui partaient dans tous les sens ?
— Évidemment.
— Eh bien il y a eu un suicide dans les Mews. Au n°14. Une jeune veuve, Mrs Allen. J’y file de ce pas. Ça vous dirait de venir m’y retrouver ?
— Excusez-moi, très cher ami, mais est-ce que quelqu’un de votre importance se dérange d’ordinaire pour un suicide ?
— On ne peut rien vous cacher. Non, en général pas. Mais, en l’occurrence, notre légiste a l’air de penser que cette mort est bizarre. Viendrez-vous me rejoindre ? J’ai l’impression que c’est quelque chose pour vous.
— Bien sûr que je vous rejoins. Au n°14, dites-vous ?
— C’est ça.
Poirot arriva à Bardsley Gardens Mews presque en même temps que la voiture qui amenait Japp et trois autres personnages.
Point n’était besoin de se casser la tête pour trouver la maison. La foule des grands jours se pressait déjà sur le trottoir : chauffeurs de maîtres, leurs bourgeoises, garçons livreurs, traîne...
L'appartement était moderne. L'ameublement aussi. Les fauteuils étaient carrés, les chaises anguleuses. Un bureau moderne était installé juste en face de la fenêtre, et un petit homme d'un certain âge y trônait. Son crâne était sans doute la seule chose, dans cette pièce, qui ne fût pas carrée. Il était ovoïde.
M. Hercule Poirot lisait une lettre.
Puis, de l’air de quelqu’un accomplissant un devoir trop longtemps négligé, elle jeta un vague coup d’œil circulaire, et ajouta :
- J’espère que vous connaissez tout le monde.
Ceci n’étant manifestement pas le cas, la phrase n’était qu’une formule dont se servait habituellement lady Chevenix-Gore pour s’épargner l’ennui des présentations et la fatigue de se souvenir des véritables noms.
Japp regarda longuement son ami sans mot dire, puis il se leva brusquement, lui tapota l’épaule et éclata de rire.
- Ce n’est pas si mal pour un vieux renard ! Ma parole, à vous le pompon ! Venez, allons manger un morceau.
- Avec plaisir, mon ami, mais, en fait de morceau, il nous faut une omelette aux champignons, une blanquette de veau, des petits pois à la française et, pour finir, un baba au rhum.
Vous connaissez sas doute la Reine du crime Agatha Christie. Peut-être avez-vous même lu certains de ses romans ? Mais que savez-vous de sa vie ? Nous avons réuni ici 6 anecdotes pour vous présenter la face cachée de la vie d'une autrice prolifique, et vous donner envie de la (re)lire.
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