En général, le retour aux sources est essentiellement un mouvement de recherche de vérité, donc de liberté.
L'occasion en est donnée par la traduction d'
André Chouraqui (1985-1989) qui sert une reformulation légitime du texte rapprochée de son contexte originel aux plans linguistique, culturel et cultuel, ancien et nouveau testament.
Outre le parfum inouï de la langue, on échappe à certaines interprétations "occidentalisées" ou "christianisées" que s'autorisèrent des traditions à présent solidement établies.
Un exemple frappant, devenu fameux et largement commenté, parmi beaucoup d'autres:
quand, dans Gn 12,1,
la Bible de Jérusalem comprend : "Yahvé dit à Abram: "quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père pour le pays que je t'indiquerai.",
Chouraqui lit: "IHWH dit à Abram: "Va pour toi, de ta terre, de ton enfantement, de la maison de ton père, vers la terre que je te ferai voir."
On pressent, pèle-mêle, dans ces différences le préconçu, le guidage et le verrouillage de la pensée.
Préférons l'original rugueux à la copie accommodée, même si (ou parce que) il demande un plus grand effort de compréhension et laisse un vaste champ au doute.
L'eau est à coup sûr plus pure en amont des usines.
Mais, cette eau-là en amont, est elle-même résurgence et a déjà un long parcours sous les glaciers du temps.
Sans être glaciale, allez comprendre!