Un jour, en juin 1663, en Auvergne, la porte de Gauthier Chaslier, barbier-chirurgien, s'ouvre avec fracas : deux hommes portent un troisième. La blessure de celui-ci est si grave que Gauthier est forcé d'amputer l'avant-bras. Autour de la plaie, il note des traces de poudre. Alcibiade de Cartier-Pansac, marquis de Pont-du-Château a tiré dans la main du paysan, le privant de son outil de travail. Il a invoqué le non-paiement d'une taxe par le malheureux. Révolté par cette injustice, le chirurgien demande une audience au juge. Il est alors menacé.
Deux ans plus tard, une décision de Louis XIV lui offre la possibilité de rendre justice à Étienne Pelissier, grâce à l'ouverture des Grands Jours d'Auvergne. Une délégation de magistrats est envoyée à Clermont-Ferrand. Sa mission est de restaurer l'ordre judiciaire. Il a été constaté, dans la région, de graves manquements à la justice et à l'équité ; des seigneurs règnent en tyrans.
Gauthier n'a pas oublié son patient, qu'il devine condamné à la mort sociale. Aidé de Madeleine (la fille de l'apothicaire) qu'il a connue dans son enfance, il tente de convaincre les témoins de parler et s'attache à réunir des preuves. Hélas, le marquis et ses hommes sont déterminés à empêcher son action et leur vie est en danger.
Alors que le XVIIe siècle n'est pas ma période de prédilection, je pressentais que, traitée par
Véronique Chauvy, elle ne pouvait que me passionner. En effet, j'ai retrouvé l'humanité, la quête de justice et des personnages attachants, avec en filigrane, la condition féminine, qui me captivent tant dans les livres de l'auteure. Sa plume est envoûtante, emplie d'enthousiasme et de sensibilité. J'ai, également, été fascinée par l'atmosphère : les conditions de vie de chaque ordre sont dépeintes avec précision et nuances. Nous sommes transposés dans des salons bourgeois, à l'hôpital général (où sont regroupés les nécessiteux), dans les châteaux des seigneurs ou encore dans l'échoppe du chirurgien, etc.
Évidemment, je ne connaissais pas cet événement historique : Les Grands jours
D Auvergne. Sous la présidence de Nicolas Pottier de Novion, pendant plusieurs mois, la délégation a insufflé un espoir de justice au peuple. J'ai aimé que les personnalités réelles côtoient les personnages fictifs ; le point de départ du récit est inspiré de l'histoire d'un jeune laboureur.
J'ai adoré cette quête de justice palpitante, périlleuse et audacieuse.
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