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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a deux ans, je découvrais la plume de Marie Charrel avec son envoutant Les danseurs de l'aube. Un roman mêlant petite et grande histoire avec justesse et émotion. Un roman où la danse et le corps étaient mis à l'honneur. Un roman sensoriel qui m'avait totalement conquise.

Aujourd'hui, c'est avec Les mangeurs de nuit que je retrouve avec bonheur les mots de Marie Charrel. A nouveau, elle mêle petite et grande histoire avec justesse et émotion. A nouveau, à travers l'histoire de deux personnages, Hannah et Jack, elle rend un vibrant hommage à un essentiel : la nature.

Je ne peux que vous inviter à aller à la rencontre de Hannah, cette jeune Nisei, fille d'immigrés japonais qui vit dans une lointaine contrée canadienne au lendemain de la seconde guerre mondiale mais dont l'autrice nous retrace l'histoire depuis le départ de sa mère du Japon vers cet avenir qui devait être meilleur... cette vie faite de contes racontés, de traditions confrontés aux réalités de ce nouveau monde, aux injures et au rejet...

Je ne peux que vous inviter à aller à la rencontre de Jack, ce creekwalker qui arpente les forêts et les cours d'eau pour décompter les saumons, toujours accompagné de ses deux fidèles chiens... seule compagnie qu'il a depuis le départ de son frère pour la guerre et jusqu'à sa rencontre fortuite avec Hannah...

Je ne peux que vous inviter à aller à la rencontre de ces deux âmes blessées, malmenées... ces deux belles âmes que la vie a décidé de réunir...

Je ne peux que vous inviter à aller à la rencontre des mots de Marie Charrel qui a un véritable talent tant de conteuse que de "natural writting".

Merci aux éditions de l'Observatoire pour cette lecture une nouvelle fois aussi intense qu'envoutante.
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Premier coup de coeur de 2024. Quelle lecture incroyable ! C'était une histoire vraiment très intéressante qui m'a appris quelque chose que je ne connaissais pas : la condition des japonais au Canada à la période de la seconde guerre mondiale et après-guerre. On commence dans les années 20 avec la mère d'Hannah, envoyée du Japon pour se marier, on suivra sa vie malheureuse très largement à cause d'un rêve brisé par un mensonge. On suivra également Jack et ses chiens dans une autre temporalité. Puis finalement quelques protagonistes feront connaissance, vivront ensemble des morceaux de vie bons ou mauvais. C'était un livre émouvant, plein de sentiments et d'aventures. J'avais vraiment l'impression d'être dans ces forêts, j'y étais bien, c'était beau. J'ai tout aimé et je me suis fortement attachée aux personnages. J'ai eu peur, j'ai aimé et j'ai pleuré avec eux. C'est avec un pincement au coeur que j'ai terminé cette lecture 💕.
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Les mangeurs de nuit de Marie Charrel

Aika quitte son Japon natal pour le Canada, afin d'y retrouver son futur mari. Ils se sont choisis grâce à une photo et une lettre, comme beaucoup d'autres « picture brides » sur le même bateau qu'elle en direction de la Colombie Britannique. Ce matching n'est cependant pas aussi efficace que « Tinder » ou « Mariés au premier regard » et leurs espoirs sont rapidement déçus. Seul le déracinement persiste.

Jack est creekwalker, chargé du comptage du nombre de saumons dans les rivières afin de fixer les quotas de pêche. Seul, avec ses chiens, il ne tolère que peu de compagnons de route. Il connaît la forêt et ses bruits mieux que personne.

Un pan de l'histoire que je ne connaissais pas : le racisme envers les Japonais immigrés au Canada pendant la Seconde guerre mondiale, qui se manifestait jusqu'à leur internement dans des camps de travail.

Sous la plume de Marie Charrel, un drame prend forme mettant en scène Aika et la famille qu'elle se constitue au Canada. Les Japonais, si obéissants attendent que cette guerre finisse et que les Canadiens les acceptent enfin. Ils développent leurs commerces et font des études, pleins d'espoirs à Vancouver. Quand la ville est trop hostile, les forêts le sont parfois un peu moins et les Japonais s'y réfugient un temps ou y sont parqués de force dans des camps. Ils y croisent des peuples indiens, Jack ou même des ours.

Ce roman nous raconte l'histoire de tous ces personnages aux destins qui s'entremêlent, parsemés de contes et légendes sacrées sur la nature environnante. Cette lecture est dépaysante et poétique. Elle nous fait alterner entre la révolte contre l'injustice envers les japonais et l'apaisement de cette forêt mythique.
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Juste magnifique !!!
Et en même temps instructif sur cette partie de l'histoire des canadiens et des japonnais. Je recommande vivement pour la poésie qu'il dégage et je m'en vais de ce pas écouter les bruits de la forêt et caler ma respiration sur celle de cette même forêt.

Bonne lecture
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Colombie britannique, 1956. Jack, un Amérindien "creekwalker", chargé de surveiller la forêt et de compter les saumons, sauve de la noyade une jeune fille asiatique, qui a été attaquée par un ours blanc. Inconsciente et gravement blessée, elle est confiée aux bons soins de Jack. Celui-ci s'interroge sur son identité et son passé, que la jeune fille va lui raconter à son réveil. Fille d'immigrés japonais, Hannah est une « Nisei », qui a souffert comme les siens de la ségrégation des années 50 et, rejetée par la population, s'est retrouvée à vivre seule, loin de tout, en compagnie de quelques camarades. C'est l'ours blanc qui leur permet de se connaître, d'apprécier leur goût partagé de la solitude, et les amener à panser les blessures de la vie…

En parallèle de la guérison progressive d'Hannah est racontée la vie de Jack élevé par une mère indienne, qui lui voue une rancune tenace. Et l'on suit le périple d'Aika, la mère d'Hannah. Envoyée de Kyoto par sa famille pour épouser un compatriote qu'elle n'a jamais vu qu'en photo, elle va rapidement devoir dire adieu à ses rêves. Son marin, auquel elle est unie dès son arrivée, a le double de son âge et fait partie d'une équipe de bûcherons. Il ne peut lui offrir qu'une vie frustre et un travail ingrat de cantinière en pleine forêt. Pourtant, Aika va parvenir à se construire une vie plus enviable, avant que le gouvernement canadien, après avoir éradiqué la culture indienne, s'en prenne aux Japonais qui endossent le rôle de bouc émissaire. Si la construction du récit, qui alterne entre les époques et donne voix à Aika, Hannah et Jack, est parfois complexe, la psychologie des personnages est abondamment fouillée et l'on découvre à travers eux un pan méconnu de l'histoire canadienne, sur fond de légendes amérindiennes.
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Des exilées japonaises, dites "picture brides" arrivées sur le sol canadien dans l'espoir d'un avenir meilleur, des légendes canadiennes et indiennes, des récits entremêlés de façon subtile. Marie Charrel reçoit le Prix de la part du jury du Prix du Livre France Bleu - PAGE des Libraires en mai 2023 pour son deuxième roman et c'est amplement mérité!
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A quoi reconnaît-on un livre important ?
A sa résonance dans notre esprit qui s'amplifie au fil de la lecture.
Découverte littéraire précieuse, un talent d'écriture et un récit extrêmement vivant.

Dans ce cas, nul besoin de dévoiler les arcanes de ce roman, on y entre, on est happé jusqu'aux dernières pages.
Nous sommes au coeur de la Colombie-Britannique, le Canada, entre les années 20 et l'après deuxième guerre mondiale.
Un fresque historique, une ode à la nature, à l'amitié et à la fraternité.
M.Charrel est une conteuse de lumière, de mots, d'ambiances, d'histoires et de rencontres humaines et animales.
Poétique foisonnante.
Le passé et le présent s'entrecroisent, l'oppression des étrangers et le respect de mère nature, des thèmes d'aujourd'hui.
Ce roman aborde le terrible destin de la communauté japonaise installée
aux USA depuis plusieurs générations, qui dans cette période trouble de la deuxième guerre mondiale, au moment de l'épisode de Pearl- Harbour, va être parquée dans des camps.
Une paranoïa s'installe, c'est un phénomène récurant, celui du bouc-émissaire.
Deux cultures se chevauchent, deux personnages animent ce témoignage livresque.
Hannah, japonaise née au Canada, lourde du passé de sa famille, victime d'un ostracisme profond et Jack, guetteur de rivières, compteur de saumons, la forêt est sa colonne vertébrale.
La rencontre entre Hannah et Jack va lier deux imaginaires entre légendes amérindiennes et japonaises.
Construction magnifique, deux êtres solitaires vont se connecter au monde sensible du vivant malgré leur origine différente.
Une leçon de vie pour moi, une photographie de la nature humaine.





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Après le très beau roman Les Danseurs de l'Aube, Marie Charrel signe un texte encore plus envoûtant avec Les Mangeurs de Nuit.
Hannah est une Nisei, fille d'immigrés japonais au Canada. Lorsqu'elle est attaquée par un ours blanc, animal de légende, elle est recueillie et soignée par Jack, creekwalker solitaire. Se déroule alors le fil de leurs vies, de leur histoire, de leurs racines.
En filigramme, les légendes autochtones et nippones. En toile de fond, la forêt, majestueuse, puissante, dangereuse aussi. La Nature assiste aux joies et aux drames des hommes, impassible. "Seuls les hommes sont juges."
C'est une ode aux légendes, à celles qui relient les hommes par delà les âges, à l'acceptation de l'autre, et à la Nature.
Un roman plein de poésie, de brumes de mystère, de cruauté et de beauté. Magnifique.
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Colombie Britannique, 1920-1956.
Aika est une picture bride : son mari Kuma l'a choisi grâce à une simple photo d'elle qu'elle a envoyée à dessein, une photo en guise de passeport pour devenir une immigrée japonaise au Canada, pratique très courante au début du vingtième siècle. Ils ont donné naissance à une fille qui se nomme Hannah. Elle est un savant mélange d'un père fantasmagorique qui se dope aux contes nippons et d'une mère qui croule son le chagrin provoqué par les fausses promesses d'une vie idéale par son mari.

Hannah est un personnage central de ce livre, elle sera amené à croiser le chemin de Jack après avoir été internée dans le camp de Greenwood avec plusieurs femmes révoltées par la situation des japonais au Canada. Jack est un homme solitaire et écorché, son métier est d'être creekwalker, il recense les saumons de son pays pour définir les quotas de pêches autorisés. Leur rencontre a un sens quasi mystique et Marie Charrel alterne entre passé et présent pour nous amener à cet instant clé.

La Grande Histoire qui contient cette « petite » histoire est celle des japonais relégués au rang de rebuts de la société Canadienne, les mal-venus, les jaunes, à l'époque de la deuxième guerre mondiale. Empreints d'un réalisme donc très profond et instructif, ces histoires sont enrobées dans une plume magnifique qui mêle gravité et douceur. Les personnages construits avec précision nous sont contés avec sensibilité.

L'autrice, grâce au côté historique, nous amène vers une réflexion sur nos capacités à vivre ensemble lorsque les origines sont de pays différents, quand même les mots ont un sens différents d'une culture à une autre. Plutôt que de s'enrichir de cela, l'Histoire a fait de ces différences des points de convergences.

Marie Charrel fait de la Nature une omniprésence avec laquelle on se sent en osmose, son pouvoir n'a d'égal. Elle est aussi cruelle qu'elle est apaisante quand on sait l'écouter, la choyer et y trouver refuge.
Un livre qui mêle mythes, contes, Histoire et personnages forts, il m'a laissé la trace de l'esprit-ours pour un bon moment 💖




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Hannah est une fille d'immigrés japonais, née au Canada. Dans une enfance bercée par les contes racontés par son père à longueur de journée, la dure réalité de la discrimination et des violences contre les Japonais vont la frapper dès l'adolescence, surtout lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate.

Jack, l'un des dernier creekwalker embauché pour compter les saumons dans les rivières, préfère son chien et la vie dans la forêt plutôt que de côtoyer ses semblables, qu'il juge trop bruyant et trop cruel.

Un événement rarissime, presque mystique de la nature va rassembler nos deux marginaux écorchés par la vie. Ensemble, ils vont tourner les pages douloureuses de leur passé et se laisser guider par le rythme de la nature pour mieux se lancer dans leur futur. Un roman magnifique avec deux personnages forts, qui nous fait connaître une part de l'histoire peu connue du Canada.
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