J'entame avec un très grand plaisir la relecture de cette saga qui nous fait voyager au 18ème siècle, de l'autre côté de l'Atlantique (enfin, pour les babéliotes d'Europe, les québécois vous êtes déjà au bon endroit).
Une BD parfaite pour découvrir un pan de l'Histoire trop méconnu : la vie au 18ème siècle des colons français près des grands lacs d'Amérique du Nord, leurs relations avec les indiens et leur guerre que nous savons perdue contre les anglais pendant la guerre de sept ans.
Dans ce premier tome, nous découvrons les personnages principaux : Benjamin le neveu du responsable de la compagnie Nouvelle France, plus habitué à faire le bellâtre dans les salons de Versailles qu'à explorer les territoires inconnus d'Amérique. Et Louise, la fille volontaire et courageuse d'un colonel dirigeant un fort français aux abords des chutes du Niagara. Benjamin participe à une expédition pour récupérer des fourrures pour son oncle. Mais la guerre les rattrape. En chemin, ils sauvent Louise et d'autres rescapés d'une attaque d'Iroquois. Mais les ennuis ne font que commencer.
Au travers des péripéties des héros, Maryse et
Jean-François Charles distillent l'Histoire, les modes de vie, les relations commerciales, amicales ou conflictuelles entre les communautés. Certains pourront trouver que cela brise le rythme de l'aventure. Pas moi.
Pour l'atmosphère, on est assez proche du Dernier des Mohicans. La dureté des lieux et des temps est prégnante, affichée avec presqu'autant de force que peut le faire
François Bourgeon. Les malheurs vécus par les indiens suite à l'arrivée de l'homme blanc qu'il soit français ou anglais – les maladies, l'exploitation commerciale et guerrière – sont clairement dénoncés.
Les auteurs nous gratifient de personnages haut en couleur, parfois attachants comme Billy le trappeur qui connaît par coeur les dangers de son monde, parfois détestable comme le jésuite fanatique qui ne pense qu'à envoyer les indiens en Enfer. le dessin de ce premier tome me fait penser au style de
Rosinski sur Thorgal. Les décors naturels d'Amérique du Nord sont véritablement splendides et donnent envie de partir découvrir le Québec.
Bref, une distraction qui cultive ; que du bonheur !