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3,79

sur 668 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un des plus grands polar de la littérature mondiale au style inimitable. La légende raconte que même Chandler ne comprenait rien à sa propre histoire mais peu importe. Ce livre est extraordinaire de bout en bout et les scènes cocasses se succèdent aux scènes incroyables. Ainsi celle de la rencontre entre l'héroïne (la coupable ?) et l'inspecteur Philip Marlowe du haut d'un escalier. Un de mes livres préférés que je relirai sans cesse s'il n'y avait autant de livres à lire.
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Un très agréable moment de lecture.

Après avoir lu plusieurs dizaines de romans de la collection Carré Noir et apprécié ses auteurs de légende comme James Hadley Chase, Carter Brown, Chester Himes, Dashiell Hammet, j'ai enfin découvert la prose de Raymond Chandler - vantée par mon père il y a bientôt deux décennies, ici traduite par Boris Vian: il était grand temps !

Ce n'est pas l'intrigue de ce présent ouvrage que je garderai à l'esprit dans quelques années, mais bien le style, l'art de la formule, l'audace des comparaisons : l'intrigue, victime de sa richesse et de ses errements, n'est qu'un prétexte au déploiement d'un style unique en son genre, d'un regard acerbe porté sur une société corrompue, dont l'inoubliable Philip Marlowe se fait le porte-voix.

Un chef d'oeuvre du polar noir ouest-américain de la première moitié du XXème siècle, que je relirai.
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LE GRAND SOMMEIL de RAYMOND CHANDLER
On fait chanter le vieux, handicapé et très riche Sternwood, il appelle Marlow pour enquêter. Sternwood a deux filles, Carmen et Vivian, aussi belles que dépourvues de tout sens moral. Marlow retrouve très vite et très facilement le libraire qui fait chanter le vieux, il le trouve mort avec Carmen droguée à ses côtés. Trop simple, Marlow soupçonne le vieux de ne pas lui avoir tout dit et effectivement, ce n'est pas ce petit chantage qui le préoccupait mais la disparition de l'amant de Carmen qu'il aimait bien et qui semble s'être évaporé. Et cette enquête sera plus compliquée!
Un bon polar porté à l'écran par Howard Hawks avec Lauren Bacall et Humphrey Bogart tout simplement et, cerise sur le gâteau, le scénariste était William Faulkner en personne.
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Qui ne peut pas aimer Philip Marlowe ? Les romans de Chandler sont magnifiques, à ne pas manquer. On est ici dans la quintessence du roman noir et le grand sommeil est son chef d'oeuvre.
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Raymond Chandler (1888-1959) fut avec Dashiell Hammett l'un des fondateurs du nouveau polar, du roman noir dans lequel les frontières entre le bien et le mal sont très perméables et dans lequel l'action et la violence priment. le grand sommeil, écrit en 1939 (adapté au cinéma avec Humphrey Bogart en Marlowe et Lauren Bacall en Vivian Regan, par Howard Hawks) est traduit par Boris Vian et publié dans la Série noire de Gallimard en 1948.

Et que dire d'autre que c'est formidable de lire un grand classique du genre ? Depuis longtemps je m'étais dit qu'il fallait que je le lise, et puis, les autres sollicitations livresques arrivant, je repoussais... Ne faites pas cela, foncez et lisez ce grand roman noir. Tout y est : les bons, les méchants qui changent parfois de place. L'alcool, la clope, le sexe, mais rien à voir avec ce qui s'écrit de nos jours en la matière, pensez donc : de simples photos de nus d'une jeune femme riche et paumée forcent son père à engager un détective !

Il y a surtout Marlowe, un détective un poil blasé, qui fonce et n'hésite pas à braver les gangsters pour arriver à ses fins. Et enfin, l'écriture relâchée de Raymond Chandler, oralisée qui garde néanmoins des traces de classicisme grâce à l'usage du passé simple et de l'imparfait du subjonctif aujourd'hui tombé en désuétude, ce qui est fort dommage. Bref, un classique, un grand classique qu'on trouve aisément. Un conseil : je ne sais pas si d'autres traductions existent, mais préférez celle de Boris Vian, ça double le plaisir. Comment résister à ce qui suit ?

"Au septième étage, je gagnai la suite de petits bureaux occupés par les sous-ordres du Procureur du District. Celui d'Ohls n'était pas plus grand que les autres, mais il l'avait pour lui tout seul. Rien sur sa table qu'un buvard, une garniture de bureau bon marché, son chapeau et un de ses pieds. C'était un homme blondasse de taille moyenne, aux sourcils blancs et raides, aux yeux tranquilles et aux dents soignés. Il ressemblait à tous les gens qu'on croise dans la rue."
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Livre noir de 1939 et le style continue de briller comme une pluie de météorites en plein été. Il fallait inventer le personnage de Marlowe, Chandler l'a fait.
Ca balance sec chez le vieux Sternwood entre les deux filles dégénérées, Vivian et Carmen, et Regan le gendre disparu, Eddie Mars le truand, Canino le tueur, Geiger le pornographe et Cronjager le flic hostile. C'est une ronde infernale, un livre qui tourne rond, trop rond et Marlowe au centre observe tout ce monde s'agiter, s'entretuer, s'aimer, se détester ; il les observe avec une distance narquoise et beaucoup d'humanité.

Un aventurier irlandais en cavale, un riche commanditaire paraplégyque, ses deux filles complètement jetées, un chauffeur amoureux, un pornographe homosexuel, un caïd de la pègre jaloux, un tueur à gage empoisonneur, des flics ripoux… Au milieu de cette mêlée insensée, un détective légendaire : Philipp Marlowe, essaye de mettre un peu d'ordre.

Classique du genre hard boiled qui a tant inspiré, le roman de Chandler est un diamant ne s'use pas. Malgré l'empreinte du temps, il reste aussi brillant qu'au premier jour. Ce bouquin jauni (écrit en 1939), oublié dans une bibliothèque, a pris la poussière. Un bon coup sur la tranche et il retrouve tout son lustre. Et là, c'est l'émerveillement.

Benoît Tadié (maître de conférence à la Sorbonne) rappelle en exergue de son livre le Polar américain, la modernité et le mal, cette phrase de Bertolt Brecht :

« Dans notre société, l'aventure est criminelle. »
C'est bien une peinture de la société américaine des années 1930 avec ses aventuriers qui est dépeinte par la plume incisive et parfois fulgurante de Chandler.


« COMMENT L'ON PART DE LA CIVILISATION POUR ABOUTIR À UN NAUFRAGE. »

B. Tadié
Dans son texte « Simple comme le crime », l'auteur décrit sans le nommer les principaux traits de caractères de son héros, Marlowe : banal, sans fortune, solitaire d'un côté, homme d'honneur, viril, fin psychologue et capable d'humour – sa définition du héros dans notre monde contemporain où la violence n'a pas disparu.

Ici Marlowe a fort à faire. Rusty Regan, le gendre du général Sternwood a disparu. La plus jeune fille du général est par ailleurs au coeur d'un chantage pour lequel il est embauché afin d'y mettre un terme. de ce point de départ, une intrigue compliquée permet à Marlowe de décrypter ce monde où disparait la frontière entre les truands, flics, filles de bonne famille, les petits employés. le sang coule dans les caniveaux de la ville. Marlowe inoxydable évite (plus ou moins) les coups et observe cette société malade avec un cynisme raffiné.

T. Sandorf
Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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« le grand sommeil », c'est la mort qui plane au dessus de tous, partout et plus particulièrement à Los Angeles, lieu par excellence des intrigues, des affaires louches qui tournent mal. « le grand sommeil », c'est aussi le gagne-pain du détective privé Philip Marlowe, cynique à souhait. Disparitions, meurtres sans meurtriers, Marlowe est là pour démêler ce genre d'affaires et, parfois, il le fait sans qu'on le lui demande, non sans les ennuis qui vont avec ! Il est engagé par le riche général Sternwood, presque à l'article de la mort, à a base pour une histoire de chantage. Il faut dire qu'il est plutôt mal entouré à commencer par ses propres filles Carmen et Vivian, une droguée et une alcoolique, toutes deux séductrices, toutes deux dangereuses...

Tout m'a amenée à lire ce petit bijou du genre, très incisif mais aussi très désabusé sur la nature et les relations humaines. L'atmosphère est d'emblée délétère, malsaine et il faut dire que "Le Grand Sommeil" insiste sur la noirceur des caractères, sur la malhonnêteté dans les milieux les plus variés comme si le cliquant d'une ville comme Los Angeles n'était que la belle vitrine qui camouflait une arrière-boutique en chacun de nous assez sale.

Pourtant, ce pessimisme général, dont Marlowe est le principal porte-parole, n'est jamais mis au service d'un discours moralisateur, comme si la morale elle-même était fausse. C'est plutôt le franc-parler des personnages, voire leur vulgarité, qui permet de passer outre ce genre de banalités pour faire du Grand Sommeil une peinture acerbe mais aussi très vraie, sans fard de ce que peut être une société moderne. Au premier abord, j'ai dû m'habituer au niveau de langue employé, qui souvent vole assez bas, mais à vrai dire, on se prend au jeu, on reconnaît – ou plutôt on imagine - parfaitement le parler du détective et du flic américain (à l'aide des films que j'ai pu voir avant comme certains Hitchcock), très désinvolte, légèrement méprisant mais surtout particulièrement blasé de son univers et de ce à quoi il doit être affronté dans son métier.

Le réalisme du "Grand sommeil", je l'ai retrouvé aussi dans le développement du personnage principal. L'ironie du sort veut que Marlowe soit désormais une figure presque mythique du détective privé, incarné au cinéma par Humphrey Gogart (rien que ça!) et pourtant, Marlowe est aussi désabusé avec lui-même et sur son métier qu'avec les autres. Il ne fait surtout pas du détective quelque chose de romanesque, d'idéalisé comme si le détective privé devait être forcément propre sur lui et, en plus de ça, un génie !

Marlowe est comme les autres. Il se présente lui-même comme quelqu'un qui fait ça pour de l'argent, ouvert aux propositions les plus offrantes et aux pots-de-vin quand il s'agit de sauver la réputation d'une famille de rois du pétrole. Il se saoule de temps ne temps et ne se prive pas pour embrasser à peu près tout ce qui bouge qu'il y ait « ouverture » ou pas !
Lien : http://la-bouteille-a-la-mer..
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Philip Marlowe, l'archétype du privé, avec son humour sarcastique a le coeur sur la main. Et plus d'un pistolet dans les poches, confisqués aux autres, dont il ne se servira qu'une fois, presque à contrecoeur, en légitime défense pour flinguer un très vilain tueur. En plus de déguster un roman policier noir parfait, nous avons droit à une satyre de la société américaine qui n'est pas tendre. La traduction de Boris Vian n'a pu que bonifier l'écriture ciselée de Raymond Chandler. À noter quelques fautes de frappe dans l'édition quarto de Gallimard 2013.
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La naissance de Marlowe! Un chef-d'oeuvre du roman noir, indémodable.
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Philip Marlowe 1: le grand sommeil (1939) - Polar fondateur. Marlowe, dont c'est ici la première apparition, est chargé par un vieux militaire au bout du rouleau de régler une affaire de chantage minable. En tirant sur un maigre fil, Marlowe va ramener à lui un à un les éléments d'un savant puzzle, jusqu'à l'ultime pièce maîtresse dans les dernières pages. Contient tous les ingrédients de la mythologie : femmes fatales, gamine dégénérée, malfrats de tous acabits, flics durailles, et là dessus, un privé intelligent, mûr, viril, porté sur la bouteille, et qui n'a jamais froid aux yeux.
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