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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai découvert Pierre Chaine un peu par hasard, car je cherchais une oeuvre satirique concernant la guerre, qui pourrait plaire à des élèves de troisième.

Ce livre m'a beaucoup intéressée, et j'espère qu'il en a été de même pour au moins quelques-uns de mes adolescents faussement blasés, soupirant dès qu'il est question de devoir lire un livre...

L'auteur a participé à la première guerre mondiale, il a été très tôt envoyé au front. C'est dans les tranchées, en 1915, qu'il écrit ce récit qui le rendra à son époque célèbre. A noter, il a d'abord été publié sous forme de feuilleton dans un journal pacifiste populaire. En 1918, il écrit la suite, présente dans cette édition.

" Je ne suis pas un rat d'opéra. Je ne suis pas non plus un rat de cave dont les lumières pourraient être utiles aux amateurs de pinard.(...) Né dans les champs, j'ai connu, dès l'âge le plus tendre, les champs de bataille; mes parents m'ont nourri d'espoirs glorieux et de détritus miltaires. Vous avez déjà deviné que l'auteur de ces lignes est un des innombrables rats de tranchées, qui , de la mer aux Vosges, ont juré de tenir, eux aussi, "jusqu'au bout!"

le ton est immédiatement donné : ironique, mordant.Avec vivacité et sens du dérisoire, à travers ce rat, Ferdinand ( pas Firmin, bien tranquillement en train de lire...), l'auteur offre un regard sans concession sur les cruautés de la guerre. Il va devenir "l'animal de compagnie" de Juvenet, simple soldat, échappant aux campagnes de dératisation qui survenaient sur le front.

Il l'accompagne au quotidien, se sentant lié à lui, subissant les mêmes horreurs. En évoquant Verdun, il écrit par exemple:" Murés entre deux zones de mort, nous nous sentions déjà retranchés des vivants."

Très bien écrit, alliant humour et vérité crue, ce récit est une bonne approche, je trouve, du vécu de la guerre. de ses méfaits, de sa déshumanisation. Ferdinand le rat semblant plus vivant ici que ces milliers d'hommes brisés ...

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Ce roman inclassable est construit comme l'autobiographie d'un rat des tranchées, devenu soldat.
L'auteur s'inspire de sa propre expérience de "poilu" durant la guerre de 14-18 pour raconter, de manière humoristique et anthropomorphiste, les aventures d'une petite bête intelligente qu'un combattant a pris sous sa protection en qualité de lanceur d'alerte...aux gaz (ce qui pouvait correspondre à une certaine réalité, les animaux s'enfuyant étant un signal de danger).
L'horreur de la guerre et l'absurdité de la vie de soldat est décrite avec acuité, grâce à ce biais.
La suite, les commentaires de Ferdinand (le rat en question) s'avère plus philosophique.
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Un récit vraiment émouvant à lire tant par son sujet, une étape dans la vie d'un rat se retrouvant dans les tranchées de Verdun, que par la qualité de l'écriture. Quel plaisir que ce vocabulaire élaboré, mêlant terminologies militaires et expressions d'argot! le fait que le narrateur soit un rat apporte une touche non-négligeable de sensibilité. On y découvre un animal pourvu de raison et d'intelligence sensible. Ainsi les scènes de séduction avec sa "Ratine" sont amusantes; si proches de celles des humains!!!
Car c'est un récit humoristique tout de même; une formidable satire de la vie de l'homme, et ici plus particulièrement en temps de guerre!
D'un côté, on ressent de la compassion pour ce rat nommé "Ferdinand" par le soldat qui le capturera, et de l'autre, on ne peut que sourire à son analyse mordante de la race humaine, ces animaux doués de raison!
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La réalité des tranchées sans drame et sans larmes

L'édition scolaire Magnard "Classiques et contemporains" (pour les classes de 3e) présente un texte qui, s'il est tronqué, reste néanmoins bien structuré : les ellipses ne compromettent absolument pas la clarté du récit. Les notes de bas de page concernant le vocabulaire ou les tournures difficiles sont globalement satisfaisantes et adaptées au public visé.

À cause de l'illustration choisie pour la première de couverture (dessin d'un soldat qui ressemble au capitaine Haddock et tient un rat casqué par la queue) et ignorant que l'auteur avait rédigé cette histoire depuis les tranchées mêmes, je craignais que ce livre ne soit un peu bébête, simpliste et opportuniste (tant de livres ont été publiés pour "coller aux programmes" de l'Éducation nationale sans pour autant présenter la moindre valeur littéraire...) ; il n'en est rien. le style est assez soutenu, élégant, imagé, le vocabulaire est précis : ce n'est assurément pas de la sous-littérature.

Le récit de ce rat des tranchées offre une juste mise à distance de la réalité vécue par les "poilus" : l'auteur se permet ainsi d'évoquer les aspects les plus triviaux ou les plus dramatiques de la vie de ces soldats mais avec un certain humour. Il faut dire que le rat narrateur est parfois de mauvaise foi et qu'il déforme souvent la réalité à son avantage : un peu comme les humains, en quelque sorte...

Je conseille à tous cette lecture (à mon avis abordable dès 9-10 ans pour la 1e partie, 12-13 ans pour la seconde, moins récit d'aventure que réflexions philosophiques sur la guerre). Mais puisque la qualité est au rendez-vous, offrez-vous directement la version complète, le plaisir ne sera que plus grand !

P.S.
Un petit regret sur la forme : des fautes de grammaire et d'orthographe émaillent le texte. Pour les collègues qui voudraient les faire corriger à leurs élèves avant la lecture, voici celles que j'ai repérées dans le premier récit :
- page 18, ligne 24 : passé simple "provint" au lieu du subjonctif imparfait "provînt"
- page 19, ligne 53 : idem avec "fut" au lieu de "fût"
- page 24, ligne 27 : "quand" au lieu de son homonyme "quant (à)"
- page 24, ligne 35 : accentuation du radical du verbe arrêter : "arrétâmes" au lieu de "arrêtâmes"
- page 53, ligne 96 : "devint" au lieu de "devînt"
- page 61, note n°1 : virgule manquante entre "qui marchent sur deux pieds" et "les hommes"
- page 63, ligne 19 : "fit" au lieu de "fît"
- page 65, ligne 55 : pronom "on" au lieu de son homonyme "ont" dans "la coutume qu'ont les corvées"
- page 70, note 4 : "pull" au singulier au lieu de "pulls" comme synonyme de "chandails" au pluriel
- page 77, ligne 28 : "fit" au lieu de "fît"
- page 77, ligne 45 : "battit" au lieu de "battît"

Et dans le second récit :
- page 82, ligne 35 : "fut" au lieu de "fût"
- page 84, ligne 71 : "apparut" au lieu de "apparût"
- page 86, ligne 11 : "eut" au lieu de "eût"
- page 87, ligne 36 : ""eut" au lieu de "eût"
- page 87, ligne 43 : "intact" au masculin singulier au lieu de "intactes", attribut de l'objet féminin pluriel "les reliques du passé"
- page 89, ligne 82 : "fut" au lieu de "fût"
- page 92, ligne 57 : idem
- page 96, ligne 30 : "posséda" au lieu de "possédât"
- page 102, lignes 31-32 : "attentions" au lieu de "(nous nous ) attendions (à)"
- page 113, ligne 43 : subjonctif imparfait "pût" au lieu de l'indicatif passé simple "put"
- page 114, ligne 109 : "fut" au lieu de "fût"
- page 114, ligne 117 : "vrais" au pluriel dans la locution verbale "(dire) vrai"
- page 119, ligne 184 : "connut" au lieu de "connût"
- page 123, ligne 48 : "put" au lieu de "pût"
- page 124, ligne 5 : idem
- page 127, ligne 21 : "fut" au lieu de "fût"
- page 128, ligne 31 : "s'en suivit" au lieu de "s'ensuivit" dans le sens de "(cela) eut pour conséquence logique"
- page 131, ligne 58 : "plut" au lieu de "plût"
- page 131, ligne 58 : "eut" au lieu de "eût"
- page 134, ligne 33 : "fut" au lieu de "fût"

Malgré cela, et en espérant que les dernières éditions aient été corrigées, bonne lecture à toutes et tous !
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Après Esope et puis La Fontaine, l'auteur de ce roman a la bonne idée de raconter la vie des Poilus de la Grande Guerre, le quotidien dramatique ou pas des hommes à travers les pensées du rat Ferdinand.
Comme toujours et partout, les rats suivent les hommes, y compris dans les conflits. Sur le front, les rats dévorent les cadavres et dans les tranchées, ils imitent les hommes. Cachés, ils attendent la livraison par camion des denrées, et chipotent ce qu'ils peuvent attraper. Un jour le colonel du bataillon 370 lance la chasse avec prime. Juvenet, un joyeux luron, promu lieutenant-mitrailleur, prend au piège un maousse qu'il surnomme Ferdinand. le colonel décide de le garder vivant dans sa cage pour servir d'avertisseur en le plaçant en avant-poste en cas d'attaque de gaz de combat. Puis la routine et l'ennui dans la tranchée font que Ferdinand devient le rat domestique et plus tard un vrai ami respecté. Un jour Juvenet change de poste et la bouche inutile est libérée. Hélas la compagnie humaine manque au rat. Auparavant, il avait eu une liaison avec une belle ratine, mais la passion observée chez les humains est autrement plus virulente. Surtout en voyant toutes ces lettres d'amour qui transcendent les soldats déprimés.
Avec un peu de chance, Ferdinand retrouve Juvenet et regagne sa cage, heureux. Porté en triomphe par les soldats, il est gavé de lard, car sa seule présence amicale a relevé le moral des troupes. Que fait-on dans les tranchées, en dehors des périodes de combat ? On attend en se racontant des histoires. Ferdinand est témoin de toutes ces anecdotes, décrites au lecteur d'un air détaché, avec un esprit caustique, assez subtil pour détourner la censure. L'attente de la mort est omniprésente, pour les rats et les hommes, mis à égalité durant quatre ans. « Tous les sifflements des balles et des obus nous rappellent qu'ils viennent d'épargner des vies, puisqu'ils ne font que passer ». Les méditations de Ferdinand sont d'une grande richesse. Il sait que les conditions de vie de l'ennemi sont égales, puisqu'il va les visiter. Cette époque est fascinante, mais l'auteur la traite avec détachement et philosophie.
Si son oeuvre commence par un feuilleton satirique, cela permet à la censure de laisser faire en dédramatisant la guerre. Si Pierre Chaine écrit en style poétique, cela rend la narration des faits plus supportable. Sa prouesse est là, et par son côté théâtral, il pousse aux réflexions multiples (n'oublions pas qu'Anatole France a écrit la préface du volume). C'est un avant-gardiste, car un siècle plus tard, sa plume n'a pas pris une ride. Il peut traverser les époques avec un sujet inépuisable. Les rescapés étaient là pour témoigner de la bêtise de la guerre, et pourtant …
Les éditions Louis Pariente ont produit un ouvrage très pertinent, avec les illustrations et des notes de bas de pages très riches en faits historiques.
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Facile à lire pour des élèves de collège/lycée professionnel. Il permet la création d'activités sympathiques pour les faire écrire et parler.
Bien écrit, il n'est pas dur à lire. C'est assez original.
En attente de le trouver sous son format original car il s'agit d'extraits.
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Mémoire D un rat par Pierre Chaine
Ferdinand ( le personnage principal) est surtout très comique, le livre est très comique avec beaucoup d'humour
Ferdinand vit avec Les français dans les tranchées. le narrateur est Ferdinand, mascotte du soldat Victor Juvenet. Ferdinand retrace ses années de combattant au côté des soldats de la première Guerre Mondiale.

J'ai bien aimé ce livre grâce à Ferdinand le Rat, plein d'humour.

Non fini Tom
3ème5 en 2019-2020
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