Les Diables bleus, ce sont ces démons qui assaillent
Tennessee Williams, le font douter, le poussent à s'interroger, le précipitent dans la déprime, le rendent odieux. Frank Merlo, son amant, le sait bien. Tout dévoué à Tenn, il s'oublie et essaye de créer des conditions favorables à son écriture. Un jour de juillet 1953, les deux hommes rencontre Anja, une jeune suédoise, lors d'une fête que
Truman Capote donne à Portofino. Une amitié profonde naîtra, avec ses hauts et ses bas. Et lorsque dix ans plus tard Frank agonisera, sans que Tenn ne soit à son chevet, Anja en sera marquée à jamais.
C'est une histoire d'amour. C'est l'histoire de Frank, un jeune type qui manquait de confiance en lui et s'était réfugié sous l'aile protectrice d'un génie. C'est l'histoire de Tenn qui n'écrira de chefs d'oeuvre que durant les treize ans que cet amour durera. C'est l'histoire de deux hommes trop névrosés pour se dire simplement qu'ils s'aiment et qu'ils ont besoin l'un de l'autre.
Christopher Castellani a pris le parti de raconter cette liaison à travers le destin de Frank. Anja, personnage fictif, permet au lecteur de décrypter la relation complexe et souvent inégale qui unit les deux hommes. C'est drôlement bien écrit, construit de main de maître avec trois époques alternées et des accroches qui maintiennent la curiosité en éveil.
Les Diables bleus m'ont tenu en haleine, je ne me suis pas ennuyé une seconde au long de ces 500 pages et j'en suis ressorti ému et réjoui à la fois.