Elle s’usait tout doucement, au rythme implacable des aiguilles du temps. Dans sa jeunesse, elle avait été gaie, vive et belle, les photographies le disaient, elle avait même été riche, tout au moins d’espoir et d’amour de la vie. Des sourires blancs oubliés sur son visage lisse, elle regardait avec une intensité verte les choses (transitoires) qu’elle possédait et les gens (non moins transitoires) qu’elle aimait, plus ou moins, et son regard s’attardait sur eux, comme si elle voulait bien les comprendre, les retenir, les garder en elle pour plus tard. C’étaient du reste les seuls biens qu’elle était capable de conserver. L’argent et les choses de ce genre ne lui disaient rien, ses mains avaient toujours vécu ouvertes et elle n’avait jamais su faire de comptes…