Athéna est parvenue à ses fins. Tout détruire pour son seul désir personnel. La guerre de Troie A bien lieu. Elle a tissé sa toile... ou plutôt ses filets, nasses de sa vengeance. Elle coupe, découpe, retisse ses fils. Impitoyablement. Rien ne l'arrêtera tant qu'elle n'aura pas retrouvé Pallas, en chair et en os et non plus en bois.
Au pied de la forteresse, team Troyens vs team Grecs. Les héros sont fatigués. Même Hélène est lasse du bedonnant Pâris et veut retrouver Ménélas. Tous sont usés, sur la trame. Achille fait du boudin, Ulysse est un lâche, le doux Ajax fait ce qu'il peut. du côté de Troie, on survit... à peine... Les dieux, juges de ligne, jouent à la baballe avec les hommes. Et dans tout cela, Pallas est là, qui attend, farouchement gardée par Tecmesse (comme j'aime ce personnage).
Tel Cronos avec ses enfants, j'ai dévoré ce troisième et dernier (ô quelle tristesse) tome, que j'ai trouvé encore plus "page turner" que les précédents. Pour le récit de la guerre de Troie, lisez L'Iliade, car ici
Marine Carteron s'attache plus aux personnages et à leur psyché qu'aux combats. Les lâches, les fourbes, les courageux, les déterminés, les résignés, les amoureux, marionnettes du Fatum ou jouets de leur propre orgueil. J'ai éprouvé une tendre affection pour le couple Tecmesse/Ajax, véritable bulle de douceur dans ce monde de brutes. Même si j'ai eu beaucoup de mal à quitter cette remarquable trilogie que je porte aux nues, et me dire que je n'écrirai pas "vivement la suite", la fin est tellement belle que je me suis sentie privilégiée d'avoir parcouru une odyssée aussi magique.