Ne me raconte plus tes petites projections idylliques, je connais l'image du fond, je ne crois plus à tes petites rêveries romantiques, tu as un fond de merde, tu es enivré par ta propre parole, par l'idée même de parler, tu vis tes paroles, tu es une usine à merde, c'est terminé ton petit pays avec tes petits chemins creux, la musette en bandoulière, des bergères à bicyclette, on n'habite plus des paysages, je sais ce que tu as dans la tête, de toutes petites ridicules images fixes enregistrées dans ta mémoire sélective, clichés de seins vus de profil, elle, sans visage, à quatre pattes, d'où l'obligation de se tordre le cou comme pour observer le corsage ouvert de la voisine du dessous en train de repasser.
Quand on redécouvre une pensée qu'on avait seulement pensée mais pas vraiment expérimentée, c'est comme rentrer dans un immeuble par l'arrière, plus vite.
On dirait l'hôtel de ? Rambouillet ? de Praslin ? Mme de Sablé ? toutes les duchesses ont des noms de gâteaux, la Chambre bleue ? lit à baldaquin, drap de toile, chocolatière en argent sur plateau, coucou qui c'est ? Voiture ? Ménage ? La Fontaine ? tous les poètes ont tous des noms de choses, on marche sur les tombes, on avance, à gauche, rue à nom d'aviateur, à droite, j'ai une culture complète, tout ressemble à tout...