« 𝘊𝘰𝘮𝘱𝘢𝘨𝘯𝘰𝘯𝘴…
𝘋𝘰𝘶𝘹 𝘤𝘰𝘮𝘱𝘢𝘨𝘯𝘰𝘯𝘴 𝘢𝘶𝘹 𝘺𝘦𝘶𝘹 𝘲𝘶𝘪 𝘷𝘢𝘨𝘢𝘣𝘰𝘯𝘥𝘦𝘯𝘵, 𝘫𝘦 𝘯𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘫𝘢𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘵𝘳è𝘴 𝘭𝘰𝘪𝘯 𝘥𝘦 𝘷𝘰𝘶𝘴, 𝘤𝘢𝘳 𝘫'𝘢𝘪 𝘣𝘦𝘴𝘰𝘪𝘯 𝘥𝘦 𝘷𝘰𝘴 𝘱𝘳é𝘴𝘦𝘯𝘤𝘦𝘴. 𝘑'𝘢𝘪 𝘵𝘰𝘶𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘮𝘦𝘴 𝘱𝘰𝘤𝘩𝘦𝘴 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘵𝘳𝘰𝘪𝘴 𝘱𝘰𝘪𝘨𝘯é𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵𝘴 𝘮𝘰𝘵𝘴 𝘷𝘪𝘵𝘢𝘮𝘪𝘯é𝘴, 𝘦𝘧𝘧𝘦𝘳𝘷𝘦𝘴𝘤𝘦𝘯𝘵𝘴, 𝘧𝘢𝘪𝘵𝘴 𝘮𝘢𝘪𝘴𝘰𝘯, 𝘤𝘰𝘭𝘰𝘳é𝘴, 𝘤𝘰𝘭𝘪𝘣𝘳𝘪𝘴, 𝘤𝘢𝘭𝘰𝘳𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴, 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘤𝘰𝘶𝘱𝘴 𝘥𝘦 𝘧𝘢𝘵𝘪𝘨𝘶𝘦, 𝘭𝘦𝘴 𝘪𝘯𝘴𝘪𝘥𝘪𝘦𝘶𝘹 𝘱𝘰𝘪𝘴𝘰𝘯𝘴 𝘥𝘶 𝘫𝘰𝘶𝘳 𝘰𝘶 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘯𝘶𝘪𝘵. 𝘊'𝘦𝘴𝘵 𝘷𝘳𝘢𝘪, 𝘤𝘢 𝘯'𝘢 𝘭'𝘢𝘪𝘳 𝘥𝘦 𝘳𝘪𝘦𝘯, 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥-𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦. 𝘊'𝘦𝘴𝘵 𝘱𝘩𝘰𝘴𝘱𝘩𝘰𝘳𝘦𝘴𝘤𝘦𝘯𝘵, 𝘤𝘢 𝘱é𝘵𝘪𝘭𝘭𝘦 𝘴𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘢 𝘭𝘢𝘯𝘨𝘶𝘦 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘶𝘯 𝘦𝘴𝘴𝘢𝘪𝘮 𝘥'é𝘵𝘰𝘪𝘭𝘦𝘴, 𝘤𝘢 𝘷𝘰𝘶𝘴 é𝘤𝘭𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘶𝘯 𝘤oe𝘶𝘳 à 𝘤𝘰𝘶𝘱𝘴 𝘥𝘦 𝘭𝘢𝘮𝘱𝘢𝘳𝘰𝘴. 𝘊𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘣𝘰𝘯𝘣𝘰𝘯𝘴 𝘢𝘤𝘪𝘥𝘶𝘭é𝘴, 𝘧𝘳𝘶𝘪𝘵é𝘴, 𝘲𝘶𝘪 𝘧𝘰𝘯𝘥𝘦𝘯𝘵 𝘴𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘢 𝘭𝘢𝘯𝘨𝘶𝘦… 𝘮𝘢𝘪𝘴 « 𝘱𝘭𝘢𝘤𝘦𝘣𝘰𝘴 » 𝘮𝘢𝘳𝘵è𝘭𝘦𝘳𝘰𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘥𝘰𝘤𝘵𝘦𝘴, 𝘭𝘦𝘴 𝘴𝘤𝘦𝘱𝘵𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴, 𝘭𝘦𝘴 𝘦𝘯𝘳𝘢𝘨é𝘴 𝘥𝘶 𝘳é𝘴𝘶𝘭𝘵𝘢𝘵… 𝘗𝘰𝘶𝘳𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘥𝘪𝘳𝘪𝘰𝘯𝘴-𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘲𝘶'𝘶𝘯 𝘴𝘰𝘶𝘳𝘪𝘳𝘦, 𝘶𝘯 𝘣𝘳𝘪𝘯 𝘥'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘰𝘶 𝘥'𝘢𝘮𝘪𝘵𝘪é, 𝘶𝘯 𝘳𝘦𝘨𝘢𝘳𝘥 𝘮𝘦𝘮𝘦, 𝘯𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘤𝘢𝘱𝘢𝘣𝘭𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘴𝘦𝘤𝘰𝘶𝘦𝘳 𝘵𝘰𝘶𝘵𝘦𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘴𝘰𝘮𝘯𝘰𝘭𝘦𝘯𝘤𝘦𝘴 ? 𝘐𝘨𝘯𝘰𝘳𝘦𝘻-𝘭𝘦𝘴 𝘤𝘦𝘴 𝘱𝘢𝘱𝘦𝘴 𝘨𝘳𝘪𝘴 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘳𝘢𝘪𝘴𝘰𝘯. 𝘉𝘶𝘷𝘦𝘻 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘭𝘢 𝘭𝘪𝘲𝘶𝘦𝘶𝘳 𝘥𝘦 𝘤𝘦 𝘥é𝘴𝘪𝘳 𝘤𝘰𝘯𝘴𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘲𝘶𝘪 𝘧𝘢𝘪𝘵 𝘣𝘢𝘵𝘵𝘳𝘦 𝘷𝘰𝘴 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘦𝘴. 𝘘𝘶𝘢𝘯𝘵 à 𝘮𝘦𝘴 𝘮𝘰𝘵𝘴, 𝘮𝘦𝘴 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵𝘴 𝘮𝘰𝘵𝘴, 𝘫𝘦 𝘷𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘰𝘧𝘧𝘳𝘦, 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘱𝘰𝘶𝘥𝘳𝘦 𝘯𝘰𝘪𝘳𝘦, 𝘧𝘦𝘶𝘹 𝘥𝘦 𝘉𝘦𝘯𝘨𝘢𝘭𝘦, 𝘭'é𝘵𝘪𝘯𝘤𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘤â𝘭𝘪𝘯𝘦 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭'𝘪𝘳𝘪𝘴 𝘥'𝘰𝘳 𝘱𝘳𝘰𝘱𝘳𝘦 à 𝘤𝘩𝘢𝘤𝘶𝘯, 𝘥𝘺𝘯𝘢𝘮𝘪𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘦𝘵 𝘤𝘩𝘢𝘷𝘪𝘳𝘢𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘔𝘰𝘯𝘥𝘦𝘴. »
Mon cher Alain,
Il y a de cela cinq années déjà, j'embarquais en ta compagnie et celle de quelques vaillants marins et apprentis matelots sur un radeau de fortune, baptisé Des mots de Contrebande d'une bouteille de rhum aux arômes poivrés, fracassée pour l'occasion sur son flanc craquant.
Moussaillon d'eau douce, je découvrais alors, le fessier posé sur de vieux rondins vermoulus, entre bouts de chanvre usés et vieilles loques rapiécées faisant office de grand-voile, toute la beauté de ton Verbe.
Souquant ferme sur les vagues ondulantes, arrachant aux alizés force milles nautiques, c'est vers les grands fonds de l'Âme que tu m'entraînas, laissant loin dans notre sillage sirènes, Kraken et même ce diable de Hollandais Volant, dont les bordées de canons n'auraient pu répondre aux salves de tes textes si délicats.
Une 𝘱𝘰é𝘴𝘪𝘦 𝘣𝘭𝘦𝘶 𝘢𝘻𝘶𝘳, avais-je écrit à l'époque, qui n'attendait qu'à reprendre le large avec de nouveaux
Billets de Contrebande, après ces quelques années de mouillage, durant lesquelles tu auras malgré tout, à travers textes et romans, crapahuté jusqu'au sommet d'un volcan, confessé les pensées intimes d'un pauvre bougre et communié avec l'Océan…
Ah, ces nouveaux Billets !
𝘉𝘶𝘷𝘦𝘻 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘭𝘢 𝘭𝘪𝘲𝘶𝘦𝘶𝘳 𝘥𝘦 𝘤𝘦 𝘥é𝘴𝘪𝘳 𝘤𝘰𝘯𝘴𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘲𝘶𝘪 𝘧𝘢𝘪𝘵 𝘣𝘢𝘵𝘵𝘳𝘦 𝘷𝘰𝘴 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘦𝘴…
Il y a du
Walt Whitman dans l'air… et si tu n'en copies pas la barbe, tu en partages un peu son vieux manteau de trappeur bourlingueur, la blancheur de ses cheveux, le sourcil broussailleux, l'oeil perçant et la force du vers libre...
Que la poésie est belle lorsqu'elle se libère pour se lire à haute voix.
Ô Capitaine ! Mon Capitaine !
Ces Billets sont correspondances privilégiées pour tout chasseur-cueilleur de beaux mots, fraîches brassées de chèvrefeuille, bonne ripaille de caboteur dans sa quête du Grand large… Ils sont l'𝘢𝘭𝘱𝘩𝘢𝘣𝘦𝘵 𝘣𝘭é, l'offrande d'un 𝘡𝘢𝘮𝘱𝘢𝘯𝘰 𝘥𝘦𝘴 𝘮𝘰𝘵𝘴 dans sa quête du merveilleux et de l'émotion brute.
Cahiers oubliés, s'inquiète-t-il… Mais non, il se trouvera toujours quelques chasseurs d'étincelles, éveillés insoumis ou mineurs de fond à la recherche d'un souffle d'air frais pour les ramasser sur les chemins azur menant au dernier chant de l'Esprit.
« 𝘚𝘪 𝘭'𝘪𝘯𝘧𝘪𝘯𝘪 𝘯𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘵𝘦 𝘱𝘭𝘶𝘴, 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘭𝘢 𝘧𝘢𝘶𝘵𝘦 𝘢𝘶𝘹 𝘧𝘳𝘰𝘯𝘵𝘴 𝘣𝘢𝘴 𝘲𝘶𝘪 𝘰𝘯𝘵 𝘧𝘦𝘳𝘮é 𝘭𝘦 𝘊𝘪𝘦𝘭 𝘢𝘶𝘹 𝘮𝘦𝘯𝘥𝘪𝘢𝘯𝘵𝘴 𝘥𝘦 𝘓𝘶𝘮𝘪è𝘳𝘦 »
« 𝘘𝘶𝘰𝘪 𝘲𝘶'𝘪𝘭 𝘦𝘯 𝘴𝘰𝘪𝘵 𝘥𝘦 𝘯𝘰𝘴 𝘤𝘳𝘰𝘺𝘢𝘯𝘤𝘦𝘴, 𝘥𝘦 𝘯𝘰𝘴 𝘲𝘶𝘦𝘴𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘯𝘰𝘴 𝘥𝘰𝘶𝘵𝘦𝘴, à 𝘷𝘪𝘦 𝘥𝘰𝘯𝘯é𝘦, 𝘲𝘶𝘦 𝘤𝘦 𝘴𝘰𝘪𝘵 𝘧𝘳𝘶𝘪𝘵 𝘥𝘶 𝘩𝘢𝘴𝘢𝘳𝘥 𝘰𝘶 𝘥'𝘶𝘯𝘦 𝘪𝘯é𝘷𝘪𝘵𝘢𝘣𝘭𝘦 𝘥𝘦𝘴𝘵𝘪𝘯é𝘦, 𝘢𝘶𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘢𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘭𝘢 𝘴𝘶𝘱𝘳𝘦𝘮𝘦 é𝘭é𝘨𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘥'𝘦𝘯 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘶𝘯 𝘣𝘦𝘭 𝘰𝘣𝘫𝘦𝘵 »
Merci, cher Alain, de m'avoir partagé au jour le jour, depuis ton bureau-épave, un peu de ces correspondances, dans ta quête passionnée et passionnante de l'Ecriture et de l'Humain. C'est du sable chaud sous le couchant d'un soir d'été.
Amicalement,
David