Compilation d'articles et d'entretiens parus dans la revue « L'Histoire » qui retrace la vie de l'écriture de ses origines à nos jours. On commence avec un peu d'émotion, avec les premiers sigles gravés ou dessinés par l'Homme, que nous sommes incapables de comprendre aujourd'hui, et qui devaient pourtant lui paraître importants pour qu'il passe autant de temps à vouloir les fixer dans la pierre, ou encore avec des langues mortes ressuscitées par quelques personnes têtues et qui dévoilent des siècles plus tard toute une civilisation qui avait disparue des mémoires.
La seconde partie est consacrée à la technologie de l'écriture et sur son influence sur les écrivains : on ne structure pas sa pensée de la même manière selon qu'on peigne une grande fresque, qu'on écrive un manuscrit, ou qu'on rédige un hypertexte modifiable à l'infini et rempli de références vers d'autres sources directement accessibles.
Chaque article soulève beaucoup d'interrogations, surtout que ces articles sont courts : ils mettent en appétit mais laissent aussi le lecteur sur sa faim.
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Un parcours autour de l'écriture. Si la première partie concerne l'invention et le décodage des premières écritures jusqu'à l'alphabet, la seconde traite plutôt des modes d'écriture jusqu'à l'imprimerie tandis que la troisième propose des réflexions générales.
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Petit recueil de d'articles de la revue « l'histoire », ce livre nous emmène nous promener vers la naissance de l'écriture, puis nous cheminons vers l'âge de la maturation pour enfin s'arrêter avec l'ère de la multiplication commencé en occident par Gutenberg et qui se poursuit encore actuellement par le numérique.
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[L]es hiéroglyphes sont assujettis à des contraintes d'orientation très strictes, qui ne s'imposent pas de la même manière dans les images relevant des simples représentations. Ces contraintes apparaissent quand on observe les signes dissymétriques, d'une manère générale, et plus particulièrement les signes représentant des êtres vivants – humains, dieux anthropomorphes et animaux. On constate, en effet, quelles que soient leurs positions dans l'inscription, que leurs regards sont tous tournés dans la même direction, qui est, en principe, celle de point de départ du texte, et donc la direction opposée à celle de la lecture. Car si notre écriture suit nécessairement et toujours le même sens, de gauche à droite, l'écriture égyptienne peut quant à elle se lire en lignes horizontales, de gauche à droite, mais aussi de droite à gauche, et même en colonnes verticales (dont le sens de succession peut varier).
Autrement dit, il y a au moins quatre directions d'écriture possibles, et c'est l'orientation des signes dissymétriques qui indique le sens de lecture d'une inscription : si les êtres vivants portent le regard vers la gauche, il faut lire de gauche à droite, et vice versa !
Hier encore, à l'heure de la photocopie, et aujourd'hui, à l'heure du numérique, il était et il demeure frappant de voir, en Chine, nombre d'étudiants copier des heures durant des pages entières de livres dans les bibliothèques ou les librairies. Il est d'ailleurs dommage que les sinologues n'aient pas encore consacré autant d'ardeur à l'étude des copies manuscrites qu'à celle des ouvrages imprimés, comme s'ils sous-estimaient d'emblée la valeur, le rôle et l'importance des copies manuscrites. La survivance de la culture du manuscrit en Chine au moment où l'imprimé se développa n'aurait-elle pas de quoi nourrir notre réflexion actuelle sur la pérennité du livre face au numérique ?
En réalité, il y a deux angoisses contradictoires : d'une part, la crainte de la perte, qui fonde la quête des manuscrits anciens par les humanistes, l'impression des textes écrits à la main, les collections des grandes bibliothèques universelles ; et d'autre part, la crainte de l'excès de textes qui les rend illisibles, crainte du désordre des discours pour des lecteurs incapables de se reconnaître dans cette prolifération textuelle.