Lila est interne en neurochirurgie. Secouée par les heures interminables auprès des plus grands blessés, elle apprend que sa mère, décédée il y a des années a été donneuse d'organes. Cette nouvelle va réveiller en elle un besoin de vérité. Depuis toute petite, Lila se sent orpheline. Son père ne s'est guère occupé de sa tribu abandonnant leur mère et cette dernière a sombré dans une dépression et l'alcoolisme. Lila se rappelle. La peur, le manque affectif, les rôles qui s'inversent.
Décidée à retrouver ses origines, elle s'en va avec son collègue dans un périple en France où famille, connaissance l'aideront à comprendre sa mère.
Ce roman est prenant et vivifiant. Sous la plume d'une écriture dynamique, imagée et profonde, l'auteure lève le voile sur bon nombre de sujets liés au deuil, à la mort, au vide et au don d'organes. Elle écrit à juste titre que donner ses organes est acte d'humanité mais qu'on se soucie peu des morts qu'au final on dépouille. Ça laisse, je trouve à réfléchir surtout quand l'entourage souffre.
Il y a aussi un très beau cheminement dans la tête de Lila qui marche doucement vers la lumière. Sa quête sera toute personnelle et pleine de coeur.
Une lecture très positive pour un premier roman. J'ai beaucoup aimé.
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Un roman qui se lit avec plaisir tellement la plume est belle. Un récit sur une quête d'identité et le deuil. Lila, 25 ans, interne en neurochirurgie va faire une découverte sur le décès de sa mère qui s'est produit lorsqu'elle était enfant. Elle partira sur les routes de France pour comprendre qui était sa mère et pourquoi ces non dits.
Un beau portrait de femme.
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Lila a vingt-cinq ans et est interne en neurochirurgie. Les journées interminables, les gardes de quarante-huit heures, les doutes, les peurs, le manque de sommeil. C𠆞st tout ça, être interne. Heureusement, il y a les collègues, véritables bouées de sauvetage auxquelles on peut se raccrocher, avec qui on peut décompresser, rigoler, pleurer, ou même hurler. Lila, c𠆞st avec Pauline et Simon qu𠆞lle effectuera son internat à Lariboisière. Heureusement, ces trois-là s𠆞ntendent à merveille et se soutiennent mutuellement.
Puis, un jour, par un concours de circonstances, Lila apprend la vérité à propos de la mort de sa mère, Marianne, alors qu𠆞lle n’était qu’une adolescente. C𠆞st un choc, insoutenable. Et contre ça, même ses deux compères ne peuvent rien. Alors, Lila décide de partir à la rencontre de sa famille, pour apprendre à connaître réellement sa mère. Celle qu𠆞lle a été, avant le drame. Avant la mort et le don d’organes.
Dans ce récit aux allures de road-trip, Lila va retracer la vie de sa mère et, peut-être, commencer à faire le deuil de son immense perte, pour enfin se trouver elle-même. Laurianne Bordenave aborde avec intimité et justesse les questions du don d’organes et les conséquences psychologiques qu’il peut entrainer pour les proches.
Je ne vous dirai pas que ce roman n𠆞st pas cousu de fil blanc, ce serait vous mentir. Cependant, il y a dans ce récit une douce et agréable intimité qui s’installe et le plaidoyer autour du don d’organes est, j𠆚i trouvé, bien mené.
Parce que, peut-être, un cœur n𠆞st-il plein que lorsque toutes les pièces s’imbriquent parfaitement les unes dans les autres, lorsqu’il n’y a plus de place pour le mensonge. Peut-être un cœur n𠆞st-il plein que lorsque tous les organes sont bien à leur place, pleins de vitalité et de fougue. Parce que, sans les organes nobles au grand complet et en parfait état de marche, nul ne peut avancer bien loin. Parce que, avec un cœur brisé, nul ne peut espérer être comblé.
Un récit sensible et délicat, sur le sens de la vie et ce que cela nous coûte, parfois.
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ils auraient pu se contenter de divorcer calmement, pour vivre mieux car ils ne savaient plus vivre ensemble, pour ne pas persévérer dans un mariage qui ne tenait plus, pour le bien de leurs enfants. Mais non, ils sont tombés dans le piège fatal de la rancune et ont été aveuglés par la haine.
Le deuil a lieu le moment venu, dans un certain contexte, chacun à son rythme. Et pour moi, c'est maintenant, c'est ici, et je vais passer un sale quart d'heure.
Elle était sur tous les fronts la belle Marianne, et s'épuisait à essayer d'être parfaite sans parvenir à être irréprochable. C'est parfois le drame des femmes actives.
Pour aller bien, je cherche à concilier le devoir de mémoire et le droit à l’oubli.
Si je me place dans le camp des médecins, le don d’organes est une chose prodigieuse. Dans le camp des receveurs, le don est miraculeux et merveilleux. Mais si je me place dans mon camp, je le trouve odieux. C’est un choix inhumain.