Aujourd'hui beaucoup de gens ont faim, n'ont pas de mutuelle, font les poubelles des supermarchés où existe un gaspillage insensé : les fruits et légumes ne rapportent rien ; même les pizzas dégueu (ou des gueux) à 2,5 euros ne sont pas faites pour eux !..
Ils n'intéressent personne, la honte pour eux. L'envers du décor est encore plus sombre, va-t-on voir sous la grosse pierre qui borde votre chemin, bien sûr que non, nid de serpent !
Et ben moi je vous dis qu'on peut crever la bouche ouverte dans ce cher pays de France d'aujourd'hui.
"A la vue de cette faim, de ce froid et de cette humiliation de milliers d'hommes, je me convainquis que l'existence à Moscou des gens vivant de cette vie était un crime. Et nous, pendant ce temps, nous nous rassasions de filets et d'esturgeons, et recouvrions nos parquets et nos chevaux de draps et de tapis.
Quoi que pussent dire les savants du monde entier sur la nécessité d'un tel ordre de choses, cela était un attentat sans cesse commis et répété et moi, dans mon luxe, j'étais coupable non seulement de complaisance, mais encore de complicité.
Le petit groupe d'hommes qui domine la masse des travailleurs, jouissant de tout ce qu'elle produit, vit dans l'oisiveté, dans un luxe insensé, et dépense inutilement et immoralement le produit du travail de millions d'êtres.."
(Années 1885-1900)
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Que faire
"Ce soir là, je fis part de mes impressions à un de mes amis habitant Moscou. Celui-ci se mit à me dire, non sans un certain plaisir, que c'était là une des conséquences les plus naturelles de la vie des grandes villes et que mes préjugés de provincial étaient seuls responsables de la façon dont j'envisageais les choses. Il m'assura que cela avait toujours été, serait toujours et devait être ainsi, que c'était une conséquence inévitable de la civilisation. A Londres, la situation était encore pire.. Conséquemment il n'y avait là rien de mauvais et on ne pouvait s'en plaindre.
Je commençai à contredire mon ami, et j'apportai dans la discussion tant de chaleur et de colère que ma femme accourut de la chambre où elle se trouvait pour me demander ce qui se passait.."
Ah ! il ne faut pas contrarier Léon Nicolaïévitch, surtout avec des arguments pareils qui énervent passablement. Le prix à payer de la civilisation : oh là !
Que faire ?
J'arrivai à la même conclusion par une voie tout opposée. En me rappelant les relations que j'avais eues avec les pauvres, je m'aperçus que l'une des causes qui m'avaient empêché de leur porter secours était que ces gens n'étaient pas francs et sincères avec moi. Ils ne me regardaient pas comme un homme, mais comme un moyen.
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