Une passionnante mise en perspective thématique du cinéma chinois le plus contemporain, avec ses foisonnements et ses constantes secrètes.
Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/06/04/note-de-lecture-
le-realisme-magique-du-cinema-chinois-hendy-bicaise/
Comme le soulignait avec humour l'auteur
Hendy Bicaise, par ailleurs déjà auteur d'un remarquable travail sur le cinéma de
M. Night Shyamalan, lors d'une soirée de lancement à la librairie Charybde, à propos de ce «
le réalisme magique du cinéma chinois », publié fin avril 2022 chez Playlist Society, « il y avait un côté fou dans un tel projet, qui aurait pu aisément se dérouler sur 400 ou même 600 pages ». Pour nous offrir la moelle précieuse de ce cinéma-là, les 130 pages denses finalement retenues font merveille : des moments fondateurs aux développements les plus récents, de l'instant « Still Life » de
Jia Zhang-ke en 2006 aux libérateurs « Damp Season » de Gao Ming ou « Courir au gré du vent » de Wei Shujun en 2020, des déconstructions et reconstructions physiques et symboliques de « Un grand voyage vers la nuit » (Bi Gan, 2018) ou de « Séjour dans les monts Fuchun » (Gu Xiaogang, 2020) aux renversements réels et irréels de « The Cloud in Her Room » (Zhang Lu Xinyuan, 2021), des révoltes de « Les anges portent du blanc » (Vivian Qu, 2017) ou de « The Pregnant Ground » (Hoalu Wang, 2019) aux ruses pleines de rage rentrée de « Have a Nice Day » (Liu Jian, 2017) ou de « Dead Pigs » (Cathy Yan, 2018), ce parcours thématique et subtil parmi les facettes à la fois disjointes et curieusement convergentes de ces courants artistiques tumultueux est un véritable enchantement de ferveur et d'érudition rendue efficace.
Une fois de plus, un ouvrage des éditions Playlist Society réussit ce petit miracle : être suffisamment pointu pour captiver les passionnés du cinéma chinois contemporain déjà bien documentés, et être suffisamment accessible pour éclairer les simples curieux, et leur donner envie de se plonger davantage dans cet univers. En dehors des approches monographiques dédiées à un cinéaste, qui ont fait la réputation initiale de la maison (on songe par exemple à
Steven Soderbergh, à
David Cronenberg, à Terrence Malick, à
Christopher Nolan, à Lily et
Lana Wachowski, à
J.J. Abrams, à Tony et
Ridley Scott, ou encore à Paul Verhoeven), c'est déjà cette caractéristique qui distinguait les ouvrages précédents proposant des coupes transversales concernant plusieurs artistes simultanément, tels les si remarquables « Un monde parfait selon Ghibli » ou « Géographie zombie ».
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