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3,63

sur 472 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Philippe Besson a une écriture inimitable, qui se taille une place au coeur de l'intime sans jamais être impudique.
Ce roman a une connotation noire puisque il y a aura deux meutres.
La maison Atlantique est la maison où se joue les drames de la vie, des drames suscités par l'amour, la jalousie et le désamour.
Philippe Besson est passé maître dans l'art de distiller ces sentiments, certains vénéneux qui conduisent à l'irréparable.
Au départ, un père et un fils que tout sépare tente de se réconcilier lors du temps très lent qu'on appelle les vacances.
Mais , notre narrateur qui n'a que dix-huit ans , est enveloppé dans les brumes d'une adolescence à peine finie, plus le drame majeur de son existence : la mort de sa mère, dans cette même maison de vacances.
Le père, un avocat d'affaires, un prédateur dans les succès féminins qu'il exhibe comme des trophées n'est pas à même de devenir un père.
Son image le rattrape, son impérieux besoin de conquêtes féminines conduira encore à un nouveau drame.
Tout cela est dépeint,dans une ambiance très soutenue.. Philippe Besson nous entraîne sur " les chemins noirs" de l'âme humaine.

Un très bon petit roman où l'indicible des mots prend la couleur la plus noire.
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« On sait depuis Madame Bovary les drames que peut provoquer le désir d'échapper à une vie ordinaire. Mais moi, je n'avais pas lu Flaubert. »

Je l'avoue, moi non plus ! Et ce n'est pas mon deuxième Besson en quelques jours qui comblera cette carence mais après le remarquable « Arrête avec tes mensonges », la découverte de « La maison atlantique » m'a fait basculer dans une autre ambiance « puisque j'ai choisi de dire toute la vérité. »

Toute nue ? oui, par abandon, par franchise et sincérité, car la tension l'exige. La tension des postures, la tension des mots qui, eux, ne sont pas dénués de violence entre le père et le fils.

« Tu dois faire un effort aussi pour me comprendre. J'ai un métier qui exige beaucoup. Et c'est quand-même ce métier qui t'as permis de vivre dans le confort. Son troc était obscène : de l'argent à la place de l'affection. »

Philippe Besson sait parfaitement s'immiscer avec une justesse diabolique dans les relations intimes, les failles du couple, les désirs souverains, les passions dévorantes, les démissions pour vivre, l'adultère à taire, la bonté aveugle, l'égocentrisme borgne.

« Lui a-t-elle fait horreur dès qu'elle a été grosse de moi ? »

Ses phrases courtes jamais sèches expriment aussi bien le désarroi de la proie que l'ardeur du prédateur sans omettre les souffrances et les rancoeurs des victimes collatérales.

« Tu veux que je te dise ce que je trouve vraiment obscène ? C'est de laisser sa femme mourir de chagrin. »

L'auteur, d'un ton détaché presque désinvolte comme peut l'être celui d'un jeune homme encore un enfant, relate dans ce roman l'engrenage infernal d'un rapport filial qui ne peut qu'aboutir à une tragédie.

A lire absolument pour s'imprégner de l'atmosphère de cette maison atlantique et hydrater de nos ressentis les sentiments lyophilisés dans ces lignes denses.
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Merci à Babelio pour cette découverte et la rencontre avec l'auteur à venir.

C'est mon premier roman de Philippe BESSON mais sûrement pas le dernier.

J'ai mis 5 étoiles car j'ai adoré.

Seulement me voilà bien en peine pour expliquer les raisons de cet engouement.
Le style est incisif. le "je" bienvenu.
Ça se lit comme on prend le petit déjeuner face à la mer sous le soleil l'été.
Un pur moment de bonheur et pourtant la thématique est grave.
La ?
Oui car quand je ferme ce roman, je me demande toujours quel est le sujet principal de ce livre : les relations père/ fils, les conséquences de la perte d'un être cher, l'adolescence (post adolescence) et la découverte de qui on est, les conséquences de nos comportements affectant autrui ?

Tout est dit. Tout est bien dit.
C'est fin mais sans tomber dans la facilité.
J'ai adoré et vais encore y penser beaucoup.
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Encore une belle découverte avec cet écrit de Philippe Besson dont j'affectionne particulièrement les ouvrages.
Dans celui ci l'auteur nous parle d'une famille qui va droit a la destruction, souvenir d'une relation entre un père et son fils destructrice accentuée de secrets, de vérités caché, de mensonges et d'incompréhension.Souvenir d'une maison ou le père est absent et d' un deuil qui découlera sur une destruction familiale ou les transmissions laissent des traces.
Un huit clos difficile avec un texte brut comme Philippe Besson sait nous les livrer.
La perte d'un être cher, la rancune, l'innocence perdue et les souvenirs d'une maison face à l'océan sont les ingrédients majeur de cette tragédie.
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Belle découverte pour moi qui n'avait jamais ouvert auparavant un livre de Philippe Besson. Je dois dire que je n'ai pas été déçue de cette expérience et que je vais la renouveler dès que possible avec d'autres romans de cet auteur.
La Maison Atlantique est un petit livre (pour les boulimiques de lecture seulement 175 pages), mais il est grand par son style concis et percutant, son histoire et les thèmes qui sont abordés : la relation père-fils, l'infidélité, la séduction, un certain donjuanisme.
Au début, on croit que l'on va lire un roman léger au son des vagues et des embruns, mais au fur et à mesure de l'avancement du récit l'on s'aperçoit rapidement que les événements s'emballent, que l'apparente légèreté laisse place à des questionnements plus profond avant de finir par un acte inattendu de l'un des personnages. L'auteur ne ménage pas son lecteur, en cumulant les rebondissements et les surprises. Un récit haletant et bouleversant. A lire sans aucune retenue.
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Dans un style fluide, Philippe Besson dresse un paysage, un décor au milieu duquel un drame va se jouer entre quatre personnes, des voisins de hasard, venus passer l'été au bord de la mer. Dans la maison dite "atlantique", le narrateur et son père, qui ne tentent même pas de renouer les fils d'une relation ratée depuis l'origine. Dans la villa voisine, un jeune couple d'une trentaine d'années, venu prendre des vacances estivales sur la côte. Rien que de très banal a priori. L'auteur va alors exceller à évoquer les faits et gestes de chacun apparemment anodins, leurs silences, leurs dialogues avortés, les non-dits, les faux-semblants. Chapitre après chapitre va se dérouler cet étrange ballet à quatre et les puzzles du drame qui se trame vont progressivement s'installer..... jusqu'au dénouement final
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Philippe Besson - La maison atlantique – roman – Julliard
(217 pages- 19€)
C'est dans ce décor à la Hopper de la couverture que Philippe Besson plante sa
maison atlantique, aux volets bleus. de là on voit la mer, la plage.
Le narrateur, orphelin,hanté par les fantômes de ses disparus, nous ouvre les portes de « Stella Maris» dont il évoque l'historique. Pour l'auteur: « Les lieux sont aussi des liens et ils sont notre mémoire » et « C'est là que tout s'est noué puis dénoué ».
Dès la première page l'ambiance est posée dans ce huis clos chargé de « trop de
mauvais souvenirs », avec en fond sonore, « l'écho sinistre » de la voix de Rufus
Wainwright. Se retrouver dans ce « sanctuaire » de don enfance ravive l'indicible
douleur de l'absence, du manque de la mère. le narrateur remonte à l'année de ses 18 ans, de l'obtention du bac, et la tentative de réconciliation avec son père, lors de son séjour de juillet. Alors que ses copains s'adonnent au farniente, lui est acculé à cohabiter avec ce père, prédateur, qui lui est presqu'un étranger.
Dans ce face à face père/fils , tout revient en boomerang, leurs hostilités, leurs affrontements: le fils reprochant son égoïsme, sa défection, les écarts de conduite du père.
Son échappatoire sera Agathe, une ado rencontrée sur la plage, avec qui il va nouer
une aventure sans lendemain, croyant pouvoir en faire sa confidente.
Mais aussi ce jeune couple voisin avec qui le père va s'empresser de faire
connaissance. Les portraits des quatre protagonistes principaux se dessinent.
Le narrateur brosse celui de sa mère en exhumant d'un coffre des photos.
Il voudrait élucider la mort de celle-ci, comprendre le délitement, qui mena au
divorce de ses parents, retrouver le grain de sable qui fit tout basculer.
On est très vite happé par le récit, le narrateur nous glissant des apartés ( « Je sais ce que vous pensez... »), des aveux des confidences, tissant une complicité avec son
lecteur. Ainsi, on sait que ses parents ne sont pas décédés accidentellement.

A la moitié du récit, la curiosité du lecteur est aiguisée par des indices: « un
engrenage venait de s'amorcer », « la machine folle » ou encore: « Il fallait qu'il se
passe quelque chose ». «Ma prémonition n'était pas fausse ». Quant au « ballet à
quatre » ne tissait-il pas « une toile » dans laquelle ils allaient se piéger.

Le narrateur nous fait partager la pléthore d'interrogations qui le taraudent, ses
ressassements, donnant l'impression de s'immiscer dans son for intérieur. N'était-il
pas celui qui avait vendu la mèche, « qui avait armé » le bras du meurtrier?
Philippe Besson sait créer des atmosphères contrastées: la plage déserte sous la pluie ou assaillie par les estivants, « un été moite et fastidieux », « la langueur de juillet ».
Il faut un sacré talent pour évoquer avec la même précision l'intérieur d'une maison, le désordre d'une chambre, une gare, le vieil embarcadère à l'abandon ou dresser l'inventaire du coffre.
Il en faut tout autant pour tisser cette intrigue amoureuse improbable, en faisant monter crescendo le suspense jusqu'au dénouement inéluctable. Il nous tient en haleine, grâce aux indices distillés : « C'est arrivé le jeudi... ». On devine qu'une tragédie lourde se tapisse,est en route, ce qui n'empêche pas la claque que prend le lecteur, le laissant horrifié, atterré, exsangue devant le « carnage inévitable ».
Philippe Besson s'impose en portraitiste et en entomologiste des coeurs, dans son autopsie de la passion amoureuse et des dommages collatéraux dus aux ravages de la jalousie. Que ce soit la liaison fugitive d' Agathe avec le narrateur et celle avec Jérémy. Ou encore l'incandescente et destructrice entre Guillaume et Cécile. Il excelle à rendre l'intensité, l'impétuosité de leur désir, transpirant l'urgence et la dépendance:« ce besoin insatiable d'elle ».
L'auteur sait faire vivre ses dialogues : confrontation du fils avec le père où ils se disent leurs quatre vérités: « Mon fils est pédé? » et le fils d'exploser, de se délester de ce poids,soulignant sa responsabilité: « laisser mourir sa femme de chagrin »,c'est « vraiment obscène ». Paroles « telles des balles sifflant au-dessus de nos têtes », déclenchant la violence physique et un climat délétère.
Si le narrateur renonce à se séparer de ce bien maternel, n'est-ce pas la preuve qu'il a réussi à apprivoiser la mort, et qu'il se sent « imbattable »? Cette complainte qu 'il perçoit parfois, « rapportée par la mer », n'est- elle pas la voix des disparus?
On le quitte, en osmose avec ce paysage lénifiant, contemplant la plage.
Philippe Besson tisse ensemble les thèmes qui jalonnent son oeuvre: le lien père/fils dont le fossé se creuse à la découverte de l'homosexualité du rejeton et entre qui l'amour devient poison; l'histoire implacable d'un couple voué au désastre miné par l'adultère soulignant la fragilité, « la comédie » du couple et la confusion des sentiments.
Une écriture fluide,nerveuse, vibrante d'émotion et nimbée de nostalgie dans ce roman autour de la perte, dédié au père de l'auteur. Deuil qui se double d'un retour sur l'enfance du narrateur. S'entremêlent les regrets, les rancoeurs, les mensonges, les souvenirs, le chagrin. La maison atlantique, c 'est aussi les retrouvailles avec un lieu qui a changé ( bars-tabac fermés, île frelatée), où le narrateur n'y a plus d'amis, comme Arnaud Cathrine dans son roman: « Je ne retrouve personne ».
Philippe Besson signe un roman poignant qui au final prend des allures de polar
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C'est fascinant ce que Philippe Besson sait faire avec les mots ,
Et extraordinaire qu'il arrive toujours à atteindre cette justesse .

Les narrations qui te font entendre , sentir , voir : fabuleux
Les livres sont souvent mieux qu'un film , mais avec Philippe Besson c'est mieux qu'un livre .
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La maison atlantique est le lieu d'un drame dont on va découvrir la teneur en la personne du narrateur, un jeune homme de 18 ans dont on ne connaîtra jamais le nom.

La maison atlantique est la demeure familiale des vacances où le narrateur va passer le mois de juillet en compagnie de son père.

La maison atlantique est l'histoire d'un jeune homme qui n'a pas fait le deuil de sa mère et dont les relations avec son père sont compliquées. Un séjour qui devait les rapprocher mais qui va les éloigner davantage.

Dans cette tragédie annoncée sous forme de huis clos, à l'ambiance langoureuse, l'auteur relate les relations entre un adolescent endeuillé et un père absent et volage.

Philippe Besson n'a pas son pareil pour nous narrer les récits de l'intime et il le démontre encore une fois ici.
C'est sobre mais précis, c'est poétique mais douloureux.

Bref, du très bon Philippe Besson !
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Roman magistral de Philippe Besson, qui écrit un roman empoisonné par la haine. L'issue est fatale, le crime est parfait. Glaçant.
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