Le Club des Connards de
Claire Berthomy est d'une addiction étourdissante.
L'entrée en matière est sympathique, déride les lèvres, met en confiance… pour mieux vous tromper ensuite. Vous croyez lire une new romance tranquille qui ne vous demandera pas trop d'efforts émotionnels…
Erreur.
Cette histoire est tout sauf classique. Elle imprime profondément sa marque sur votre coeur qui n'en ressortira pas sans quelques séquelles.
L'on devine doucement les personnages, le décor, le contexte, des amitiés enviables.
Les dialogues sont drôles, entraînants, nous invitant à nous immiscer gentiment dans l'affection fraternelle que partagent les vrais amis. Les pensées de Sam font sourire, rire, et l'on s'attache rapidement à tout ce petit monde – oui, même connard en chef !
Et puis…
La décente aux enfers commence… lentement, graduellement…
Une lecture dévorante.
Ce livre prend aux tripes, il remue, il n'épargne pas. L'on n'en ressort pas indemne. Je dois bien avouer l'avoir lu l'angoisse au ventre les trois quarts du temps et avoir laissé échapper quelques larmes.
L'immersion est prégnante. Dès les premières lignes, vous ne pouvez plus reculer, il est déjà trop tard.
L'on découvre l'univers du tatouage d'une manière très artistique, un brin romantique même. L'art a une part importante dans ce livre, lui conférant douceur, contemplation, permettant de contrebalancer le stress de certains évènements, d'équilibrer les émotions.
J'ai apprécié Elliott. Il est mystérieux. Peu de choses nous sont dévoilées sur son compte, il en devient intrigant, attirant. le désir de l'approcher, de connaître ses secrets, s'accroît progressivement au fil de la trame.
J'ai énormément aimé Sam. Elle est torturée, pour ne pas dire brisée, mais elle continue de lutter pour garder la tête hors de l'eau. Il le faut, c'est ainsi. Comment faire autrement ? C'est loin d'être facile, parfois insurmontable. Cette décente aux enfers est oppressante, elle vous tient en haleine, elle vous guide vers des émotions contradictoires. L'on ne veut pas quitter l'histoire et en même temps l'on ne désire plus qu'une chose : que la tempête s'achève, que l'accalmie revienne et que l'appréhension – à vous ronger les sangs – laisse la place à l'espoir, l'amour, le bonheur…
Malgré tout, la fin arrive trop vite, surtout lorsque comme moi vous n'avez plus réussi à lâcher le livre.
Le Club des Connards m'a profondément touché pour bien des raisons. J'y ai retrouvé quelques échos de mes propres pensées, émotions, circonstances… Il est poignant. Un vrai coup de coeur.
L'auteure peut être fière d'elle. Elle a écrit une petite perle.