Feu et flammes

De son vrai nom, Victor Marie Lepage, cet auteur a écrit sous divers noms de plume, dont Ange Bastiani est le plus connu pour avoir sorti des polars à succès aux Presses de la Cité dans les années 70.
Ici nous ne sommes pas dans un roman policier, d'abord c'est une réédition de 1953. C'est important pour la compréhension de la trame. Un tout jeune couple de mariés, elle a 21 ans et lui 27 si ma mémoire est bonne, part en bicyclettes toute neuves, passer une journée en forêt dans la région méditerranéenne. Il fait un temps splendide, ils s'installent dans un coin tranquille en retrait de la route, cassent la croûte agréablement et pique un petit roupillon bien mérité. Au réveil le jeune homme, très amoureux de sa jeune femme se rapproche d'elle et lui fait des déclarations d'amour qu'elle interprète plus comme du désir qu'autre chose.
Dans ce roman, le lecteur est tour à tour dans la tête des deux protagonistes et en observateur du déchainement des éléments qui les environne.
Au réveil donc, le couple après les ébats, grille un clope, l'un d'eux jette le mégot encore fumant au pied d'un pin… Ils se rendorment un moment et quand ils émergent à nouveau, c'est le mari qui perçoit une odeur puis une fumée et enfin il se rend compte qu'un incendie s'est déclaré et qu'ils sont au centre des départs de feu. Il réveille sa compagne et à partir de ce moment les reproches, les récriminations, les règlements de compte des frustrations accumulés particulièrement chez la jeune femme, refont surface. Ils sont pourtant soudés pour combattre le feu de forêt à coup de branchages. Mais bientôt ils doivent se rendre à l'évidence, le feu gagne inexorablement du terrain et ils doivent fuir en emportant les 2 bicyclettes qui ne sont pas encore totalement payées, le reste du pique-nique et le sac à dos.
Tout le roman, nous tient en haleine, nous assistons aux crises de frustration qui vont crescendo chez madame et aux constats lucides de monsieur. Pourtant la solidarité et la tendresse perdurent dans le chaos environnant. le mari reste confiant jusqu'au bout, ils vont retrouver, d'abord la route qui leur permettra de sortir du guêpier, puis ils vont gagner la mer, qui est toute proche il en est sûr, et seront sauvés. Elle supplie son mari de la tuer pour ne pas mourir calcinée…. Un bon bouquin qui se dévore d'une traite.

Très court roman écrit en 1953, réédité en 2018. Il faut donc situer l'histoire dans le contexte de l'époque, encore qu'elle pourrait sans doute se dérouler aujourd'hui. Un couple va pique-niquer dans la forêt des Maures un 15 août à l'écart du monde des plages varoises, quoique, en 1953 elles ne devaient pas être bondées. Pendant leur sieste amoureuse, le feu se déclenche. Commence leur fuite, accrochés à deux bicyclettes qui semblent représenter toute leur fortune. A mesure que le danger croit, la tension monte entre eux, les paroles deviennent dures, leurs comptes se règlent dans le danger, l'ensemble en un pathétique huis clos où tous les coups sont permis. L'auteur a su créer cette ambiance brûlante et faire s'exacerber les tensions jusqu'à leur paroxysme. L'amour triomphera- t-il, ou le feu, ou les deux, ou bien aucun? Ce récit mené tambour battant m'a fait penser à un livre un peu similaire de Philippe Jaenada : Plage de Manacora, 16h30. le plus ancien a-t-il inspiré l'auteur de l'autre? Je l'ai trouvé bien plus puissant avec une écriture élaborée, des descriptions réalistes des essences de la forêt investie par le feu, le contexte des années 50 avec leurs distractions simples et les ambitions rêvées d'un couple comparable à tant d'autres. Un très bon moment de suspense psychologique et même de suspense tout court.

Un couple, un pique-nique en forêt, un incendie. Pour ne pas être inquiété de ce départ de feu estival, Louis et Suzanne décide de fuir, de s'enfoncer dans les broussailles. Et c'est le feu aux trousses qu'ils vont marcher, lutter, avoir peur, s'engueuler. Toutes la palette des émotions humaine va y passer, la situation révélant le meilleur et surtout le pire de l'homme.

L'écriture, simple et concise, réussit à reproduire la tension grandissante entre les deux personnages. Alors que leurs vies sont menacées, c'est toute la vie de couple qui est soumise à l'hésitation. Entre cruauté et douceur, les personnages sont maltraités, ridiculisés, mais aussi glorifiés par leur instinct de survie.

C'est finalement le feu le personnage principal, celui qui est au coeur de tout. Lui qui est le maître de ce huis-clos infernal. Il est partout, personnifié, rampant et envahissant.

Un roman impressionnant !
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Deux êtres, un couple pris dans la tourmente des feux de forets saisonniers. le temps passe, l'angoisse monte, et c'est le couple qui prend feu. Des flammèches orales lancées çà et là, une mise à feu de buisson marital, des tentatives d'extinction et finalement le calme revenu, l'eau salvatrice.
Très belle écriture sur le couple, ses déchirements, ses choix. le livre n'a pas pris une ride !

Louis et Suzanne profitent d'un beau dimanche ensoleillé pour aller pique-niquer en forêt. Une odeur de fumée va rompre ce dimanche idyllique puis c'est un feu qui se déclare et très vite la forêt s'embrase, laissant comme seule option, aux deux amoureux, la fuite. Mais quand la colère gronde et que la peur survient, c'est le couple qui est mis à rude épreuve. Un roman brûlant tant par son suspense que par ses propos sur la vie conjugale !
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