On ne reviendra pas sur le symbole si riche et si important de l'arbre.
Inutile.
Si?
L'arbre, voyons, jeunes lecteurs, cette réserve de vie indispensable dans son sens propre, reflet de la nature belle et verte, figure familiale au sens figuré, ligne de stabilité qui traverse le temps et lui résiste... Cela vous parle?
L'histoire de Barroux racontera l'aventure d'un arbre. Un simple arbre.
Mais l'auteur-illustrateur développera quand même les aspects évoqués plus hauts ce qui le rendre alors important.
Nous voici donc dans des petites tranches de vie évoquées page par page.
On nous donnera rendez-vous dans un lieu, un quartier, une vie qui vient et va, dans une journée, une année et l'arbre sera le témoin ainsi que le narrateur.
Comme un vieil ancien, il en aura vu passer, des choses, entendu aussi.
Les cris, les rires, sont des souvenirs mais ils reviennent.
Ses cheveux de verdures auront accrocher dans leurs boucles divers coquetteries, des oiseaux, des chats, des cerf-volants...
Les habitants sembleront l'aimer, se réfugier et se préserver dès fois du soleil sous ses branchages. Planté là, l'arbre de l'histoire articulera même le marché à ses pieds. Il est presque ici aussi important qu'une église de village.
Il sera notre repère au fil de cette aventure linéaire qui fendra doucement les saisons, les pluies, les orages, les vents, les grosses chaleurs.
Il nous semblera fort en définitive, très résistant, mine de rien.
Rien ne saurait le déloger de son statut, de sa place de vigie.
Et pourtant, il ne faudra jurer de rien et c'est de cela en vérité que l'auteur-illustrateur voudra nous parler à demi-mots.
La chute sera amère, un peu triste puisque nous nous étions attachés à cet arbre.
L'arbre ne s'exprimera pas pour lui-même, il restera le témoin de la vie des hommes et de leurs intentions urbaines.
La fin de l'histoire ôtera tristement toute pertinence et un peu de sensibilité aux habitants du lieu.
L'histoire sera cousu d'un non-dit tout de même posé sur l'opposition de la belle histoire et de sa pauvre fin. Barroux n'offrira pas de démonstration, juste des faits.
Le mot "Pourquoi" forcera indubitablement son chemin dans la tête des jeunes lecteurs et il sera finalement de la responsabilité des grands lecteurs de répondre à cette question.
La cause de l'album aura un but écologique, son thème défendu poussera la réflexion encore plus loin pour les jeunes lecteurs, soulignant le problème de la déforestation et de l'importance des arbres pour faire respirer la planète.
"Les géants tombent en silence" aurait pu être un titre pour un roman adulte et ne sera évidemment entendu qu'avec tout ce rapport écologique bien mûri.
Une émouvante lecture.
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La couverture du livre ne laisse pas la place au doute. Et pourtant…
On s'y attache à cet arbre, qui a abrité les rires d'enfants glissant sur le toboggan, protégé un sans-abri de passage, hébergé les étourneaux migrateurs et ombragé le marché familier. Alors quand vient la fin de l'album, on espère que, quand même, ça se termine bien ?
Mais voilà notre narrateur tronçonné net dans son récit. Restent deux doubles pages illustrées d'un silence éloquent.
Tout en simplicité, Barroux raconte et dessine avec justesse : l'inauguration officielle de l'arbre, « sans fausse note », le départ du sans abri après lequel « la terre a continué à tourner », en passant par toute une vie de quartier qui tourne autour de cet unique espace vert : fête, baisers échangés, rires. Sans compter ce qui vient en remplacement.
Comme on peut en dire des choses à partir de ces quelques pages !
Ce platane-là ne sera pas tout à fait tombé en silence…
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Un narrateur raconte des épisodes de son quotidien. de son premier souvenir, alors qu'il était encore tout jeune, il est témoin du passage du temps et du passage des gens. Un sdf qui chante à la nuit, des oiseaux migrateurs, un couple d'amoureux, une foule de danseurs, des ouvriers qui viennent le couper.
S'ensuit alors un grand vide. On l'a découpé. Il est tombé en silence. Ce narrateur, cet arbre, ce géant qui nous a vu défiler à ces pieds et que l'on a fait disparaître. Malgré sa taille et tout ce temps présent dans notre paysage quotidien, on se demande comment sa chute a-t-elle pu faire aussi peu de bruit..
Cet arbre qui réunissait tout ce monde autour de lui, autour duquel la vie des passants se nouait a chuté sans bruit alors que sa disparition signe en partie la fin fracassante des liens qui unissaient ces passants.
Un album qui nous rappelle de prendre le temps de regarder autour de nous, d'ouvrir les yeux sur cette nature que l'on supprime jusque dans nos villes. Ce géant nouait des liens entre les habitants, il créait la vie. Maintenant disparu, qui réunira ces individus...?
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Un arbre, en plein coeur de ville. Il pousse, les saisons passent, il raconte certains événements, les amoureux, les tempêtes, les migrations des oiseaux, le marché et ses habitués... jusqu'au jour où l'impensable se produit. Un album doux et pourtant coup de poing, pour parler frontalement, à hauteur d'enfant, de la déforestation. Tout cela servi par les illustrations douces et joyeuses de Barroux.
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Ce même hiver, ou un autre, j'ai recueilli dans mes bras toute une bande d'étourneaux fatigués qui descendaient vers le sud.
Combien étaient-ils ? Des dizaines ? Des centaines ?
J'espère qu'ils sont bien arrivés.