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EAN : 9782355221453
208 pages
Zones (03/10/2019)
4.02/5   154 notes
Résumé :
Libérée, la sexualité des femmes d’aujourd’hui ? On serait tenté de croire que oui. Pourtant, plus de 50 % d’entre elles se disent insatisfaites, que ce soit à cause d’un manque de désir ou de difficultés à atteindre l’orgasme. Si tant de femmes ordinaires sont concernées, peut-être qu’elles n’ont rien d’anormal et que ce n’est pas à la pharmacie qu’il faut aller chercher la solution. Le remède dont elles ont besoin est plus certainement culturel, et passe par une r... >Voir plus
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Il est des livres qu'on préfère aborder sous la couette...
Vous me voyez dans le métro avec un titre aussi percutant ? :-)

On a beau être des femmes libérées en France, certains sujets restent encore discrets et il n'est pas étonnant que le pragmatisme anglo-saxon se soit penché avec méthode et revendication sur la question du plaisir féminin, aussi compliqué soit-il.
Car, s'il est vrai que les hommes sont équipés d'un organe simple à utiliser, les femmes doivent mettre en harmonie la tête et le corps pour ... décoller?

Par une enquête journalistique approfondie, ethnologique, scientifique et sociale, Sarah Barmak nous parle de « nous-même » avec simplicité et efficacité, définissant son étude comme un carnet de voyage du plaisir féminin. J'imagine que chaque femme y retrouve un peu de soi, à suivre ces reportages, réflexions et interviews.
Très aisé à lire, restant dans le factuel pour expliquer et décrire, montrant les tendances à oser se connaitre seule (ou pas), posant des questions qui bousculent ou grattent l'intime, au propre et au figuré.

Une lecture captivante, pour un regard amusé mais réfléchi, dénué de toute inhibition moralisatrice.
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Bon, je crois que le titre est assez clair quant à savoir le sujet de cet essai. Toutefois, ne croyez pas que vous allez tomber dans le porno ou dans un livre au langage cru. Cet essai est rédigé en se basant sur des études scientifiques et ce n'est jamais vulgaire, les éléments qui le composent sont vérifiés.

Bien entendu, certaines lectrices du Grand Prix des Lectrices du magazine Elle ont eu quelques difficultés à sortir sagement ce livre de leur sac dans les transports en commun. Pourtant, il n'y a aucune honte à avoir, comme l'évoque d'ailleurs son auteure, Sarah Barmak, qui tente de décomplexer les lecteurs de son livre mais aussi une certaine frange bien-pensante de la société.

Lorsqu'elle aborde, par exemple, les nouvelles formes de méditation et notamment la méditation orgasmique, elle a appuyé son sujet en rencontrant des pratiquants, en lisant la documentation déjà écrite… Jamais elle ne lance une idée ou un concept, sans qu'il n'ait été expérimenté, vérifié et appuyé.

J'ai lu cet essai de manière assez curieuse et n'ai pas ressenti du tout de la gêne par ce qui y était évoqué ou la manière dont cela est fait. C'est plus de l'étonnement qui m'a parfois saisi, certaines histoires personnelles étant évoquées et aussi sur le parcours semé de tant d'embûches avantque la médecine se penche sur le sujet de l'orgasme féminin. Les premières études médicales ne sont en effet apparues que très tardivement par rapport à celles consacrées aux orgasmes masculins.

On ressent que Sarah Barmak y a mis beaucoup de passion et s'est énormément investie dans sa rédaction. Doté d'une écriture plaisante avec souvent des expressions ou des réflexions malicieuses, il n'a pas été rare que je me retrouve avec un petit sourire en coin.

J'ai perçu deux petits bémols dans cette lecture: tout d'abord, j'ai trouvé que cet essai était essentiellement consacré à notre société occidentale. Ensuite, j'estime que la quatrième partie « Jouer » était trop longue et tournait parfois un peu en rond.

Vous savez maintenant à quoi vous en tenir avec ce livre, ô combien hélas nécessaire dans notre société, qui, malgré un sursaut pour le féminin, reste encore tant patriarcale. Cet essai n'est pas seulement un livre écrit par une femme pour les femmes mais bien autant pour vous les hommes, car vous en apprendrez bien plus que ce que vous croyez!

Lu dans la cadre du Grand Prix des Lectrices Elle, sélection Essai/Document du mois de janvier 2020.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Entre la dénonciation de la persistance des obstacles sexistes (masculins et féminins) qui se dressent contre la jouissance sexuelle féminine et l'exploration des nouveaux chemins que certaines femmes nord-américaines parcourent dans le but de l'atteindre, cette étude est d'abord un reportage journalistique qui dresse l'état des lieux le plus à jour des connaissances et des pratiques de l'orgasme féminin, notamment par la la voie de la masturbation. le côté féministe – théorique ou empirique – me semble donc relativement moins prononcé que celui de l'enquête, comportant un nombre important de témoignages et une bibliographie actualisée. Naturellement, surtout dans les deux premiers chapitres qui pourraient compter comme la partie de dénonciation, l'autrice prend position de manière critique : en particulier dans le chap. 2 où « l'oubli » est celui de l'anatomie, de la physiologie et des pathologies du clitoris, organe tout à tour découvert et occulté au moins trois fois dans L Histoire médicale occidentale depuis Hippocrate. le chap. 4, qui dépasse tous les autres en envergure, semble presque être une enquête en elle-même, menée avec beaucoup d'esprit et de saine prise de distance, sur toute une série de « pratiques » un peu New Age, et souvent très « sacripantes », brouillant allégrement les frontières des intentions et des disciplines, souvent de façon un peu sectaire, dogmatique, intéressée... Dans cet exposé, le parallèle ainsi que les différences sont opportunément posés avec les mouvements de la contre-culture hippie, mais étonnamment j'ai été déçu de ne trouver aucune référence, même pas une simple petite mention des recherches très controversées de Wilhelm Reich sur l'orgasme, qui s'étaient déroulées un peu plus tôt, dans l'Après-guerre, justement aux États-Unis.
Le dernier chap., qui promettait d'ouvrir sur la problématique plus politique de l'égalité de genre dans la sexualité, ce qui du coup aurait pu réintroduire de la critique féministe dans l'essai, m'a semblé malheureusement assez bâclé : un peu idéologique aussi, avec son idée du sexe comme facteur de bien-être...
L'ensemble est néanmoins globalement informatif et rigoureux, donnant une idée circonstanciée du nouvel air du temps du « féminisme génital », avec tout le poids qu'il assigne au clitoris et à l'éjaculation féminine ; le livre écrit dans un style très agréable, spirituel, intelligent – sans doute bien servi par une traduction tout aussi louable.



Table [avec appel des cit.]

Préface par Maïa Mazaurette [cit. 1]

1. La peur du plaisir – Dans une culture obsédée par le sexe, tout le monde ne se sent pas nécessairement pas à l'aise. [cit. 2]

2. Une histoire de l'oubli – Comment des siècles d'ignorance vis-à-vis de l'anatomie féminine ravagent encore aujourd'hui la santé des femmes – et comment l'une d'elles s'est rebiffée. [cit. 3, 4]

3. Un point fixe dans un monde en mouvement – Qu'est-ce qu'un orgasme, après tout ? Tout dépend si vous posez la question à un scientifique, un poète ou un mystique. [cit. 5]

4. Jouer – Tout ce que veulent les filles, c'est s'amuser. Elles ne font rien d'autre que s'amuser, et cela brouille les limites entre la thérapie, le porno, la santé, le mysticisme et la prostitution. Bienvenue dans ce monde à la fois sans gêne et sauvage, ce monde de l'underground sexuel féminin d'aujourd'hui. [cit. 6, 7, 8]

5. le plaisir est-il nécessaire ? - L'égalité sexuelle se limite-t-elle vraiment à l'égalité face à la jouissance ? Qu'est-ce qui se cache derrière ce droit au plaisir auquel nous aspirons ?
[en exergue : "La chambre à coucher est l'ultime frontière de la justice sociale.", Drew Deveaux, star du porno transgenre.]
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Je remercie Elle de nous avoir permis de lire ce livre ! Je pense que l'on devrait glisser cet essai au pied de millions de sapins de Noël pour que chacun puisse prendre conscience de la pression sociale qui peut parfois peser sur les épaules d'une femme.

Ce que j'ai particulièrement aimé dans cet ouvrage c'est qu'il est solidement construit, l'auteure a mené un travail de recherche titanesque – ça se sent dans les nombreuses références auxquelles elle fait allusion durant ces deux cent pages. Mais même s'il est un brin scientifique, il est également très vivant, très émouvant. Bref ce n'est pas barbant – comme peuvent l'être certains ouvrages à dimension scientifique et qui veulent le montrer -, et l'auteure s'attèle à désacraliser/démystifier l'orgasme féminin.

On apprend des tonnes de choses, par exemple sur Marie Bonaparte – pionnière de la psychanalyse en France -, une patiente de Freud, qui a pratiqué par deux fois une opération afin de déplacer son clitoris pour connaitre l'orgasme.

Une lecture qui est très éclairante, un must-have à avoir dans sa bibliothèque !
Lien : https://ogrimoire.com/2019/1..
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Dans la préface de Maïa Mazaurette, on apprend que le titre original est « CLOSER», mot qui désigne le moment ultime où les femmes atteignent l'orgasme. Sa traduction en « JOUIR », mot unique également, simple et parlant, est tout aussi percutant.
Une très belle enquête d'une journaliste canadienne sur un sujet toujours tabou en 2019 : l'orgasme féminin. Appuyée par une grande documentation et de nombreuses références, l'auteure nous livre un monumental essai sur la jouissance féminine. La forme narrative qui relate de nombreuses interviews, témoignages, et expériences diverses rend cet essai vivant et informatif.
Menée avec vivacité et curiosité, cette étude nous transporte de la peur du plaisir à son expression sous toutes ses formes en passant par la négation délibérée de la sexualité féminine à travers les âges. Sarah Barmak recherche avec légèreté et obstination des réponses auprès des femmes, des scientifiques, des médecins, des psychiatres, des psychologues et autres gourous en tous genre.
Cette exploration historique sans pudeur et sans concession est extrêmement drôle, déculpabilisante et rafraichissante ! On y retrouve décortiqués, tous les clichés culturels sur les femmes : passives, sans libido, frigides, complexes… sur le contrôle de leur corps par la société, par leurs partenaires.
Il ne s'agit ni d'un guide ni d'un traité sur la sexualité, mais d'une réflexion sur le droit des femmes à l'épanouissement sexuel au même titre que l'égalité homme/femme, le droit à l'autodétermination et le consentement. Donc un sujet non seulement d'actualité mais aussi d'urgence absolue !
C'est peut-être l'un des aspects les plus intéressants du livre, cette absence de contrainte, de conseil, cette ouverture à des expériences variées relatées sans jugement de valeur, avec une grande bienveillance.
Une lecture rapide grâce à une écriture fluide, abordable, qui marque constamment notre intérêt grâce à des mots simples et clairs et aussi parfois de l'humour. Des exemples, des faits avérés, des témoignages parcourent cet essai pour mieux nous démontrer et nous parler du plaisir féminin. Des chiffres parfois hallucinants, des propos relatés par des femmes qui font frémir, pas de solution miracle décrite mais des chemins à suivre, des choses à essayer, un mental à trouver, des éléments bien plus précieux. Cet essai ouvre la réflexion sur les domaines les plus divers comme l'anatomie, la pornographie, les LGBT, le yoga, ou encore la méditation sans aucune injonction particulière. Il « décoiffe » comme on dit ! Il dérange aussi !
Alors oui, ça parle de sexe, d'éjaculation féminine, d'orgasme, de plaisir, de clitoris, de nudité, de simulation, de masturbation, de massage sensuel, de libido, de frigidité, mais sans jamais une once de vulgarité. Et au final, l'auteure insiste pour nous dire que nous sommes toutes normales, malgré nos différences, et que le sexe est ce que l'on en fait. Génial, non ?
Cet essai aurait mérité la note de 21/20. Ce n'est pas l'ouvrage en lui-même qui justifie cette note bien sûr mais tout simplement parce que ce sujet, cette enquête, j'aurai aimé pouvoir la lire il y a 30 ans ou encore pouvoir la faire lire à ma fille, mes nièces, mes amies et surtout parce qu'il est urgent de libérer la parole et rattraper des siècles de retard, d'inhibition et d'obscurantisme, d'avoir davantage d'ouvrages disponibles pour banaliser ce thème. Cet ouvrage ne peut que devenir une vraie référence sur le sujet. C'est pour moi un livre résolument féministe à offrir à toutes les femmes !
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
8. « Le fait de contempler les images et les mots qui leur viennent à l'esprit avec une attention claire et bienveillante amène les participantes à prendre conscience que leur esprit est habité par un discours incessant, et ps toujours des plus positif, bien au contraire : il est bien davantage dans la critique de soi. Et lorsque, un peu plus tard, elles appliquent cet exercice dans des contextes sexuels, elles se rendent compte que cette petite voix fielleuse continue bel et bien de s'exprimer pendant l'amour. […]
La permanence de ce flux de pensées est un obstacle à la satisfaction sexuelle, surtout si lesdites pensées sont négatives. "Est-ce qu'on voit mes bourrelets ? Faudrait peut-être éteindre la lumière. Pourquoi c'est pas agréable, ça ? Rhaa, ça me prend trop de temps, j'y arrive pas. Je vais lui dire de terminer. Je suis sûre qu'il s'ennuie. Pourquoi je fonctionne pas à ce niveau-là ?"
"Les changements physiques qui s'opèrent dans notre corps en accompagnement de pensées de ce type entrent directement en concurrence avec l'excitation sexuelle", a expliqué [la Dr.] Brotto [univ. de Colombie-Britannique] à l'un de ses groupes. L'excitation se situe à un autre niveau de notre cerveau, sur les systèmes nerveux sympathique et p arasympathique.
Si les femmes se laissent trop emporter par leurs pensées pendant le rapport sexuel, il peut se produire ce que Masters et Johnson appellent le "spectatoring" : plutôt que d'y participer vraiment, elles se retrouvent spectatrices de leur propre rapport. » (pp. 177-178)
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5. « Le docteur Barry Komisaruk de Rutgers, que nous avons rencontré un peu plus tôt, utilise l'IRMf pour observer l'activité cérébrale au moment de l'orgasme. […] Ces clichés révèlent que, au moment de l'orgasme, le cerveau est comme une symphonie qui s'intensifie, et presque tous les instruments de l'orchestre atteignent un crescendo au summum du plaisir. L'orgasme illumine presque toutes les régions actives du cerveau. L'hypothalamus, tout au centre, commende à l'hypophyse de libérer de l'ocytocine dans le sang, ce qui déclenche des contractions musculaires dans l'utérus – phénomène plébiscité par beaucoup de femmes. L'hippocampe, le centre de la mémoire à court terme, s'active même dans le cerveau des femmes qui peuvent atteindre l'orgasme "par la pensée", sans stimulation physique – ce qui laisse entendre que l'hippocampe joue un rôle dans l'aspect cognitif de l'orgasme […].
Le sexe modifie aussi l'activité électrique du cerveau. Dans une étude menée en 1976 par le chercheur H.D. Cohen, des relevés électroencéphalographiques de personnes se masturbant en laboratoire ont montre que le cerveau, d'abord dominé par les fréquences bêta (ce qui est parfaitement normal en temps d'éveil), subissait une augmentation des fréquences thêta, avec un pic particulièrement élevé au moment de l'orgasme. Comme les fréquences thêta sont le plus souvent observées pendant le sommeil et les périodes de méditation profonde, cette découverte a incité Betty Dodson, grande prêtresse de la masturbation, à écrire dans _Sex for One_ (grand classique de l'onanisme) que la masturbation était une forme de méditation pratique et amusante – sous les cris d'orfraie de certains bouddhistes.
Dans notre cerveau, pendant la montée de l'orgasme, le neurotransmetteur qui détient le premier rôle est aussi responsable de l'état d'euphorie des consommateurs de cocaïne et d'amphétamines : c'est la dopamine. Elle déferle à travers les neurorécepteurs en réaction à une stimulation rythmée et répétitive des organes génitaux et d'autres zones érogènes, éveillant ainsi le cerveau aux stimuli sexuels. La recherche montre que l'action de la dopamine n'est pas vraiment comparable à une espèce d'interrupteur imaginaire qui déclencherait l'orgasme. Elle joue davantage un rôle amplificateur : elle exacerbe l'intensité des signaux sexuels que reçoit le cerveau.
Cela peut expliquer, au moins en partie, les difficultés à créer un Viagra pour les femmes. Il n'existe pas de molécule qui, à elle seule, puisse nous "faire démarrer au quart de tour". » (pp. 87-88)
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4. « En 2015, l'année de l'orgasme féminin […] avait également vu le lancement d'un site Web éducatif et malin du nom de OMGYES (Oh mon Dieu, oui!). Le but de ce site : faire disparaître l''orgasm gap' (ou écart orgasmique), cette différence monumentale entre le nombre d'hommes ayant des orgasmes au moment des rapports sexuels et le nombre de femmes en ayant aussi. Pour les fondateurs de ce site, cet écart ne reflète rien d'essentiel ou d'immuable : il suffirait de trouver le clito et, pour aider leurs usagers à y parvenir, ils exploitent toutes les informations qu'ils ont pu trouver sur l'anatomie féminine, dans les témoignages des femmes autant que dans les études scientifiques.
[…]
OMGYES est un programme d'entraînement en ligne où des femmes en chair et en os montrent exactement, face caméra, ce qu'il faut faire pour les amener à l'orgasme, et ce à l'aide de techniques spécifiques et faciles à apprendre. Les développeurs […] ont interrogé des centaines de femmes sur ce qui les excite et, avec des chercheurs en sexologie de l'université de l'Indiana, ils ont monté un sondage auquel ont répondu plus de mille femmes âgées de dix-huit à quatre-vingt-quinze ans, sur la manière dont elles procèdent pour se masturber et atteindre l'orgasme. Au bout du compte, trente femmes ont accepté de le montrer en vidéo.
"À l'aide d'un écran tactile interactif, les internautes peuvent également reproduire les mouvements exacts utilisés pour amener les femmes à l'orgasme à l'écran. Grâce à cette technologie, ils obtiennent un feedback en temps réel. En gros, c'est un cours intensif sur le plaisir sexuel féminin", lit-on dans un article de E.J. Dickson sur le site progressiste d'information Mic. Jamais un écran tactile ne nous avait paru aussi utile... » (pp. 78-79)
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1. [Préface par Maïa Mazaurette] « Si cet éventail sexuel augmente le champ des possibles, il augmente aussi celui du légitime.
Cette question de la légitimité est cruciale parce que les femmes sont encore souvent placées dans une situation qui leur dénie une relation autonome à leur corps et leur sexualité. Parce qu'on leur a répété que leurs plaisirs étaient fondamentalement émotionnels ou irrationnels, parce que Freud a déclaré qu'il n'y avait qu'un seul bon orgasme, passant par un seul bon pénis, parce que même nos contes de fées nous montrent des princesses attendant d'être éveillées par le désir d'un preux chevalier (lequel chevalier n'a manifestement pas reçu le mémo concernant le consentement. [n. de bas de p.]), il perdure jusqu'à nos jours l'idée que ce soit aux hommes d'apporter l'orgasme aux femmes. Une telle préconception n'est sympathique ni pour les femmes... ni pour les hommes.
Si l'on pourrait croire que la société française contemporaine a dépassé ces réflexes, douchons tout de suite ce fringant optimisme : en 2017, 26% des femmes ne s'étaient jamais masturbées. Seules 14% se masturbent toutes les semaines, contre 50% des hommes (chiffres Ifop).
Notamment chez les plus jeunes, l'idée de se toucher – donc de se connaître – continue de susciter le dégoût. C'est-à-dire que, encore aujourd'hui, le mode "par défaut" des femmes, c'est : 1) la haine ou l'ambivalence par rapport à son sexe […] ; 2) la passivité. Les femmes sont en effet censées réceptionner le plaisir plutôt que de s'en emparer. Elles sont supposées subir, plutôt que de considérer la jouissance comme une compétence à acquérir, au même titre que se tenir sur la pointe des pieds ou lancer un javelot. » (p. 16)
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6. « Des femmes ordinaires cherchent à ressentir davantage de désir et à mieux apprécier le sexe à l'aide de pratiques peu conventionnelles, et certaines découvrent que ce chemin-là est balisé par des traditions orientales ancestrales, quoique édulcorées au point de sembler méconnaissables à une personne vivant en Asie du Sud cinq cents ans plus tôt. Le sexe est-il en passe de devenir une nouvelle drogue de passage vers la spiritualité pour les femmes laïques occidentales, un élément de plus dans cette pile d'échappatoires contemporaines au même titre que le yoga, la méditation, l'acupuncture et les régimes ayurvédiques ? Si tel est le cas, alors nous sommes peut-être en train de vivre une transformation encore plus importante et étrange qu'on ne le croît.
"Cette idée d'une pratique sexuelle sacrée, quelle qu'elle soit – l'idée même que cela existe – semble de plus en plus acceptée", constate Dee Dussault, professeure de yoga et de tantra. Les années 1970 sont derrière nous, et il semble qu'on soit plus ouverts au New Age – et quand je dis 'nous', je parle des Américains du Nord qui ne sont pas particulièrement portés sur la religion ou la spiritualité. Taquine et irrévérencieuse, Dussault se soucie peu de savoir si elle aide ses patients à être en meilleure santé, si elle réveille leur shakti ou si elle les guide vers une extase débridée. » (p. 143)
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Vidéo de Sarah Barmak
Libérée, la sexualité des femmes d?aujourd?hui ? On serait tenté de croire que oui. Pourtant, plus de 50 % d?entre elles se disent insatisfaites, que ce soit à cause d?un manque de désir ou de difficultés à atteindre l?orgasme. Si tant de femmes ordinaires sont concernées, peut-être qu?elles n?ont rien d?anormal et que ce n?est pas à la pharmacie qu?il faut aller chercher la solution. le remède dont elles ont besoin est plus certainement culturel, et passe par une réorientation de notre approche androcentrée du sexe et du plaisir. Tour à tour reportage, essai et recueil de réflexions à la première personne, cet ouvrage enquête sur les dernières découvertes scientifiques ayant trait à l?orgasme féminin. On y apprend ainsi qu?une chercheuse en psychologie clinique a recours à la méditation de pleine conscience pour traiter les troubles à caractère sexuel. On y découvre aussi diverses façons dont les femmes choisissent de redéfinir leur sexualité. Cette aventure aux confins de la jouissance nous emmène jusqu?au festival Burning Man, où l?orgasme féminin est donné à voir sur scène, ou encore dans le cabinet feutré d?une thérapeute qui propose de soigner les traumatismes liés au viol à l?aide de massages sensuels.
Jouir. En quête de l'orgasme féminin de Sarah Barmak Traduit de l?anglais (Canada) par Aude Sécheret Préface de Maïa Mazaurette En librairie le 3 octobre ! Zones éditions ? https://www.editions-zones.fr/livres/jouir/
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